• Les aventures de Myrtille Jones, La ville en danger, Rob BIDDULPHDepuis que son père a disparu, la vie de Myrtille est bien morose... Jusqu'au jour où elle retrouve dans ses affaires un incroyable crayon qui donne vie aux dessins. Après avoir esquissé une porte, voilà Myrtille plongée dans le monde extraordinaire de Chroma !

    Mais face à des poissons mécaniques volants, une grêle d'encre et, surtout, au mystérieux M. White, l'aventure s'annonce plus compliquée que prévu. 

     

    Mon avis :

     

    Myrtille a l’esprit vif et un peu frondeur. Elle déteste l’école où l’a inscrite sa mère et le patron de celle-ci. Elle aime beaucoup sa petite sœur Elisabeth May, dite Tite Bête, Nerys, l’assistante de sa mère et se défend d’apprécier Rockwell, son binôme scolaire.

    Elle était heureuse avant, dans son ancienne école, au sein de sa famille… mais depuis la disparition de son papa, rien ne va plus. Elle est persuadée qu’il est tenu loin d’elle contre sa volonté alors que sa mère l’accuse de les avoir abandonnés.

    Myrtille adore dessiner. Elle semble avoir hérité du talent de son père. Un jour, elle trouve un crayon magique qui donne vie aux dessins. Et voilà qu’elle se retrouve dans l’univers de Chroma.

     

    Ce roman jeunesse original est agréable à lire et l’intrigue tient en haleine. Le rythme est soutenu et les courts chapitres donnent envie d’avancer dans la lecture. La liberté d'expression, il n'y a rien de tel ! Et dans l'art, elle permet de raconter tant de choses et de résister. Le récit est parsemé de références artistiques et un lexique reprend les noms des peintres et artistes évoqués , agrémentés d’une courte note biographique. Pour les jeunes lecteurs, c’est enrichissant.

    Quant aux personnages, ils sont originaux et ont un caractère bien trempé, chacun dans son style. Le trio formé par Myrtille, sa petite sœur et Rockwell est improbable et pourtant il fait mouche. Je dirais même qu’il est jubilatoire.

     

    Le livre, quant à lui, est un bel objet et les illustrations sont superbes. J’ai beaucoup aimé les dessins de Rob Biddulph, tout en noir, gris et blanc agrémenté de quelques notes orange. Ils sont en parfaite harmonie avec l’histoire et la rende plus vivante encore. Les jeunes lecteurs apprécieront.

    Je suis ravie d’avoir accepté cette proposition de Masse Critique ; j’ai découvert un auteur-illustrateur de talent et un univers séduisant. Seul regret, il s’agit d’une saga et non d’un roman unique.

     

    Merci à Babelio et aux éditions Bayard pour cet envoi et les goodies qui accompagnait le roman.

     

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  • La prophétie des nains, Line ALEXANDRELe village ardennais était paisible et loin de tout, jusqu’à ce qu’une inconnue soit retrouvée noyée dans la fontaine. Une mort mystérieuse qui sera la première d’une série d’autres toutes aussi étranges.

    L’affaire va mettre à l’épreuve l’inspecteur Joris, en proie au doute, et la juge Werner, fraîchement débarquée dans la région. Au cœur de l’histoire, une auberge où tout est suspect, même la ribambelle de nains de jardin qui le décore. S’amuseraient-ils à obscurcir l’enquête ?

     

    Mon avis :

     

    L’histoire se déroule à Engreux, petit village des Ardennes comme il en existe beaucoup. Le centre du village, c’est le café ; ici une auberge où quelques chambres sont disponibles et où règne une armée de plus de 300 nains de jardin ! La bière est fraîche, la cuisine roborative, les chambres sans confort et des habitués tapent la carte dans un coin où boivent au bar. Un coin tranquille où il ne se passe jamais rien.

    La découverte du corps d’une jeune femme dans la fontaine de la place va animer le quotidien du village et faire les affaires de l’aubergiste.

     

    Nous faisons rapidement la connaissance des personnages emblématiques du lieu : le patron du café, Monsieur le Comte, client assidu, Julia, une psychiatre retraitée atteinte d’Alzheimer, sa fille Anna, son médecin, Martin Pieron et Carola cuisinière à l’auberge. Line Alexandre décrit avec justesse le caractère de chacun. Avec acuité, elle brosse le portrait de tous ces suspects potentiels qui campent sur leur réserve, faisant peu confiance aux inspecteurs de la ville. L’atmosphère pesante ne facilitera pas l’enquête et un sentiment d’enlisement mettra à rude épreuve les nerfs de chacun. D’autant que d’autres catastrophes auront lieu, mettant en ébullition la vie bien réglée des ruraux.

     

    J’ai trouvé truculentes la galerie de personnages en présence et la description des travers et des secrets de chacun. Avec humour et subtilité, l’auteure dépeint les différences entre les habitants du village et les envahisseurs de la ville, que ce soit dans leur façon de s’habiller ou d’agir. L’écriture de Line Alexandre est vive et rend à merveille les diverses émotions qui traversent le récit tout en ménageant le suspense jusqu’au bout.

    Une lecture agréable et une auteure que je vais tenir à l’œil.

     

     

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  • Petites mythologies liégeoises, L.DEMOULIN & JM KLINKENBERG« Athènes du Nord ? Chicago-sur-Meuse ? Cité ardente ? Ville en déglingue, ou qui redresse sa crête ? Soeur ennemie de Bruxelles ? Petite France de Meuse ? Depuis plus d'un millénaire, Liège est une ville qui se parle. » Tels étaient les mots qui ouvraient le texte de quatrième de couverture de la première édition des Petites Mythologies liégeoises, qui date de 2016 et dans laquelle, exploitant la formule littéraire des mythologies lancée par Roland Barthes, les auteurs portaient un regard critique, ironique ou amusé sur le discours que Liégeoises et Liégeois tiennent sur leur ville - tout en se laissant aller, parfois, à prolonger eux-mêmes ces discours mythologiques.  

     

    Mon avis :

     

    Les éditions Tétras Lyre viennent de réimprimer « Petites mythologies liégeoises » de Laurent Demoulin et Jean-Marie Klinkenberg. Ces auteurs sont très connus à Liège. Professeurs à l’université en littérature française, ils ont aussi écrits plusieurs ouvrages, « Robinson » notamment de Laurent Demoulin, prix Rossel 2017.

    Cet ouvrage est une adaptation complétée de celui de 2016. Même si les mythes sont éternels, les petites mythologies évoluent. Certains aspects de Liège ont changé d’où la nécessité de cette nouvelle édition, revue et augmentée. Elle est aussi agrémentée des illustrations de Philippe Sadzot, naïves, dynamiques et colorées.

     

    Les auteurs décrivent avec bienveillance et poésie ce qui fait Liège, sa réputation, sa bonhomie et ses côtés négatifs. Ils nous parlent de son fleuve, des inondations, des bus, de la place St Lambert, de la gare, de la foire d’octobre, de ses spécialités culinaires, de son club de foot ou des rivalités avec les villes voisines.

    Ils attirent aussi l’attention des lecteurs sur les petites choses que l’on ne voit pas au premier regard : une cigogne sur une façade, des indications du GR, la plus étroite et plus ancienne maison d’un quai en bord de Meuse, la rue la plus étroite de la ville, le nom d’une place ou d’une rue… Les Liégeois prendront sans doute plaisir à lire des anecdotes qu’ils ignorent, de petites histoires ayant façonné la Grande Histoire et les non-Liégeois à découvrir cet ouvrage atypique et à faire vraiment connaissance avec la Cité Ardente loin des clichés.

     

    Plus de 65 petites mythologies à parcourir en ligne droite ou au gré de nos envies. Un bon moment de lecture en perspective.

     

     

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  • Diane n'est pas sortie du bois, Marie-Renée LAVOIELes premiers temps suivant sa réorientation, superviser le groupe des petits au service de garde de son école de quartier a été pour Diane une source de bonheur immense, mais là… les derniers mois ont été longs. Rien de tel pour se requinquer qu’un séjour au chalet. Surtout si celui-ci nous appartient (ou presque).

     

    Mon avis :

     

    Madeleine, 91 ans, vit en maison de retraite. Elle aime les compotes en pot individuel même si c’est mauvais pour la planète. Son amie Diane vient la voir régulièrement. Elle lui fait part de son envie de partir quelques jours en vacances avec Claudine, son amie, mais on est en pleine période de Covid. Madeleine lui propose une semaine dans son chalet familial au fond des bois. Elles partiront à trois.

     

    Cette nouvelle met en présence Diane de « L’autopsie d’une femme plate » et son amie Claudine. C’est avec plaisir que je les ai retrouvées même si c’est pour un court moment. L’écriture de Marie-Renée Lavoie est vive et drôle comme toujours et le ton est dynamique et joyeux. Ces vingt pages sont emplies de sensibilité et d’amitié et de quelques scènes pleine de saveur et de drôlerie.

    J’espère qu’il y en aura d’autres.

     

     

     

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  • Belgiques, Myriam LEROYUn pendu à la tour Reyers, des vacances de cauchemar dans une station balnéaire espagnole peuplée de Belges en déshérence, ou encore un politicien bien de chez nous coincé dans une histoire de harcèlement… Voilà les Belgiques cyniques et grinçantes de Myriam Leroy !

     

    Mon avis :

     

    Après Luc Baba, Frank Andriat et Michel Torrekens, je viens de lire le recueil signé Myriam Leroy.

    Comme toujours, le ton de Myriam Leroy est caustique et morose à l’image de la première nouvelle du recueil : Vomir. Elle critique, dézingue, déteste et l’écrit noir sur blanc. Tout y passe : les Belges, leurs habitudes de vie, Dutroux, la politique, la bourgeoisie belge « moche et démodée » …

    De livre en livre, on a l’impression que Myriam Leroy n’aime rien et n’aimera jamais rien. On dirait qu’elle a une revanche à prendre sur la vie, des comptes à régler et se complait dans les écrits noirs, méchants, cyniques…

    J’ai vraiment rencontré des difficultés à finir. Trop c’est trop, cela en devient lassant.

    On ne sait pas exactement où se situe l’action de ses nouvelles, on devine Bruxelles pour quelques-unes. Visiblement, la Belgique de Myriam Leroy se limite à la capitale. Peut-être devrait-elle sortir davantage en province. Elle verrait que la Belgique n’est pas seulement l’image qu’elle en a.

     

     

     

     

     

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  • La nuit des pères, Gaëlle JOSSEAppelés par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père, ancien guide de montagne, décline, il entre dans les brumes de l’oubli. Après de longues années d’absence, elle appréhende ce retour. C’est l’ultime possibilité, peut-être, de comprendre qui était ce père si destructeur, si difficile à aimer.

    Entre eux trois, pendant quelques jours, l’histoire familiale va se nouer et se dénouer. Sur eux, comme le vol des aigles au-dessus des sommets que ce père aimait par-dessus tout, plane l’ombre de la grande Histoire, du poison qu’elle infuse dans le sang par-delà des générations murées dans le silence.

     

    Mon avis :

     

    Gaëlle Josse nous offre à nouveau un récit court mais dense, une histoire intense et des personnages authentiques, marqués par la vie.

    On découvre un homme bougon, colérique, fermé ; des enfants qui ont vécu dans son ombre avec la peur de mal faire et de provoquer sa colère ; une mère aimante et douce, une épouse patiente qui a toujours joué les médiatrices pour apaiser chacun. Devenus adulte, les enfants ont pris leur envol. Mais leur histoire est restée gravée en eux, de manière différente mais elle a marqué profondément chacun et déterminé leur choix de vie. Olivier est resté au village. Isabelle a pris sa liberté. Elle n’est plus revenue depuis des années. Que seront ces ultimes retrouvailles ?

    Ce récit nous parle de violence, d’absence, de perte. Et chacun en est impacté. La narration mêle présent et passé, les souvenirs d’Isabelle qui se raconte et parle de sa famille un peu bancale, la réalité quotidienne du père et d’Olivier qui le soigne et voit sa mémoire s’effriter lentement, le père qui se raconte. Enfin ! Et puis Olivier clôture leur histoire dans un dernier chapitre émouvant.

     

    On assiste à un récit en vase clos, celui d’une famille chez qui personne ne venait, dont personne ne soupçonnait le quotidien. Des relations se sont tissées entre eux, nouées, tendues à se rompre parfois et ces quelques jours passés ensemble seront l’occasion de démêler tout ça avec pudeur et amour… malgré tout.

     

    L’écriture vive de Gaëlle Josse fait mouche une fois encore. Cette longue adresse au père nous fait entrer dans l’intimité de la famille ; elle est parsemée de petites phrases lumineuses et poétiques qui rythment l’avancée du récit. L’auteure nous interroge sur nos propres choix, nos fragilités. Sur l’héritage que nos parents nous laissent émotionnellement.

    J’aime vraiment beaucoup l’écriture de Gaëlle Josse et je ne peux que vous conseiller ce récit bouleversant qui se clôt sur une note d’espoir et d’apaisement. C’est un livre auquel on pense longtemps.

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  • Meurtres au Potager du Roy, Michèle BARRIEREChâteau de Versailles, mai 1683. La mode est aux jardins. Louis XIV raffole des légumes primeurs : asperges, petits pois, melons... Au Potager du Roy, puis chez un maraîcher du quartier de Pincourt à Paris, des champs de melons sont vandalisés, des jardiniers assassinés. L’existence d’un complot ne fait aucun doute. Benjamin Savoisy – premier garçon jardinier du Potager – mène l’enquête dans les coulisses de Versailles, où officient cuisiniers et maîtres d’hôtel. Elle l’entraînera jusqu’en Hollande, grande puissance coloniale réputée pour son commerce. Saura-t-il déjouer les manœuvres de séduction, percer à jour les traîtrises ? 

     

    Mon avis :

     

    C’est le second roman de Michèle Barrière que je lis. J’aime beaucoup le côté polar historique qu’elle agrémente d’informations sur les traditions culinaires de l’époque.

     

    Nous sommes en 1683, à Versailles. Epoque où Louis XIV adule son jardinier en chef, Jean-Baptiste de la Quintinie. Il n’a pas son pareil pour produire des fruits et des légumes savoureux, originaux pour l’époque et mûrs avant la saison pour satisfaire le palais du Roi.

    Tout commence par un carré de melons ravagés au château. La Quintinie, qui a mis au point une technique pour faire mûrir plus vite ce fruit, voit son travail anéanti et ses cloches de verre brisées. Il envoie son bras droit, Benjamin, acheter des melons à Paris mais quand il arrive, il apprend que le jardinier et sa famille ont été sauvagement assassinés au milieu des melons piétinés. Les rumeurs les plus sottes commencent à se répandre et empoisonnent la cour.

     

    Nous passons des allées parfumées du jardin de Versailles où la diversité des couleurs explosent à chaque carré de potager, aux rues bruyantes et sales de Paris, au gré de l’avancée de l’enquête.

    En parallèle, la vie continue au palais et les dîners se succèdent. C’est l’occasion pour l’auteure de citer et décrire les métiers de bouche du 17e siècle, les mets dégustés à l’époque, les saveurs, les arômes et les modes de cuisson… et c’est un régal.

    Pour clore l’ouvrage, un carnet de recettes de l’époque reprend les plats et préparations cités dans le roman.

     

    On déguste ce livre, les cinq sens en éveil. L’enquête n’est que le prétexte à nous entrainer dans un voyage au cœur de la gastronomie du XVIIe et ses « révolutions » culinaires. Les personnages sont réels, les informations sur l’époque également et c’est tout l’intérêt du roman. Je ne peux que vous le conseiller.

     

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