• Le communiqué de presse

     

    Comment faire lire les élèves ? C’est la question que je me pose chaque année.

    Je me suis lancée en cette rentrée dans un programme de lecture un peu différent. Nous avons commencé par lire des albums. Je tenais à leur montrer que loin d’être des lectures enfantines, les albums véhiculent des valeurs qui parlent aux adolescents qu’ils sont et que les histoires qu’ils racontent abordent différents genres et thèmes, tout comme les romans.

    De plus, il est intéressant de leur montrer que le texte et l’image interagissent et comment ils le font. L’album permet de saisir les différentes formes de créations, permettant aux créateurs un nombre non exhaustif de constructions d’univers. Et leur faire prendre conscience de ce fait me semble important.

    Après une lecture plaisir, des échanges entre eux, on a abordé le communiqué de presse, moyen de communication par excellence des maisons d’édition. Mes élèves en ont découvert les caractéristiques puis ils ont réalisé le communiqué qui pourrait donner envie de lire l’album qu’ils avaient choisi.

    Voici quelques-unes de leur réalisation.

     

    Le communiqué de presseLe communiqué de presse

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  • Mille arbres, Caroline LAMARCHE & Aurélia DESCHAMPSUne future autoroute menace la vallée. Pour sauver un tilleul séculaire. François et son amie Diane rejoignent, d’une manière originale, le combat des riverains contre ce projet destructeur.

     

    Mon avis :

     

    Dans le jardin de Marinette, la grand-mère de François, trône un magnifique tilleul séculaire. Son époux est mort dans cet arbre alors qu’il l’élaguait. Il a une double valeur pour la famille. Et voilà qu’un projet d’autoroute menace l’arbre et la tranquillité du village. François et son amie Diane vont décider d’agir.

     

    Ce roman jeunesse fait partie d’un collection de romans engagés parus chez Cot Cot Cot Editions. Leur but est de mettre en avant des histoires qui parlent de combats actuels pour construire un demain solidaire, durable, pour une société plus respectueuse.

    Caroline Lamarche qui signe ce court roman de 80 pages écrit avec la même plume précise et incisive que celle qui sert ses romans adultes. Le récit est cependant accessible aux jeunes dès la fin du primaire. Son texte, qui dénonce le bétonnage de nos campagnes et la destruction des espaces verts, plaide pour une prise de conscience collective et le fait que les héros soient de jeunes ados n’y est pas étranger.

    Enfin, une postface explique aux jeunes ce que sont les ZAD (Zones à défendre) et les espaces essentiels concernés par les défenseurs de l’environnement. Tout est donc pensé dans les moindres détails.

     

    De plus, l’objet livre est magnifique. Imprimé sur du papier issu de forêts belges gérées durablement, il est aussi orné d’une couverture à la reliure cousue de fil rouge. Ce fil réhausse les illustrations d’Aurélia Deschamps qui mettent ce livre en valeur et sont réalisées dans des tons bleus, gris et rouges.

    Un album poétique, engagé et inspirant qui touche les lecteurs vu son actualité et qui, je l’espère, pourra faire avancer les choses en sensibilisant les jeunes.

    Merci aux éditions CotCotCot pour cet envoi ainsi qu'à l'opération Lisez-vous le Belge ? qui se déroulera en novembre. 

     

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  • Le livre des sœurs, Amélie NOTHOMBCe roman d’Amélie Nothomb raconte l’enfance de deux sœurs. On pourrait croire qu’il va s’agir d’un livre autobiographique mais il n’en est rien. Amélie Nothomb y laisse libre cours à son imagination.

    Nora et Florent vivent un amour tellement fusionnel et idyllique qu’ils se suffisent à eux deux. Ils auront pourtant un enfant pour répondre à la pression sociétale, Tristane et cinq ans plus tard une seconde, Laetitia. Mais jamais les enfants ne trouveront de réelle place dans ce couple. Ils s’en occupent matériellement mais ne les aiment pas. Il ne faut surtout pas qu’elles dérangent leur bulle fusionnelle. Tristane, brillante et clairvoyante enfant, va développer un duo fraternel avec sa jeune sœur et lui apporter tout l’amour qu’elle-même n’a jamais reçu. Une complicité forte et un amour inconditionnel naitront entre les deux fillettes.

     

    D’un humour féroce, parsemé de scènes hallucinantes, ce récit dépeint une famille normale en apparence où tout dysfonctionne. A bien y regarder, on découvre trois duos : le premier formé de Nora et Florent, le second de Tristane et Laetitia et le troisième de Nora et sa sœur Bobette, le vilain petit canard de la famille mais bien plus riche en humanité que son ainée. Et chaque personnage va forger la personnalité des autres, lui renvoyer de lui-même une image dérangeante, trompeuse, de force ou de mépris selon les cas. C’est là ce qui est intéressant dans ce jeu de miroirs.

    Encore une fois, l’auteure aborde les relations familiales. Toxiques ou épanouissantes, elles marquent ici encore le destin de chacun des membres. On y découvre aussi comment une petite phrase entendue par hasard va influencer l’estime de soi d’une enfant pour toujours.

     

    Si le propos de ce roman est intéressant et développé, si l’empreinte des relations familiales sur l’évolution et le caractère des enfants est pertinent, je me suis ennuyée à cette lecture. Peut-être la période n’était-elle pas propice. Peut-être l’invraisemblance de certaines situations y est-elle pour quelque chose. Ou les nombreux dialogues. Je l’ignore. Mais je n’ai pas été enthousiaste comme lors de ma lecture précédente d’un Amélie Nothomb.

     

     

     

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  • Le carnet rouge, Benjamin Lacombe & Agata KAWALe jeune William est envoyé l’année de ses quatorze ans en pension au Malborough College. Ses parents ayant décidé qu’il serait prêtre. Un univers au départ intimidant, au milieu duquel William va laisser parler sa créativité en observant et en dessinant la nature environnante.
    Ainsi naîtra sa vocation…

     

    Mon avis :

     

    A la mort de son père William est envoyé en pensionnat. Très vite, il devient la vedette car il crée des divertissements pour amuser ses camarades, leur raconte des histoires qu’il invente… Mais il n’a pas vraiment d’ami. Rêveur, il écrit des histoires et les illustre dans son carnet rouge s’inventant un monde imaginaire où il aime se réfugier. Et ce même pendant les cours. Cela ne plait pas forcément aux enseignants…

     

    Cet album rend hommage à William Morris, écrivain, poète, peintre, dessinateur et imprimeur qui vécut en Angleterre au 19e siècle. Il faisait partie du mouvement Arts and Crafts et réalise des papiers peints, des textiles ou des vitraux. Le carnet rouge retrace l’enfance de ce génie mais le portrait est purement imaginaire.

     

    L’histoire scénarisée par Benjamin Lacombe et illustrée par Agata Kawa donne lieu à un magnifique album dont la lecture est agréable et donne envie d’en savoir plus sur William Morris. Les dessins sont emplis de poésie et le lien entre eux et les textes crée une atmosphère délicate et tendre. Il y a moult détails à observer et des trouvailles originales. On plonge de plein pieds dans l’art décoratif avec ravissement.

    J’espère que les adolescents y prendront du plaisir autant quand j’en ai eu.

     

     

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  • Mon passage secret, Max DUCOSDans la maison de leurs grands-parents, ce dimanche-là, Liz et Louis s’ennuient à mourir. Pour les occuper, leur Papou marmonne : « J’ai une idée ! Cherchez mon passage secret : vous allez voir, c’est extraordinaire ! »

     

    Mon avis :

     

    Vous savez certainement que j’admire beaucoup Max Ducos. Chaque album que je lis m’émerveille par ses trouvailles. Auteur et dessinateur, diplômé des Art Déco de Paris, il maitrise seul chaque aspect de ses albums. L’art est toujours bien présent dans ses dessins, parfois de manière explicite, parfois implicite. A chacun d’être attentif. Dans ce dernier album paru au début de l’année, il nous montre comment un quiproquo peut amener deux enfants à passer une incroyable après-midi d’aventure.

     

    La couverture cartonnée et percée d’un trou montre deux enfants agenouillés face à l’ouverture d’un passage secret. Tout de suite, le lecteur est plongé dans le mystère. Que vont-ils donc y trouver ! Et l’on retrouve un thème qu’affectionne Max Ducos : des enfants en recherche de quelque chose qu’ils vont s’obstiner à trouver.

     

    Par cinq fois, les enfants croient toucher au but et avoir découvert le passage secret. Ils en ramènent même un trésor mais ce n’est jamais ce que leur Papou a en tête. L’histoire est dynamique, vivante et pleine d’humour.

    Contrairement aux albums précédents, la majeure partie de l’histoire se passe à l’intérieur de la maison. Chaque lieu de fouille est l’occasion de découvrir des trésors de plus en plus extraordinaires et chaque dessin est parsemé de détails qui accrochent le regard et que l’on ne se lasse pas de découvrir.

    Enfin, autre différence avec les habitudes de l’auteur, le style des dessins a changé. Moins de rigueur architecturale et plus de fantaisie dans les traits. La maison des grands-parents est une maison on ne peut plus classique et nous rappelle celle de nos propres aïeuls.

     

    Quand à la chute, elle éclaire le récit par un clin d’œil malicieux de l’auteur.

    J’ai aimé, une fois encore, cet album teinté d’humour et de tendresse. Nous sommes curieux de savoir où le Papou veut en venir et ce que renferme ce fameux passage secret. Et l’on découvre que le trésor le plus précieux n’est pas toujours celui qu’on croit.

    Je vous recommande vraiment chaudement la lecture de cette album.

     

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  • La bibliothécaire d'Auschwitz, Salvia RUBIO & Loreto AROCAA quatorze ans, Dita Adlerova vit dans le ghetto de Terezin, à Prague. Déportée avec sa famille dans le camp de concentration le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale, Auschwitz, elle rencontre Fredy Hirsch, éducateur juif qui lui propose de devenir la « Bibliothécaire d’Auschwitz ». Risquant sa vie pour que petits et grands puissent s’évader, Dita accepte de cacher et protéger les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp. Mais elle doit faire preuve d’une extrême prudence car le docteur Mengele, célèbre pour ses atrocités, la surveille de très près.

     

    Mon avis :

     

    Edita vit heureuse dans la Tchécoslovaquie des années 30. A 14 ans, elle vit entourée de ses parents et est passionnée de livres et de culture, ce qu’ils voient d’un bon œil. Après l’invasion des Sudètes, la partie nord du pays, qui se conclut par les accords de Munich, la vie change pour la jeune fille et sa famille. Son père perd son travail, elle ne peut plus aller à l’école, ils doivent porter l’étoile jaune et enfin, c’est la déportation.

     

    La BD, adaptation du roman éponyme, se déroule principalement dans le camp d’Auschwitz Birkenau. Dans le block où Dita arrive avec ses parents, le gestionnaire s’appelle Fredy Hirsch, un séduisant jeune homme d’une vingtaine d’années. Il désigne Edita comme bibliothécaire. Elle devra régner sur huit ouvrages sauvés par des prisonniers alors que tout livre est interdit dans le camp. Elle fait plus que les garder, elle les restaure comme elle peut. Ses livres sont le seul trésor du camp et elle veille sur eux comme on lui a demandé, consciente de la responsabilité qui lui est donnée.

    Plus qu’un témoin d’une époque, cet album met en avant la préservation de la culture, seul moyen d’évasion devant la mort. Cet ouvrage, de même que le roman dont il est tiré, n’a pas la prétention de dire Auschwitz. Auschwitz ce n’était pas que ça, c’était le travail, la mort, l’extermination de masse, l’horreur quotidienne… Tout le monde le sait. Mais ce témoignage d’une rescapée de ce camp de l’horreur, qui y a perdu ses parents, montre une infime partie d’une histoire vraie. Comme un carré d’humanité dans un monde de brutes sanguinaires.

     

    L’adaptation graphique m’a plu. Les dessins sont sobres, les tons sont des dégradés d’ocre et d’orange, comme la terre du camp qui s’insinuait partout et la douleur est présente sur les visages qui se fanent au fil des jours.

    Ce récit est l’adaptation du roman de Antonio G. Iturbe. Une histoire vraie empreinte de simplicité, de pudeur et d’espoir qui joue son devoir de Mémoire en rappelant que les vrais héros sont parfois une simple jeune fille.

     

     

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  • SLAVA, Après la chute, Pierre-Henry GOMONTLes années 1990, l’URSS a cessé de vivre. Son utopie appartient au passé, tout juste bonne à figurer dans les livres d’histoire.

    Maintenant, la loi du marché va pouvoir faire son œuvre !

     

    Mon avis :

     

    Peintre idéaliste, peu vendeur et dégouté par le rapport des spéculateurs à l’art, Slava Segalov suit Dimitri Lavrine, trafiquant sans scrupule. De nombreux domaines ont été abandonnés par le pouvoir d’hier et ces riches demeures recèlent des biens qui se négocient au prix fort auprès d’investisseurs non regardant. Sa devise est : tout s’achète et tout se vend. Slava, débiteur de Lavrine, le suit à contrecœur, son éthique lui donnant mauvaise conscience face aux pillages.

     

    A travers le parcours de ces deux personnages, l’auteur nous plonge dans la Russie qui tente de naître sur les vestiges de l’URSS. Trafics, magouilles, luttes d’influence, apparition des oligarques… sont la toile de fond de ce récit qui s’attache aux Russes lambda, attachés à leurs valeurs, leur histoire, leur métier et qui luttent pour survivre dans cette société post-communisme dont ils n’ont pas les codes.

     

    Je ne suis pas fan de la police de caractère choisie ni des dessins, sombres aux traits grossiers, mais il faut reconnaitre que Pierre-Henry Gomont sait rendre le dynamisme de l’action et a le souci du détail dans ses décors. Et le propos est intéressant et pertinent.

     

    Premier tome de trois, cet album dépeint un pays d’incertitude, annonciateur de la Russie d’aujourd’hui. J’ai hâte de découvrir la suite.

     

     

     

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