• swap

    Lire la suite...

    Pin It

    9 commentaires
  • Pour fêter ses 25 ans, L'Oiseau-Lire recevait hier Bernard Tirtiaux et Maria Palatine.

      

     TirtiauxTirtiauxTirtiaux

      

    Bernard Tirtiaux déclamait des extraits de son dernier roman « Prélude de cristal » accompagné à la harpe par sa compagne, Maria Palatine, harpiste et concertiste.

     

    Poète et écrivain, il est aussi maître verrier et ce roman raconte l’histoire d’amour improbable d’une harpiste berlinoise et d’un souffleur de verre du Borinage, à la fin du 19e siècle. Hymne à la couleur, à la lumière, à l’art, ce récit est aussi une critique de l’exclusion, quelle qu’elle soit.

     

    La voix chaude et profonde de Bernard Tirtiaux a donné vie à ce récit que j’ai beaucoup aimé et les morceaux de harpe d’une grande beauté l’ont rehaussé d’harmonie musicale et de douceur.

    La voix féline de Maria Palatine a accompagné certaines de ses compositions, nous enveloppant de sensations de voyages intemporels.

    Le récital s’est terminé par quelques poèmes de l’auteur et une chanson à deux voix accompagnée à la guitare et à la harpe.

    C’est l’album réalisé par la harpiste qui a donné naissance au roman, une dizaine de chapitres sur l’ensemble étant intimement liés à la musique.

     

    Cette soirée fut un pur moment de bonheur. La rencontre qui suivit entre les artistes et le public fut d’une grande simplicité. Dédicaçant son livre avec patiente et bonne humeur, Bernard Tirtiaux a pris le temps d’échanger un mot ou deux avec chacun, pour mon plus grand plaisir.

    Quant à l’album, il passe en boucle depuis hier soir, me suivant de la voiture à mon bureau.

      

      

     

    Pin It

    2 commentaires
  • Romans policiersPremier roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris relate la destinée tragique d’une jeune gitane, Esmeralda, dans le Paris du XVe siècle. Victime de l’amour passionnel qu’elle inspire à trois hommes, Esmeralda incarne l’héroïsme romantique qui imprègne toute l’œuvre du grand écrivain français.

     

    Mon avis :

     

    Essayant toujours de donner à mes élèves le goût des belles choses et des romans classiques, j’ai découvert cette collection qui a été conçue justement pour faire découvrir les grandes œuvres de la littérature à travers la bande dessinée.

    Une équipe de scénaristes, de dessinateurs et de coloristes a été réunie et chacun a choisi une œuvre en fonction de sa sensibilité. L’adaptation se veut à chaque fois proche du texte original et les dessins sont au service du récit, mettant en exergue tel passage crucial, telle émotion… et rendant assez bien la force du roman.

    Notre-Dame de Paris est une belle réussite. Bien sûr, on pourra regretter de ne pas savourer l’ensemble du texte de Victor Hugo qui nous emporte à chaque page dans l’imagination fabuleuse de son auteur. Mais l’essentiel est dit, le style est respecté et l’esprit n’est en rien dénaturé. A défaut de courir vers l’œuvre originale une fois la bd refermée, les jeunes ont au moins la possibilité de lire le vrai récit imaginé par Hugo, loin du politiquement correct de Walt Disney.

    A la fin, un dossier pédagogique bien documenté présente l’écrivain, sa vie, son œuvre, inscrivant Notre-Dame de Paris dans son époque.

    Une époque romantique où la fresque historique grouillant d’intrigues séduit un public averti. Peu importe aux lecteurs d’alors que le récit soit une vérité historique pourvu qu’il fasse rêver par sa féérie. D’ailleurs, le Moyen Age de Victor Hugo est souvent une pure imagination poétique. (Mais là n’est pas le sujet).

    Une collection intéressante, intitulée « Les indispensables de la littérature en BD » en Belgique et les « incontournables » en France. Mais parues toutes deux chez Glénat.

     

     

    Pin It

    1 commentaire
  • Romans policiers

    Lire la suite...

    Pin It

    6 commentaires
  • Romans policiersIssu d’un milieu populaire rude voire violent, le délicat Julien Sorel est contraint de quitter sa famille pour épanouir sa soif de savoir et de réussite. Ce n’est pas un hasard si son idole est Napoléon Bonaparte. Il incarne pour Julien la réussite absolue, celle qu’il convoite pour lui-même. Il se verrait bien d’ailleurs embrassé une carrière militaire.

    L’abbé Chélan, curé du village l’introduira chez le maire de Verrières avant de le faire entrer au séminaire, passage inéluctable pour ceux qui souhaitent faire des études sans avoir le premier sou. Elevé chrétiennement, Julien y voit cependant, avant tout, une opportunité d’ascension sociale. Le luxe de la bourgeoisie l’attirant tel un papillon. Sa passion pour Madame de Rênal chez laquelle il est précepteur lui fera franchir un pas de plus vers la duplicité et la manipulation.

    Trahi à son tour par une jeune servante dont il a refusé les avances, Julien déchainera les médisances des villageois qu’il irritait et sera contraint par Monsieur de Rênal à quitter son domicile. Une dernière entrevue aura lieu secrètement entre sa maîtresse et lui avant son départ. Coincée dans une retenue un peu revêche, la timide Madame de Rênal donnera à Julien l’impression froide d’avoir déjà tourné la page et c’est sur cette méprise que Julien partira pour Besançon.

    Haï par ses camarades, il sera pris en affection par l’abbé Pirard qui le confiera au Marquis de La Mole. Celui-ci le prendra à son service comme secrétaire à Paris. C’en est fini du séminaire. Intelligent et toujours mu par une ambition débordante, Julien séduira la fille du Marquis, Mathilde, une jeune fille subtile à la forte personnalité, tombée sous le charme de cet esprit vif où elle perçoit une noblesse d’âme.

    Mais alors qu’il est sur le point d’épouser Mathilde qu’il a mise enceinte, Madame de Rênal, poussée par son confesseur, fera voler en éclat ses projets en dénonçant au Marquis les turpitudes passées de la vie de Julien et son immoralité. Julien, impavide, se rendra à Verrières où il tirera, en pleine messe, sur Madame de Rênal, qu’il croit avoir tuée.

    Alors qu’il attend son procès en prison, ses deux maîtresses, tour à tour, tenteront de faire fléchir le juge pour obtenir son acquittement. Condamné, Julien acceptera son sort et se résoudra à mourir.

     

     

    Inspiré par un fait divers (l’affaire Berthet), Stendhal n’a pas ajouté grand-chose à l’histoire initiale.

    Décrié par ses pairs à l’époque, Stendhal choqua par son audace et son athéisme assumé. Le roman fit scandale et n’eut pas beaucoup de succès.

    "Un de vos crimes c'est d'avoir exposé à nu et au grand jour certaines plaies du cœur humain trop salopes pour être vues... Il y a dans le caractère de Julien des traits atroces, dont tout le monde sent la vérité mais qui font horreur. Le but de l'art n'est pas de montrer ce côté de la nature humaine" écrivait Prosper Mérimée dans une lettre à Stendhal.

     

    Alors qu’est-ce qui plaît aux lecteurs dans ce roman ? Qu’est-ce qui fait son intérêt ?

     

    Tout au long du récit, Julien oscille entre l’uniforme de l’armée et la soutane du prêtre. Nous sommes sous la Restauration, et Julien est toujours sous le charme de Napoléon et de ses exploits. Rongé d’ambition, il sait cependant que ce n’est pas dans une carrière militaire qu’il pourra assouvir ses attentes de prestige. Il n’y a plus de place pour les conquérants.

    Il a une revanche à prendre sur la vie, sur sa famille. Mais s’il était mal vu des siens car trop intellectuel, il restera toujours pour les bourgeois et les aristocrates, un paysan. Un paysan instruit et parvenu, certes, mais un paysan quand même.

    Les choses ont-elles vraiment changé aujourd’hui ? Sans doute au fil du temps, ce thème continue-t-il à trouver écho chez ses lecteurs.

     

    Julien est aussi le témoin de son époque, celui des désillusions de toute une génération qui a cru à un changement politique réel. Le roman dépeint aussi les joutes et affrontements de la bourgeoisie, de la noblesse, du clergé et des « petits », la médiocrité de ces conflits d’intérêt.

    Le séminaire n’est pas épargné qui ne voit que basses luttes intestines où règnent hypocrisie, arrivisme et cruauté.

    Dans ce ramassis d’hypocrites, de comploteurs, d’égoïstes, il y a cependant quelques âmes pures, qui chacune à leur manière propose une alternative à cette vie. Je pense notamment à Fouqué. Mais Julien n’en a cure, trop aveuglé par sa propre ambition.

     

    Un autre intérêt se trouve dans la personnalité de Julien Sorel. Son ambiguïté ajoute à l’attrait. Julien attendit un instant, le haut du corps légèrement penché, et avec un air orgueilleusement humble.

    Ses pensées, passées au crible par Stendhal, annoncent chacun de ses actes. Tour à tour bon et machiavélique, sa personnalité évolue au fil des pages. Né paysan, devenu petit bourgeois par son éducation, anobli par le Marquis de La Mole, il ne trouvera jamais sa place dans cette société où il souhaite tant être reconnu. Il convoite la réussite sociale mais voit les riches comme des gens à combattre. Ebloui par le luxe et la vie facile, il sait qu’il est trompé par le faste et les apparences.

    Coincé entre valeurs et ambition, il sera aussi mal compris par les autres. L’abbé Pirard l’a bien senti qui lui dit : « Je vois en toi quelque chose qui offense le vulgaire. La jalousie et la calomnie te poursuivront. En quelque lieu que la Providence te place, tes compagnons ne te verront jamais sans te haïr.»

     

    Enfin, il y a les relations amoureuses, les deux amours de Julien, liées chacune à une ascension sociale. Sentiments et ambition se mêlent une fois de plus. Qui des deux a-t-il réellement aimée ? Madame de Rênal, la mère, la protectrice qu’il admire et dont il aimait les parfums et les tenues ? Mathilde de La Mole, la jeune fille rebelle qui attire tous les regards, qu'il aimera sur le tard, après réflexion ?

     

    La fin ne me plaît pas plus aujourd’hui que lorsque je l’ai lu à 16 ans. Tout me semble précipité. Julien meurt et tout le monde perd la tête. Cela me paraît inabouti après les longs développements du récit. C’est dommage.

     

    Il y aurait encore beaucoup à dire. Mais ce billet déjà très long s’arrêtera ici, par choix. Je laisse le soin à d'autres d'évoquer le style par exemple.

      

    Pour d'autres avis, rendez-vous chez George qui centralise les billets du challenge stendhalien.

      

      

    Romans policiers

      

     

     

    Pin It

    10 commentaires
  • Lire la suite...

    Pin It

    7 commentaires
  • Romans policiersEn mars 1886 en Belgique, alors que mineurs et verriers se révoltent dans le bassin de la Sambre, l'orchestre philharmonique de Berlin donne un concert à Bruxelles. Lena, une jeune harpiste, rencontre Lazare, un souffleur de verre. Avec lui, elle se retrouve impliquée dans un recel de formules secrètes. Elle doit fuir en Amérique où elle sera nomade parmi les saltimbanques.

     

    Mon avis :

     

    Sur fond de conflits sociaux, cette histoire d’amour nous plonge dans une des pages les plus noires de l’histoire de la Belgique. Infiltrés par des agitateurs à la solde de la bourgeoisie, les ouvriers du Borinage vont voir leurs manifestations dégénérer en massacre, leurs revendications légitimes foulées au pied et leur honneur bafoué. Que faire ? Baisser la tête une fois de plus ou lutter jusqu’à la mort ?

    C’est dans ce climat d’insurrection que Lena, jeune bourgeoise de Berlin, découvre notre pays et tombe éperdument amoureuse. Mais rien ne sera épargné à cette jeune femme déterminée et rebelle qui restera fidèle à cet amour quoi qu’il lui en coûte.

    Ecrivain, poète et… sculpteur sur verre, Bernard Tirtiaux mêle ici  poésie et roman naturaliste, amour et misère, fidélité et trahison avec autant de virtuosité que son héroïne lorsqu'elle joue de la harpe. Sa plume alerte trempée dans l’histoire de son terroir parle aux âmes autant qu’aux cœurs. Excellent conteur, il nous emmène de Berlin à Bruxelles, de Charleroi à Montréal, de New-York à Berlin et on se laisse guider de péripétie en péripétie, glissant nos pas dans ceux de Lena.

    J'ai beaucoup aimé ce récit poétique qui est aussi un récit sur l'exclusion, quelle qu'elle soit.

    Entre rêve et réalité, les amateurs de belles histoires apprécieront ce roman si joliment écrit.

     

      

    J'ai eu la chance d'assister à un récital poétique au sujet de ce roman. Vous pouvez lire le compte rendu ICI

      

    .

     

    Pin It

    6 commentaires