• Dans mon obscurité, Valentin MUSSOEt s’il fallait affronter l’obscurité pour trouver sa vraie lumière ? 

    Trois femmes unies par un lien secret, qui devront se battre pour faire face à une menace invisible.
    Dans ce roman aux rebondissements plus inattendus les uns que les autres, Valentin Musso tisse un suspense psychologique implacable et nous manipule jusqu’aux dernières pages.
     

     

    Mon avis :

     

    Emma, jolie jeune femme dans la vingtaine sort peu et ne voit personne. Aveugle depuis un accident, elle travaille à domicile comme traductrice en braille. Christelle, sa seule amie, l’invite un soir à une fête de son bureau. Elle s’y rend avec des pieds de plomb n’aimant pas sortir de ses habitudes.

    Ludivine est lycéenne à Rennes. Bonne élève, jeune fille sérieuse, ses amis d’enfance, Solène et Lucas, sont tout son univers. Jusqu’à ce qu’un nouvel élève arrive dans sa classe.

    Zora, maman d’une fillette de 3 ans est inspectrice à la brigade criminelle de Paris. Récemment séparée de son mari, elle ne vit que pour sa fille et son travail. Un jour, un dossier de Cold Case atterrit sur son bureau. Contre l’avis de son chef, elle va mener l’enquête en douce.

    Le hasard, les circonstances vont les mettre en contact. Comment ? Pourquoi ? C’est la question qui nous taraude jusqu’aux deux tiers du roman où les pièces commencent à s’assembler.

     

    Comme toujours avec Valentin Musso, les apparences sont trompeuses et la chute inattendue. Entré dans une atmosphère assez oppressante dès le départ, il nous présente deux histoires en parallèle, alternant les chapitres racontant l’histoire de Ludivine et celle d’Emma. La psychologie des personnages est dressée avec soin au fil des pages et l’histoire ancrée dans la société de notre époque.

    Le rythme est assez lent, nous permettant d’entrer en empathie avec les héroïnes et quelques rebondissements font voler en éclats nos certitudes au moment où on ne s’y attend pas. Cela permet au suspens de se maintenir jusqu’au bout.

     

    Un thriller délassant et tout en finesse où les rapports humains tiennent une place primordiale. Un récit différent des précédents ; Valentin Musso se renouvèle à chaque roman et c’est appréciable.

    Un bon moment de lecture.

     

     

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  • La femme qui fuit, Anaïs BARBEAU-LAVALETTEElle s'appelait Suzanne Meloche et était née en 1926 à Ottawa. Un jour, elle décida, d'une manière radicale, de suivre sa propre voie, abandonnant ses enfants. Afin de remonter le cours l'existence de cette grand-mère qu'elle n'a pas connue, Anaïs Barbeau-Lavalette a engagé une détective privée et écrit à partir des indices dégagés.
    Elle nous confie, à travers le portrait d'une femme explosive, restée en marge de l'histoire, une réflexion d'une intensité rare sur la liberté, la filiation et la création. Un texte en forme d'adresse, directe et sans fard, à celle qui blessa sa mère à jamais.
     

     

    Mon avis :

     

    Dois-je encore présenter Anaïs Barbeau-Lavalette ? Ma première lecture de cette auteure fut « Je voudrais qu’on m’efface », un récit glaçant dont je suis sortie bouleversée. Depuis, je la lis de temps à autre. J’ai un peu traîné à lire celui-ci qui est dans ma PAL depuis quelques années. Peut-être parce qu’il raconte l’histoire de sa grand-mère, plus sûrement parce qu’il a été encensé par les critiques et que je voulais les oublier pour me faire ma propre idée.

     

    Au nom de la liberté, une femme peut-elle abandonner ses enfants et suivre sa voie ? C’est la question qui sous-tend le récit de la vie de Suzanne, artiste, peintre, poétesse et insoumise.

    Anaïs Barbeau-Lavalette questionne sa grand-mère, Suzanne Meloche, dans une longue lettre qu’elle lui adresse, elle qui a abandonné sa mère, blessée pour toujours. L’histoire familiale se mêle à celle du Québec, au courant contestataire de l’époque dans le milieu artistique « Refus Global ». Cette femme à la recherche d’elle-même et de sa voie semble toujours insatisfaite. Sans doute est-elle née trop tôt, dans une société stricte faite de carcans et d’interdits, de mise à l’index et de d’exclusion.

     

    Cette histoire triste et émouvante est celle de l’auteure, de sa mère et de sa grand-mère. C’est aussi le fruit d’une enquête minutieuse pour découvrir la femme derrière l’artiste et combler les vides de l’absence. Une vie d’exception mais tellement d’égoïsme et d’indifférence que j’ai eu du mal à entrer en empathie avec elle. Mais peut-on vraiment se mettre à la place d’autrui un siècle plus tard ?

     

    Un roman puissant, un portrait de femme peint par une femme, lecture idéale en ce mois de mars.

     

     

     


     

     

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  • Incendie nocturne, Michaël CONNELLYAlors qu'il est aux obsèques de son mentor John Jack Thompson, Harry Bosch apprend le vol d'un dossier aux scellés par ce dernier. L'enquête non résolue concerne l'assassinat d'un jeune homme dans une ruelle connue pour ses trafics de drogue. Avec l'aide de Renée Ballard, Harry tente d'élucider cette affaire et de comprendre les raisons qui ont poussé John Jack à s'emparer du dossier. 

     

    Mon avis :

     

    Je retrouve Michael Connelly et Harry Bosch après dix ans d’interruption. Entre temps j’ai regardé avec plaisir la série télé avec Titus Welliver dans le rôle-titre. Puis une amie m’a prêté gentiment son roman et même si c’est le 25e tome et que je m’étais arrêtée au 16e, j’ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans cette enquête et retrouver ce policier aux humeurs imprévisibles. Comme nous tous, il vieillit, souffre du genou, n’est plus aussi alerte physiquement mais l’esprit reste vif.

     

    Comme à son habitude, Harry Bosch se lance ici dans un nouveau cold case que la veuve de son mentor lui remet après sa mort : le meurtre non élucidé d’un jeune homme, il y a 20 ans. Il est pourtant bien occupé par une enquête en cours sur la mort d’un SDF brûlé vif dans son sommeil. Obsessionnel, il n’aura de cesse de découvrir la vérité avec l’aide de la jeune inspectrice Ballard ; d’autant qu’on comprend assez rapidement que les deux enquêtes sont liées. Ils vont chacun investiguer dans les milieux glauques de Los Angeles pour trouver la vérité ; minutieusement, pas à pas, échangeant régulièrement leurs découvertes.

     

    Les chapitres alternent entre les démarches de l’un et de l’autre pour nous mener près de 500 pages plus tard à l’épilogue de l’histoire. La structure du roman est classique, structurée et l’écriture de Connelly toujours aussi agréable. Il propose quelques retournements de situation qui relancent l’intérêt sans abuser du procédé et cela rend la lecture addictive.

    J’ai découvert que ce duo d’inspecteurs en était à sa troisième enquête. L’ayant trouvé efficient et attachant, je vais me procurer les précédentes pour mieux apprécier l’évolution de leur relation.

     

     

     

     

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  • Il y a presque 14 ans que mon blog existe et vous continuez à me faire confiance jour après jour et à réagir à mes publications.

    Aujourd'hui, mon blog affiche plus d'un million de visites depuis son ouverture et aujourd'hui, il y a eu pas moins de 3154 visiteurs. Le blog ne comptabilise qu'une fois les visites journalières. Je vous suis donc infiniment reconnaissante pour votre fidélité et vos partages. 

    Je tâcherai d'être à la hauteur pour la suite.

     

    Merci à tous !

     

     

     

     

     

     

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  • Aborder la peinture en classe de français

     

    Suite au travail sur Magritte, les élèves de 2e ont découvert d'autres artistes célèbres. 

    Ils ont choisi parmi une trentaine d’ouvrages le peintre qu’ils souhaitaient étudier.

    Ils ont dû chercher des informations sur l’artiste pour établir sa carte d’identité puis sur son style et le courant artistique dans lequel il s’inscrit.

    Un premier travail a été rendu, une synthèse de leur lecture, puis une présentation orale a eu lieu devant la classe.

    Aborder la peinture en classe de français

     

    Enfin, en vue d’une exposition pour les Portes Ouvertes du D1, ils ont imaginé des panneaux présentant l’artiste choisi et quelques œuvres qu’ils apprécient.

    Ce fut un travail de longue haleine, en lien avec le cours de projet qu’ils ont dans leur grille horaire. Ce ne sont pas des jeunes qui aiment lire et certains rencontrent des difficultés avec la lecture mais tous s’y sont mis et finalement, ils ont apprécié se dépasser et en apprendre plus sur les peintres et sculpteurs choisis.

     

    Quant à leur « exposition » elle a attiré les encouragements de ceux qui l’ont vue et cela les a rendu fiers.

     

     

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  • Ca brille encore, Bénédicte LOTOKOFille unique d’un père fou et d’une mère absente, Clotilde a trouvé dans sa chambre envahie de livres un abri à ses tourments. Livrée à elle-même depuis l’enfance par son père, blanc, issu d’une riche famille belge, Clotilde cherche, à travers la littérature, à combler le vide laissé par sa mère congolaise.

    Mais en ce début d’été, un coup de foudre la surprend et son équilibre vacille. Les Fragments d’un discours amoureux accompagnent sa dérive dans les rues de sa ville natale, Bruxelles.

     

    Mon avis :

     

    Clotilde est une jeune femme en souffrance : une enfance difficile entre une mère absente et un père malade mais aimant, une vie faite d’errance au sens propre et au sens figuré… Elle mène une vie sur le fil où rien n’est vraiment stable.

    Et partout présente, Bruxelles, sa ville, son roc, son phare. La seule chose qui la tienne debout. Clotilde la parcourt de long en large et décrit le trajet qu’elle suit. Elle dépeint les lieux et s’attache à retrouver dans son passé les souvenirs qui y sont attachés.

     

    Le premier roman de Bénédicte Lokoto est percutant et désenchanté. L’écriture de l’auteure est ciselée et directe. Son récit n’évacue aucune souffrance de son héroïne, de ses questionnements ou de ses insécurités. Abandonnée par sa mère retournée au Congo, elle est confrontée quotidiennement au passé colonial de la Belgique et l’envie de trouver ses racines. La littérature l’aide à trouver son équilibre.

    Clotilde est une femme d’aujourd’hui, parfois excessive, passant de l’énergie folle à la déprime profonde. Une jeune femme en recherche d’elle-même.
    Un premier roman prometteur.

     

     

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  • Seul le mensonge est vrai, Malik SAML’histoire commence dans le camp de Choucha en Tunisie. Nour y arrive un jour, seule. Observatrice, perpétuellement aux aguets, silencieuse, elle se méfie de tous. Dans le camp, cohabitent des migrants, venus de pays divers, des passeurs qui promettent monts et merveilles pour de l’argent ; des hommes qui font régner la terreur par la violence, la brutalité, les viols ; des soldats du HCR, mal payés, corrompus parfois ; un médecin de MSF, revenu de tout…

    Nour est originaire du Bénin. Elle rencontre assez tôt Loubna, une Syrienne, qui la tire d’un mauvais pas et l’aide à s’adapter. Loubna est rebelle, volontaire et dangereuse car elle prend des risques inconsidérés. Nour et Loubna c'est l'union du feu et de la glace.

    Tous ces êtres humains ne pensent qu’à fuir la guerre, la misère, la famine. Ils se retrouvent entasser dans des camps, sans confort, sans hygiène, sans nourriture parfois. Lampedusa est leur El Dorado. S’ils savaient…

     

    C’est un récit dur et édifiant que celui de Malik Sam. Un premier roman qui parle vrai, ne s’encombre pas de fioritures et nous raconte la vie de ces personnes telle qu’elle est. On comprendra le parcours de Nour de chapitre en chapitre, par petites touches révélant les informations sur son passé avec parcimonie. Elle veut fuir le rejet, la honte, l’humiliation. Elle veut pouvoir marcher la tête haute, ne plus subir et être qui elle est. On découvrira la réalité des camps, des affres du voyage vers la liberté… ou la mort et l’indifférence du monde pour ce qui se joue là-bas au loin. La vie de ces migrants n’est que violence, haine et épreuves et n'intéresse personne.

     

    J’ai aimé le style de l’auteur, ses phrases courtes, dures, tranchantes lorsqu’il raconte la rudesse des rapports humains et les scènes de violence. Ses métaphores, ses rondeurs quand il décrit un ciel étoilé ou la mer qui ondoie au soleil. Un style au service d’une histoire forte qui se lit en apnée et dont on est heureux de sortir vivant.

    Une lecture indispensable.

     

     

     

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