• Le miroir des âmes, Nicolas FEUZLorsque le procureur Jemsen se réveille à l’hôpital, il ne lui reste que quelques bribes de souvenirs : le centre-ville de Neuchâtel, la terrasse d’un café, des visages souriants puis l’explosion. Ensuite, le trou noir.

    Tandis que le procureur, aidé de sa greffière, tente de remonter le fil de sa mémoire pour comprendre qui était visé par la bombe, deux policiers se lancent sur les traces d’un mystérieux tueur en série qui sévit dans la région et qu’on surnomme le Vénitien.

     

    Mon avis :

     

    Ayant commencé la série Norbert Jemsen de Nicolas Feuz par le 5e tome, j’ai décidé de la reprendre au début. Nous faisons la connaissance du procureur sur son lit d’hôpital alors qu’il vient de survivre miraculeusement à un attentat en plein ville. Blessé au visage, ayant perdu un oreille, il ne souvient de rien. Il ne reconnait pas non plus sa greffière, Flavie.

    Dès le départ, on comprend que certaines informations manquent à la compréhension de la situation. Inimitié entre policiers et monde judiciaire, entre magistrats, un attentat non revendiqué, des meurtres sans mobile, des disparitions non résolues… il y a quelque chose de pourri au cœur de Neuchâtel. Qui est Le Vénitien qui tue ses victimes après d’atroces tortures ? Qui lui donne des ordres ? Et que vient faire Alba, jeune prostituée albanaise dans cette histoire ?

     

    Ce roman se dévore en quelques heures tant il est addictif et efficace. Jusqu’au dénouement, on émet des hypothèses qui s’avèrent erronées et remettent en question ce qu’on croyait avoir compris. J’ai retrouvé avec plaisir les protagonistes des « Larmes du lagon» et l’origine de leurs relations ainsi que les raisons des tensions entre les services judiciaires.

    J’aime sentir que Nicolas Feuz maitrise son sujet (il est procureur en Suisse) et j’apprécie particulièrement le rythme de ses récits sans temps mort, aux chapitres courts.

     

     

     

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  • On n'a rien vu venir, Roman à 7 voixDes manifestations de liesse populaire ont lieu dans tout le pays : le Parti de la Liberté a gagné les élections... Mais, très vite, le nouveau pouvoir exclut tous ceux qui s’éloignent un tant soit peu de la norme - les « mal-habillés », les « trop-fonçés », les « pas assez-valides »...- et instaure des règles de plus en plus contraignantes : une heure de lever obligatoire pour tous, des jours de congés fixes, des choses que l’on ne peut pas dire, faire, manger ou porter... La liste des nouvelles lois et prohibitions s’allonge, les contrevenants sont traqués et des caméras de surveillance sont installées dans certains domiciles. Comment en est-on arrivé là ?

     

    Mon avis :

     

    Paru en 2012, ce roman écrit à 7 mains est une dystopie qui se déroule dans un futur proche. Pensant voter pour un avenir meilleur, les habitants de cette région vont vite se rendre compte qu’ils ont laissé le loup entrer dans la bergerie. Très vite, les lois liberticides se succèdent et le quotidien de sept familles est bouleversé.

     

    Alice édition a réédité cet ouvrage dans sa collection de poche. J'en ai profité pour le relire.

    Sept autrices ont rédigé ce court récit d’anticipation, préfacé par Stéphane Hessel ; un chapitre chacune. Et malgré un changement de style légèrement perceptible, le tout est très cohérent et agréable à lire.

    Il décrit à travers sept familles l’arrivée au pouvoir du « Parti de la Liberté ». Chaque chapitre présente une facette de la politique extrémiste de ce parti arrivé progressivement au pouvoir après avoir séduit en douceur les électeurs. Il met en exergue l’importance de lire les programmes politiques et d’aller voter. Il parle également de racisme, de xénophobe et d’homophobie. Parfois à la limite de la caricature, il a le mérite de poser de bonnes questions et d’éveiller les consciences. Il montre de façon très réaliste l’instauration d’une dictature et l’arrivée de la suspicion et de la délation.

     

    Electeurs de demain, les jeunes lecteurs découvrent les dessous de la politique et les annonces trop alléchantes qui préparent des lendemains qui déchantent. Mieux vaut donc agir avant et s’interroger, s’engager avant qu’ils ne soient trop tard. Les jeunes sont la conscience politique de demain et ce texte engagé s’adresse à eux, dès 11 ans selon moi. Idéal pour un premier degré ou un D2 professionnel.

     

    Anne-Gaëlle Balpe, Sandrine Beau, Clémentine Beauvais, Annelise Heurtier, Agnès Laroche, fanny Robin Séverine Vidal

     

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  • Le rire du grand blessé, Cécile COULONDans un pays sans nom, les lectures publiques sont la garantie de l’ordre social. Les élus ont ainsi transformé un certains type de livres en outils de parfaite manipulation.

    1075 est, lui, analphabète. Pour exister, la Société ne lui propose qu’une issue : intégrer l’élite des Gardes au service du système.

     

    Mon avis :

     

    Moins vous êtes instruits, plus vous avez de chance d’obtenir un poste à responsabilités. Ces postes dans l’élite des Gardes sont le seul moyen de sortir de la misère et beaucoup de jeunes tentent le coup. Mais les épreuves se passent dans des conditions extrêmes, physiquement et moralement. La condition sine qua non pour les passer : être analphabète et le rester. La lecture est proscrite, réservée à une minorité : ceux qui écrivent des récits et ceux qui les lisent en lecture publique. Après s’être offert un ticket d’entrée à prix d’or, le peuple fait la fille durant des heures pour entrer au stade et écouter un Liseur qui surjoue les histoires préécrites. La vraie littérature a disparu au profit de daubes rédigées sur commandes du Gouvernement. Une heure de spectacle encadré par des Gardes durant laquelle toutes les émotions sont autorisées. Puis c’est le retour au quotidien aseptisé, neutre et sans joie.

    1075, parfaitement analphabète devient le meilleurs des Agents. Jusqu’à ce que sa vie bascule…

     

    Cette fable grinçante nous présente une société déshumanisée où la conscience est muselée par le divertissement. Mais réfute à chacun le droit d’avoir sa propre imagination.

    Cette dystopie de Cécile Coulon est un hommage à la pensée, l’esprit critique et l’imaginaire que nous offre la littérature. Elle enseigne la force morale, l’endurance et l’exigence et devrait intéresser les adolescents inquiets et parfois perdus dans notre société ; C’est en effet une brèche dans un monde qui enchainent ses consommateurs passifs et obéissants.

     

    Parue en 2013 et rééditée en poche en 2023, elle n’a jamais été aussi criante d’actualité. A donner à lire au D3 et des extraits au D2 quand on aborde la dystopie. Ce roman présente nombre de caractéristiques du genre. Il montrera aux jeunes qu’ils ont le pouvoir de réfléchir et de choisir leur vie.

     

     

     

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  • Des plumes et des mots, Ecritures libérées, FOIRE DU LIVRE DE BRUXELLESUne plume au vent, une mousse de lait sur un café fort servi au bord de l’océan, un chat rêvant à des entrechats d’étoile, des doigts qui parlent, un vol d’oiseaux ou d’avion, des plis de lumière, des aigrettes de pissenlit, et tant d’autres choses… Légères. Ou pas.

    Mais toujours des mots libres qui disent la vie reconquise.

     

    Mon avis :

     

    Ce recueil de textes édité par Foire du Livre de Bruxelles Editions rassemble des textes d’auteurs belges et étrangers, professionnels ou pas. Le thème imposé était la légèreté et la liberté. Publié en 2022, après un enfermement forcé, il prenait tout son sens. Il nous parle d’optimisme, d’envol, d’ouverture.

     

    Nous y retrouvons la plume d’Isabelle Barry, Véronique Bergen, Valérie Cohen, Isabelle Wéry, Laurent Demoulin, François Filleul, François Coune et d’autres.

    Cultiver la légèreté et la joie, au cœur des épreuves nous donne une belle leçon de vie et d’espoir. En le lisant, nous ne pouvons que nous rappeler combien la poésie et la littérature nous ont été précieuses en ces jours de privation de liberté. Les écrivains nous ont aidés à supporter l’insupportable, ils étaient vitaux, essentiels.

     

    Poèmes, calligrammes, textes brefs, nouvelles composent ce recueil plein d’optimisme que je vous conseille pour colorer les ombres quand tant de poussières habillent nos vies.

     

     

     

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  • Bonjour à tous,

     

    Eklablog annonce des changements sur sa plateforme. Nos blogs seraient hébergés ailleurs. 

    N'étant pas très habile en informatique, je fais confiance, espérant que mon blog ne disparaitra pas. Je n'ai pas compris ce que j'aurais dû faire, ce que je devrais faire pour transférer mes articles. Je croise les doigts.

    Je déplore de plus en plus que les informaticiens, lors de ce genre d'annonce, s'adressent à tous comme si nous étions aussi informaticiens et férus de data, html, Google analytics, passage en https... et autre vocabulaire d'érudits. 

    Ne vous étonnez pas si l'apparence du blog change. 
    Ne vous inquiétez pas si cela coince quelques jours. On nous promet que cela ne durera pas.
    Inquiétez vous par contre si vous ne me retrouvez pas. 

    Sachez que j'ai une page Facebook et un compte Instagram. Si vous me perdez ici, vous m'y retrouverez.

    Doigts croisés — Wikipédia


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  • Onze voix sous les tilleuls, Carole MARTINEZQui imaginerait aujourd’hui que le musée Unterlinden est le fruit d’un travail acharné d’hommes et de femmes qui, depuis 1853, ont œuvré à son déploiement ? Géré par la société Schongauer depuis sa création, ce couvent du 13e siècle est devenu un musée du 21e siècle.

    Pour rendre hommage aux hommes et aux femmes qui l’ont développé, la Société Schongauer a invité Carole Martinez lors de la première résidence artistique initiée par le musée.

    Au fil de onze nouvelles, Carole Martinez accompagne le lecteur à la rencontre de voix passionnées et envoûtantes. Elle esquisse finement le portrait de ces vies en mêlant histoires, intimités et arts.

     

    Nous découvrons ainsi, entre autres, Louis Hugot, archiviste-bibliothécaire et fondateur du musée au 19e siècle, Auguste Bartholdi, le célèbre sculpteur, Florine Langweil, marchande d’art et donatrice ou encore Hansi et Madeleine Jehl, archéologue. Chacun s’exprime à la 1re personne racontant qui une anecdote, qui son passé ou son métier.

    La plume de Carole Martinez est fluide et poétique, comme à son habitude. Elle met tout son talent à donner vie à ceux qui ont participé au succès d’Unterlinden, de la rénovation du couvent au magnifique musée actuel. A travers eux, c’est aussi l’histoire de l’Alsace que l’on découvre avec ses changements d’état et de nationalité ou ses combats.

    Un court livret riche en histoire et poésie, au charme puissant qu’on aurait aimé plus long.

     

     

     

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  • L'or maudit, Mireille CALMEL

    Mars 1313, vallée du Razès.

    Six ans déjà que les Templiers ont été arrêtés en masse par le roi de France Philippe le Bel. L'Ordre a été dissous sans que personne sache où a été dissimulée l'immense fortune du Temple. Mais des rumeurs circulent. Et si cet or maudit servait, dans l'ombre, à protéger les hérétiques ? Alors, quand l'enquête est confiée au grand inquisiteur de Carcassonne, Margaux de Dente frissonne d'angoisse.

    La jeune châtelaine détient un lourd secret. Et la menace avance sur ses terres : une main coupée est retrouvée sur un monticule de pièces d'or ; un loup blanc rôde dans la nuit ; une femme mystérieuse rallume les feux au sommet des anciennes tours cathares.
    Tandis que le roi, pour retrouver le trésor, dépêche dans la région le rusé Guillaume de Nogaret, une implacable machination se met en place autour de Margaux. Saura-t-elle protéger les siens et déjouer les pièges qui lui sont tendus ? Ici quiconque sort de la norme est suspecté de commerce avec le diable. On ne le revoit jamais...

     

    Mon avis :

     

    Ce roman est le premier de l’auteure que je lis. J’ignorais, en le commençant, que l’héroïne était déjà apparue dans deux romans précédents. Cela ne m’a pas empêché de l’apprécier.

     

    Encore un roman sur les Templiers et leur trésor me direz-vous. C’est exact. Rennes-le-Château, l’abbé Saunier, l’or des Templiers… cela a fait couler beaucoup d’encre au fil du temps et donné lieu à de nombreux romans. Ici, nous sommes bien avant cette époque. Le personnage de Margaux et son secret apportent une intrigue supplémentaire et intéressante au récit. L’auteure nous compte une histoire de vengeance et d’amour, un combat entre deux femmes dans un climat de terreur et de suspicion constante.

    Margaux est forte et sa détermination force l’admiration. Elle lutte et se bat à armes inégales dans un monde d’hommes et d’inquisition mais son intelligence et son courage lui donnent souvent l’avantage.

     

    L’histoire que nous conte Mireille Calmel est d’une construction agréable et prenante. Très bien documentée, l’auteure nous retrace de manière vivante cette époque violente où dénonciations, tortures, vengeances… sont légion. A qui faire confiance dans ce monde où une parole mal comprise peut vous envoyer au bucher ?

    J’ai vraiment apprécié ce thriller médiéval, période de l’Histoire que j’affectionne, ainsi que la plume fluide et addictive de l’auteure. Un second tome est à paraitre cet automne ; il me tarde de le découvrir.

     

     

     

     

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