• Les gens dans l'enveloppe, Isabelle MONNIN, Alex BEAUPAINEn juin 2012, j'achète à un brocanteur sur Internet un lot de 250 photographies d'une famille dont je ne sais rien. Les photos m'arrivent dans une grosse enveloppe blanche quelques jours plus tard. Dans l'enveloppe il y a des gens, à la banalité familière, bouleversante. Je décide de les inventer puis de partir à leur recherche. Un soir, je montre l'enveloppe à Alex. Il dit : "On pourrait aussi en faire des chansons, ce serait bien." Les gens dans l'enveloppe, un roman, une enquête, des chansons.

    Mon avis :

    J’ai reçu ce roman en cadeau d’une amie. Je l’avais ignoré à sa sortie, perdu dans le nombre de parutions. La lecture de la 4e de couverture a titillé ma curiosité par l’originalité de la démarche et de l’ensemble du projet artistique conçu par l’auteure. En effet, le coffret contient, outre le livre de poche, le CD de la musique du livre réalisé par Alex Beaupain.
    L’auteure a observé longuement les personnages photographiés avant de leur inventer une histoire puis a entrepris des démarches auprès d’une association de préservation de la mémoire locale afin d’en savoir plus sur eux. Elle a ainsi pu, fil par fil, retracer la trame de la vie des gens sur les clichés.

    La première partie du livre, le roman, se déroule en France et en Argentine. L’auteure raconte la vie de trois femmes, trois générations : la fille, la mère et la grand-mère. Elle leur imagine un prénom (Laurence, Michelle et Simone) et leur invente une vie qui couvre environ quinze ans, de 1978 à 1994. Nait ainsi une fiction tout à fait réaliste et touchante.

    Ensuite, la deuxième partie du livre nous narre l’enquête réalisée pour découvrir l’identité réelle des protagonistes. Elle nous est présentée comme un rapport journalistique avec échanges de mails, rencontres des personnes l’ayant inspirée... L’auteure s’y confronte aussi à sa propre histoire. En s’immisçant dans la vie des autres, ce sont ses propres souvenirs qu’elle réveille. J’ai trouvé cette partie haletante et plus originale que le récit imaginé et j’ai aussi été surprise des coïncidences troublantes qui existent entre les deux, comme le fait que l’héroïne du roman s’appelle effectivement Laurence.
    De la fiction ou de la réalité, qu’est-ce qui est le mieux ?

    Enfin, le CD reprend les chansons, inspirées par ces vies, ces destins, qu’Alex Beaupain a écrites et dont certaines sont interprétées par les « vrais » personnages.

    Une démarche inédite et un ensemble original qui révèle une réelle tendresse. Un beau moment de lecture.

     

     

     

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  • Le bleu des rives, Marie-Claude LAPALMEUn lac, situé dans une région isolée. Sur son rivage, dans la forêt environnante, à même son cœur liquide évoluent des êtres préoccupés, tourmentés, esseulés, tous attirés par ce plan d'eau. Parmi eux, une jeune femme endeuillée, des familles dissimulant un drame, un homme hanté par sa possible paternité, un enfant rêveur, des créatures évanescentes...

    Mon avis :

    Ce recueil de nouvelles est assez désarmant. Neuf histoires le composent, se passant toutes au bord d’un lac isolé où gravitent des dizaines de personnages en quête d’eux-mêmes. Ce lieu fascinant et attractif exerce une force particulière : il apaise, permet de faire le point ou exacerbe les souvenirs. Il semble être le miroir de l’âme de tous ceux qui s’abandonnent un instant sur ses rives.
    Dès la première nouvelle, qui donne son titre au recueil, nous découvrons l’écriture poétique et inattendue de l‘auteure. Une plume gracile, fluide et pourtant capable d’une noirceur étonnante. Pris entre rêve et réalité, le lecteur est plongé dans un univers inquiétant animé de créatures oniriques et de spectres surgis du passé.

    Ecrites par une professeure de littérature à Sherbrook, ces nouvelles tressent entre elles les destinées des personnes qui n’ont comme point commun que ce lac. L’ensemble est assez noir et pessimiste. L’auteure met en scène des personnages aux fêlures profondes : la disparition d’une sœur, un inceste, ou encore une paternité non assumée... Pour chacun, le lac agit comme un révélateur. Les nouvelles dégagent une certaine douleur, une angoisse latente, une atmosphère dans laquelle on aimerait plonger pour oublier ou au contraire que l’on voudrait fuir. Marie-Claude Lapalme a dû se nourrir de ses relations à la nature pour la décrire avec autant de finesse et d’acuité.

    Ce premier ouvrage est envoutant, original et beau. L’auteure impose sa plume poétique et élégante, son écriture travaillée, exigeante, ce qui pourrait, hélas, en rebuter certains.

     

     

     

     

     

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  • La route du soleil, Francesco LORENZIEn 1997, Francesco Lorenzi créait le Sun Eats Hours qui deviendra en quelques années le meilleur groupe de punk rock dans le monde. Sur scène, les satisfactions sont énormes, mais leur vie privée se délite : drogue, alcool, sexe... Francesco entre alors dans une crise profonde : il sent que cela ne peut pas continuer, que le lien entre les membres du groupe est en train de disparaitre, qu’il lui manque une véritable source d’inspiration. Mais tout va basculer. A travers une série de « Dieuincidences », il rencontre le Christ et renait en tant qu’homme et en tant qu’artiste.

    Mon avis :

    The Sun est un groupe de rock italien de la province de Vicenza. Il est le résultat artistique de l’évolution du groupe punk Sun Eats Hours, créé en 1997.

    En 2014, le leader du groupe, Francesco Lorenzi a publié son autobiographie, dans laquelle il raconte la formation du groupe avec ses amis d’enfance Richard Rossi et Marco Auriemma. Cet ouvrage a été publié en français en 2016.

    Avec sincérité, Francesco Lorenzi, chanteur, guitariste et auteur, confie ses rêves de gloire, l’ascension du groupe, les concerts autour du monde et les excès qui les ont accompagnés. Il raconte également la profonde crise qu’il a vécue en 2007 et qui l’a mené à la rencontre du Christ et de là, à une renaissance. Alors qu’il est en pleine remise en question et que le groupe a décidé de faire une pause qui risque bien d’être définitive, cette conversion va lui redonner un second souffle. Il parviendra à faire la paix avec ses amis et les aidera à abandonner la drogue et l’alcool qui minaient alors leurs relations.

    Ce récit d’une conversion est d’une grande simplicité et donne un témoignage spirituel à contre-courant de l’époque actuelle. Sans prosélytisme, l’auteur se raconte sincèrement, expliquant par où il est passé, ce qu’il a ressenti et les signes qui l’ont amené à opérer des changements dans sa vie. Au cœur de la musique a jailli la lumière. Comme le dit Proust dans A la recherche du temps perdu « La musique m’aidait à descendre en moi-même, à y découvrir du nouveau. »
    Lorenzi a trouvé la force de prendre une nouvelle route, de créer un nouveau mode d’écriture et de reconstituer une véritable cohésion de groupe en fondant The Sun. Sans renier les origines rock du groupe, Il a donné aux textes une autre dimension, une force tirée de sa foi. C’était un pari risqué mais le public a adhéré. La sortie du livre, véritable phénomène littéraire, y a aussi beaucoup contribué. Le succès immédiat de cette autobiographie positive et pleine d’espoir fut tel qu’elle est maintenant traduite en six langues et le succès ne se dément pas.
    Le groupe a donné plusieurs fois des concerts en Terre Sainte et en Palestine où le message de paix et de fraternité qu’il délivre désormais a reçu à chaque fois un accueil chaleureux.
    « Le monde a besoin de bien, d’amour et de gratitude. Il a aussi besoin de jeunes en éveil qui se démènent pour soutenir et porter des projets auxquels ils croient et qui font bouger ce monde. Peu importe d’où ils viennent et qui ils sont, chaque jeune a un rôle à jouer. »

    Espérons que ce message d’amour et de paix sera entendu par le plus grand nombre.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Le sourire de Leticia, Manu MILITARIJ'ai vu par hasard son nom sur une carte ; elle me plaisait déjà. Entourée de guérilleros et de narcotrafiquants, plongée au cœur de l'Amazonie, aux frontières du Brésil, du Pérou et de la Colombie, moitié ville moitié village, j'ai eu envie de mettre un visage sur son nom : Leticia. »
    Dans ce récit de voyage multisensoriel, sur les traces de Manu Militari, on découvre la Colombie à travers ses sons, ses odeurs, ses couleurs, sa chaleur. On peut presque sentir les piqûres des insectes…
    On rencontre Rick, Milena, Camilo, Tournesol Magique, mais aussi les autres, ceux qu'on croise au bord de la route, l'instant d'un regard, et que Manu sort de l'ombre en braquant la lumière sur eux, le temps de nous montrer leur grandeur ou leur déchéance.

    Mon avis :

    Manu Militari est, parait-il, un rappeur connu au Québec. J’avoue que sa notoriété n’est pas venue jusqu’à moi, sur le vieux continent. C’est donc une double découverte pour moi : celle de l’homme et celle de l’écrivain publiant ici son premier roman.

    Inspiré d’un séjour en Colombie, Le sourire de Leticia est un récit de voyage coloré et parfumé. Celui d’un bourlingueur qui voyage léger, partage sa chambre avec d’autres routards, goûte les spécialités locales (toutes les spécialités), découvre la région en pirogue, en scooter, à pied... et tombe sous le charme de ce village perdu au cœur de l’Amazonie.

    Douceur de vivre et violence, harmonie et dissonance, nature foisonnante ou inhospitalière font de Leticia un endroit propice aux rencontres, même les plus éphémères. Ce récit est donc l’occasion de tracer de nombreux portraits d’hommes et de femmes croisés sur la route, qui mêlent au récit quelques détails de leur vie et lui donnent sa saveur. Quels qu’ils soient, Manu Militari s’y intéresse et nous confie à leur propos, une anecdote, un détail savoureux, un moment furtif partagé... comme autant d’instantanés pris sur le vif. Il aime observer, décrire, dépeindre et le fait sans artifice ni faux-semblant. En peu de mots, il crée une ambiance si précise qu’on se croirait à ses côtés.

    Et pourtant, malgré tout, je suis restée en marge de ce carnet de voyage. Sans doute parce que relater le quotidien du voyage n’est vraiment intéressant que pour le voyageur lui-même. Peut-être parce que sa vision du voyage m’a semblé trop cliché et ses avis à l’emporte-pièce parfois carrément dérangeants (comme ses jugements sur les touristes allemands ou suisse allemands qu’il compare plusieurs fois aux nazis)

    Malgré quelques beaux passages, le rythme est lent, le style anecdotique et le tout manque singulièrement de vivacité. Mettons ça sur le compte de la chaleur tropicale et de la touffeur de la jungle.

     

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  • La dernière valse de Mathilda, Tamara McKINLEYDans la chaleur étouffante du bush australien, Mathilda, treize ans, fait ses adieux à sa mère. Quelques voisins sont rassemblés autour de la tombe, pour rendre un dernier hommage à cette femme courageuse.
    Un peu à l'écart, le père de Mathilda n'a qu'une hâte: que tout cela se termine afin qu'il puisse vendre le domaine de Churinga. Mathilda, elle, comprend que les choses ne seront jamais plus comme avant... Cinquante ans plus tard, Jenny découvre le journal intime de Mathilda.
    A mesure que progresse sa lecture, l'angoisse l'assaille... A-t-elle bien fait de venir s'installer à Churinga ?

    Mon avis :

    A Sidney, Jennifer White perd son mari et son fils dans un accident de voiture. A la lecture du testament, elle découvre qu’elle hérite d’une exploitation dans l’outback australien. Son mari et elle avaient toujours rêvé de retourner à la terre mais seule, quel sens a encore ce rêve ? Respectant les dernières volontés de son mari, elle décide malgré tout d’aller voir à quoi ressemble ce domaine de 65 mille hectares.

    Citadine, elle n’est pas la bienvenue sur ces terres. Il faudra qu’elle fasse sa place patiemment. Désireuse d’en connaitre plus sur l’histoire de la région et de la maison, elle se lance dans la lecture du journal intime de Mathilda, la dernière propriétaire des lieux, trouvé dans une vieille malle.

    J’ai aimé le récit de Mathilda : un beau portrait de femme forte, dans un pays d’hommes, une région rude et une époque où on attendait de la femme qu’elle soit obéissante et servile. Malgré l’adversité, elle a toujours levé la tête, affronté les obstacles et s’est battue jusqu’au bout pour son domaine et la terre de ses ancêtres.
    J’ai trouvé le récit de Jennifer plus convenu, plus stéréotypé. Mis à part la révélation finale inattendue, on n’est pas surpris par les rebondissements de l’histoire et sa progression. La disparité entre les deux parcours est trop grande à mon goût.

    L’écriture sans surprise nous dépeint cependant de belles images du bush australien à différentes époques, les rivalités entre voisins d’origine anglaise ou irlandaise, la touffeur, la sécheresse, la pluie tant attendue...

    Un récit dans le style des « Oiseaux se cachent pour mourir », mêlant histoire de famille, aventure, paysages australiens et romance. Ce n’est pas un grand roman mais il est cependant addictif et permet de passer un moment agréable.

     

    La dernière valse de Mathilda, Tamara McKINLEY 

     

     

     

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  • L'Orphéon. Quinze minutes. Patrick SENECALVous en avez assez d’être un parfait inconnu ? Vous voulez vous faire remarquer ? Vous rêvez de devenir une star de la grande toile mais ne savez pas comment vous y prendre ? Johnny Net est là pour vous ! Il vous pondra un concept unique infaillible qui fera instantanément de vous une vedette sur YouTube !
    Jusqu’à maintenant, Johnny Net n’a eu que des clients satisfaits. Mais voilà qu’un individu étrange lui lance un défi tout à fait inusité. Curieux, Johnny accepte sans se douter à quel point sa vie sera bouleversée...

    Mon avis :

    L’Orphéon est un immeuble de bureaux de cinq étages. Cinq auteurs, dans cinq styles différents, ont imaginé un récit qui se passait à l’un des étages du bâtiment. Patrick Senécal occupe le premier avec son héros, Johnny Net.

    Trentenaire désenchanté, ce dernier a ouvert une agence qui vend des concepts-vidéos permettant à ses clients de devenir des vedettes sur YouTube, réalisant ainsi la prémonition d’Andy Warhol*. Il vend chèrement ses services à des clients crédules dont la naïveté n’a d’égal que la vanité. Ils obtiennent la notoriété dont ils rêvent mais pas forcément pour de justes et honnêtes raisons. Vedette ridicule et éphémère, chacun pense avoir atteint la gloire parce que son clip de quinze minutes a été vu des milliers de fois sur YouTube. Même les commentaires moqueurs ne les détrompent pas.

    Un jour, un client différent des autres le provoque et le pousse à relever son plus grand défi. Pour 10 000 $, il souhaite que Johnny réalise une vidéo où l’intelligence retrouverait ses lettres de noblesse. Mais mettre en images l’intelligence à notre époque, est-ce chose si facile ?

    En acceptant ce projet original de VLB Editeur, Patrick Senécal a délaissé pour un temps le thriller et le roman d’épouvante. Ce conte moderne qui se déroule dans l’univers du web et des réseaux sociaux critique la dictature du like. Jusqu’où sont prêts à aller certains pour un peu de célébrité ?
    Ce récit allégorique, impertinent et décalé déstabilisera les lecteurs d’Aliss ou de Hell.com, habitué au registre extrêmement noir de l’auteur. Il renoue ici avec l’humour sarcastique de Malphas. Et si je n’avais pas goûté ce dernier, j’ai pris plaisir à lire Quinze minutes. C’est léger, bien vu et même si ce n’est pas le meilleur de ses récits, cela donne à réfléchir.

    *In the future, everyone will be world-famous for 15 minutes. (1968)

     

    L'Orphéon. Quinze minutes. Patrick SENECAL11e

     

     

     

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  • Madame Victoria, Catherine LEROUXÀ l’été 2001, un squelette apparaît à l’orée d’un petit bois, à quelques pas de l’Hôpital Royal Victoria à Montréal. Une enquête s’amorce, qui deviendra une quête: découvrir l’identité de cette femme morte sans bruit. Mais toutes les pistes mènent à l’impasse; celle qu’on a baptisée Madame Victoria continue d’attendre que quelqu’un prononce son nom.
    Aujourd’hui, la fiction prend le relais.
    À partir d’une série de portraits de femmes, Catherine Leroux décline les vies potentielles de son héroïne avec une grande liberté. D’abord nettes comme le jour, ses hypothèses plongent de plus en plus loin dans l’imaginaire, comme des flèches filant vers un point où la mémoire et l’invention se confondent, vers un minuit où tout est possible, jusqu’au dernier souffle.

    Mon avis :

    Un fait divers réel : la découverte du squelette d’une dame, à proximité d’un hôpital. De là, l’imagination fertile de Catherine Leroux s’emballe. Elle nous propose de beaux portraits de femmes, des histoires qui auraient pu être celle de Madame Victoria. Une jeune mère qui perd pied ? Une femme d’affaires arriviste ? Une autre qui traine un lourd secret ? Une esclave ? Qui était-elle ? Mort accidentelle ? Suicide ? Meurtre ? Elle nous propose toutes ses hypothèses plus vraies les unes que les autres.

    Catherine Leroux prend le parti pris de raconter des histoires de femmes de divers milieux sociaux mais des femmes qui souffrent, en manque d’amour, d’enfant, de rêve... des vies complexes. Elle nous parle d’elles, de leur entourage, imagine les réactions de chacun. Elle reconstitue patiemment leur vie de femmes à diverses époques, pratiquant différents métiers mais partageant une vraie solitude. Chacune mourra seule, sans témoin, éloignée des siens. Un élément qui a visiblement bouleversé l’auteure. Entre les groupes de portraits, Catherine Leroux nous raconte l’avancée de l’enquête et l’appel à témoin pour identifier madame Victoria.

    J’ai aimé, une fois encore, l’imaginaire de Catherine Leroux. Elle imagine, brode, construit un contexte et nous conte à partir de là des histoires très différentes. Son écriture évocatrice et forte, mise au service de cette dizaine de vies, m’a émue et surprise à plusieurs reprises. Avec beaucoup d’inventivité et dans des styles foisonnants, elle passe d’un genre à l’autre, nous proposant mêmes des histoires fantastiques

    De beaux récits à la mémoire de Madame Victoria, toujours non identifiée à ce jour, mais aussi un bel hommage à toutes ces anonymes disparues, à toutes ces femmes malmenées par la vie.

     

    Madame Victoria, Catherine LEROUX10e

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