• Je poursuis mes ateliers ludiques pour accrocher le plus possible mes élèves.

    Cette fois, ils ont revu la conjugaison des temps du récit grâce à une idée de jeu de Carnior. Merci à elle !

    Ils se sont frottés à des énigmes et des textes résistants dans lesquels l’inférence tenait une place importante.

    Et ils ont uni leurs talents pour écrire une histoire en commun. Chaque groupe devant rédiger la situation initiale d’un récit puis passer à la table suivante et imaginer la suite en respectant le début créé par les copains et ainsi de suite.

    Une heure trente de réflexion, travail, échanges et collaboration.

    C’était non seulement très chouette mais aussi très productif.

     

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  • La femme périphérique, Sophie POINTURIERPeter et Petra Wolf forment le couple le plus en vue de la scène artistique allemande depuis les années 1990. Il est l’artiste maudit de l’Est dont on a perdu la trace, elle est l’ancienne professeure d’arts plastiques venue de l’Ouest que le petit monde de l’art envisage comme la gardienne du génie de son homme. Une femme sans talent qui divise dans un pays coupé en deux.

    Trente ans après la chute du Mur, alors qu’une biographie est en préparation au sujet du duo culte, un mystère plane sur les circonstances de la disparition de Peter. Et la perspective d’une actualité brûlante crée du remous dans le circuit des musées.
    Qui a tué le peintre ? Usurpation d’identité, fraude, faux et usage de faux : tout accuse Petra.
    L’enquête, entre Paris, Berlin et New York, révélera ce que la légende, jusque-là, avait tu.

     

    Mon avis :

     

    Au centre de la sphère artistique depuis une vingtaine d’années, les Wolf, couple emblématique de la fin de la Guerre froide, se retrouvent au cœur de spéculations, jalousies, rumeurs et autres histoires rocambolesques. Une biographie à paraître sur leur duo artistique et une exposition en cours de préparation sont à l’origine de ces tensions. Un buzz, même négatif, est toujours porteur et attire les curieux.

    Signant leurs toiles ensemble, Petra et Peter Wolf sont très différents l’un de l’autre. Elle est enjouée, volubile, se rend aux vernissages, aux expositions… alors que Peter, renfermé et paranoïaque fuit la foule et les mondanités. Un galériste New Yorkais réputé et collectionneur de leurs œuvres s’est pourtant mis en tête d’inviter le couple à l’avant-première de la rétrospective qu’il prépare. Comme il ne répond pas à ses appels, il lance la machine judiciaire accusant Petra d’avoir assassiné Peter et d’avoir détourné son argent. Une enquête est lancée des deux côtés de l’Atlantique.

     

    Ce premier roman de Sophie Pointurier est pertinent et très plaisant à lire. Mêlant habilement contexte géopolitique de la Guerre froide, histoire d’amour et coulisses du monde de l’art, elle parvient à captiver tout au long du récit. La construction de l’histoire alternant les points de vue, le présent et le passé et la localisation des situations en est en grande partie la raison. Elle y ajoute des réflexions pertinentes sur la place des femmes dans le monde artistique et sur ce qui fait ou défait une réputation dans ce milieu et cela fonctionne parfaitement.

     

    L’écriture est vive, alerte, le ton grave ou ironique selon les situations. Le propos est didactique sans jamais être rébarbatif et le suspens donne envie d’en savoir plus sur ce couple mystérieux. Ce roman addictif est une agréable découverte et je ne peux que vous le recommander.

    Merci à @cathdelamanu de me l'avoir fait découvrir. 

     

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  • Passer l'hiver, Kateri LEMMENS & Romain RENARDOn peut venir et souffrir

    Ce n’est rien

    Se frotter contre tout ce qui brille

    Rien comme

    Dater au carbone ses propres ossements

    Tous ceux qui brûlent comprendront

     

    Mon avis :

     

    Quand les Impressions Nouvelles m’ont proposé ce service presse, j’ai accepté car j’aime beaucoup le travail d’illustrateur de Romain Renard J’ai adoré « Un hiver de glace » et « Les anges de Mons » et « Melville » m’attend. J’aime son univers, son crayonné…

    A nouveau ici, son travail est d’une grande intensité. Ses dessins, aux couleurs hivernales, présentent un corps de femme sensuel, en attente. Il joue sur la profondeur de l’obscurité qui l’enveloppe et qui tranche avec la blancheur de la nature sauvage environnante, faite de silence et d’isolement.

    L’isolement, c’est justement ce que décrit Kateri Lemmens. (Je découvre cette Québécois et sa plume délicate et évocatrice. Je vais la tenir à l’œil.) La nuit semble infinie, à l’image de la nature environnante. Une femme se confie. Phrases courtes, entre deux souffles. Faut-il passer l’hiver ? Comment ? Au fil des pages, le poème se fait récit. Elle se dévoile, appelle d’autres voix, compare son hiver à celui de poètes comme Anna Akhmatova, Nadejda Mandelstam ou Sylvia Plath. L’hiver n’est-il qu’une saison ou un passage dans la vie ?

     

    En quatre chapitres, l’univers de l’auteure et de l’illustrateur s’épousent ; même fascination pour la nature, les forêts, le ciel. Et même pudeur. La narratrice fait corps avec la nature, l’hiver ne fait qu’un avec elle.

    Le texte est juste beau. Emotions, descriptions, questionnements… tout touche. J’ai été sensible à cette poésie et cet album graphique que j’ai adoré. La nature y est célébrée, l'hiver devient une ode à la vie. Je vous le conseille pour peupler vos soirées d’hiver.

     

    Une belle façon de clôturer ce mois de lectures belgo-québécoises. Merci aux Impressions Nouvelles pour cet envoi.

      

     

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  • Le gardien de l'arbre, Myriam OUYESSAD & Anja KLAUSSLa vieille Minoa conservait un inestimable trésor. Une graine grosse comme un poing et brillante comme de l’or. Le moment de la confier à quelqu’un de plus jeune était arrivé. Gravement, elle la donna à Djalil. Le jeune garçon veillerait à son tour sur cette graine extraordinaire : la graine de l’arbre unique.

     

    Mon avis :

     

    Ce conte peut être lu dès 11 ans.

    Djalil est ami avec une dame que les gens de son village n’apprécient pas, certains la trouvant un peu sorcière. Alors qu’elle arrive à la fin de sa vie, elle confie à Djalil une graine précieuse : celle d’un arbre qui n’existe plus et pour lequel elle craint la concupiscence des hommes.

    Djalil marchera des kilomètres pour trouver l’endroit idéal pour planter cette graine et emmènera avec lui un faucon afin qu’il éloigne les animaux qui pourraient le mettre en danger. Il faudra longtemps pour qu’il pousse. Son fruit en forme d’œil attise la curiosité de Djalil. Il donne des visions à celui qui le mange. Il permettra à Djalil de sauver la cité de Ganhar et ses habitants d’une mort certaine.

     

    Cet album s’inspire du triptyque de Gustav Klimt « L’arbre de vie »réalisé pour le palais Stoclet de Bruxelles. Les illustrations sont juste magnifiques aux couleurs chaudes et orientales comme celles de l’artiste. Les motifs que l’on aime dans les toiles de Klimt se retrouvent dans les tissus les paysages et les chevelures. Outre l’histoire qui mêle la sagesse des contes orientaux et la magie, l’album permet de (re)découvrir un artiste exceptionnel.

     

    C’est pour moi, un album d’une grande beauté qui permettra plusieurs niveaux de lecture selon l’âge et pourra être travaillé dans le cours de français, d’art plastique ou de philosophie.

    Quelques notes sur Gustav Klimt clôturent l'album et un dossier pédagogique peut être obtenu sur le site Réseau Canopé.

    Une belle idée pour les cadeaux de fin d’année.

     

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  • Monsieur Blanc, Jo SCHOOVAERTSJe m’appelle Suzanne. J’ai treize ans. Mes parents ont été tués dans un bombardement à Liège. J’ai été recueillie par ma famille à Bruxelles.

     

    Mon avis :

     

    Nous sommes en Belgique, en pleine Seconde Guerre mondiale. Alors qu’elle vit tranquillement chez Monsieur Blanc, depuis le décès de ses parents, Suzanne voit débarquer la Gestapo. Jusqu’ici, les adultes ont tenté de la protéger des horreurs qui se passent dans sa ville. N’a-t-elle pas assez souffert ? Elle n’est donc pas très au fait des arrestations, déportations, menaces… qui menacent les Belges. Elle va être jetée brutalement dans la réalité.

     

    La grand-mère de l’auteure a été résistante. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle a été arrêtée par les Gestapo et emprisonnée à Tournai où elle a été torturée. C’est en s’inspirant de son histoire familiale que l’auteure a imaginé la fiction qu’elle nous présente dans Monsieur Blanc.

    Ecrit pour des adultes apprenant le français, l’auteure a rédigé un récit simple où les mots les moins courants sont expliqués en bas de page. Ce récit est aussi à la portée des jeunes enfants et la réalité est édulcorée, quant aux horreurs qu’ont pu subir les personnes dénoncées et arrêtées par la Gestapo.

    Le livre est court et percutant et présente la situation en Belgique ce qui permet aux jeunes de s’identifier à l’héroïne. Des documents historiques sont proposés à la fin et nous présente la grand-mère de Jo Schoovaerts. L’ensemble est intéressant et agréable à lire.

     

    Le seul bémol pour moi, c’est le prix du livre. 10 euros (pour une soixantaine de pages), c’est beaucoup pour nombre de mes élèves.

     

     

     

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  • C'est pour ton bien, Patrick DELPERDANGENon l’homme qu’elle a épousé n’est pas celui qui l’a frappée ! Ca ne se reproduira plus jamais, c’était juste un moment de folie. Et puis cela recommence. Camille ne reconnait plus celui avec qui elle vit. Certains secrets restés trop longtemps enfouis sont plus dangereux qu’un poison mortel. Camille va l’apprendre à ses dépens.

     

    Mon avis :

     

    Camille a épousé son grand amour. Elle est enceinte et heureuse. Mais elle voit son mari changer.

    Quand elle prend un premier coup, elle est interdite mais se dit que c’est un accroc exceptionnel dans leur relation. Hélas… Camille décide de fuir et la machine infernale se met en route. Il bloque ses cartes et son compte, elle se retrouve sans rien et est arrêtée pour vagabondage. Elle n’a d’autres solutions que de rentrer. Mais cela n’en restera pas là…

    Ce roman dur et fort raconte une histoire de violence faite à une femme, comme il y en a tant. Une femme mise en cage et privée non seulement de liberté mais d’identité. Qui est-elle ? Où est la vie qu’elle pensait vivre et qui a basculé ? Et où sont sa famille, ses amis ? Le roman noir devient thriller quand Camille est kidnappée. Tout se complique. L’enquête, menée par une femme, nous plonge dans l’intimité de Camille. C’est angoissant et violent.

    Ce récit met en lumière une réalité trop ignorée encore et les mécanismes qui se mettent en place lorsqu’un mari violent prend l’ascendant sur sa femme. Mais tous les hommes, ou presque, de ce récit sont défaillants et brutaux. D’où vient toute cette haine ?

     

    Impossible de savoir ce qui se trame jusqu’à la fin du livre. Patrick Delperdange nous mène à sa guise dans une enquête pleine de ramifications.

    Ce roman machiavélique est un thriller réussi au sein duquel une femme désemparée semble prise dans une toile d’araignée tissée par des hommes agressifs et véreux. Une histoire glaçante et forte à découvrir.

     

     

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  •  

     

    Faire écrire les élèves en manque d’imagination n’est pas toujours chose aisée. Nous sommes toujours en recherche d’idées géniales pour les aider et parfois les plus simples peuvent y parvenir.

     

    Après avoir lu « Rumeurs tu meurs » de Frank Andriat et en avoir retracé le schéma narratif, nous avons réalisé un remue-méninges sur les avantages d’un tel schéma et compris que chaque histoire, roman ou film, pouvait être commenter et analyser selon ce point de vue.

    Ensuite, en se basant sur ce modèle organisationnel, je leur ai demandé de rédiger une histoire originale. Pour les y aider, je les ai placés en duo. Chaque paire a tiré au sort quatre cartes, représentant un lieu, un personnage principal, un personnage secondaire et un objet. Ces quatre éléments devant se retrouver dans l’histoire.

    Dans un premier temps, ils ont échangé leurs idées pour dresser un schéma narratif cohérent à partir des cartes reçues. Pour, dans un deuxième temps, imaginer individuellement le récit complet.

    Enfin, après une rédaction au brouillon, ils ont dû, en devoir, recopier leur texte au net.

     

    Les avantages de cette façon de faire ont été nombreux :

    -              -   le travail sur de courtes périodes ne les a pas lassés

    -        -  le remue-méninges à deux a fait émerger plus d’idées et permis de les développer davantage avant  de les inclure dans le travail

    -            -   les textes ont rarement été aussi longs et précis

    -          -  ils se sont rendus compte de leurs difficultés à respecter la concordance des temps et nous avons  revu tout naturellement les temps du passé. Ils en avaient besoin, ils n’ont donc pas rechigné à  faire de la conjugaison

     

     

     

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