• Clues : Dans l'ombre de l'ennemi, MARALondres, fin du XIXème siècle. Désobéissant une fois encore à l’inspecteur Hawkins, Emily poursuit ses investigations pour découvrir les assassins de sa mère. Son enquête la conduit dans les pas des Red Arrows, lesquels semblent préparer une opération d’envergure. De chasseuse, Emily devient gibier...

     

    Mon avis :

     

    Ce deuxième tome développe davantage l’enquête que mène Hawkins sur les divers meurtres et attentats qui entachent Londres en ce début d’année 1898. Electron libre, Emily n’en fait qu’à sa tête, une fois de plus. Et si elle permet à l’enquête de progresser, elle met en danger non seulement sa vie mais celle de ses collègues et amis.

    L’antagonisme Emily – Hawkins est à son comble dans ce chapitre. L’insouciance et le jusqu’auboutisme de l’une, le caractère revêche et acariâtre de l’autre son exacerbé, tandis que le discret et tendre docteur Feldman semble jouer le temporisateur. Mais Hawkins cache quelque chose. On sent sa carapace se fissurer.

    Seul bémol, la qualité des dessins de Mara souffre un peu. Les expressions du visage d’Emily sont souvent d’affreuses grimaces et les détails des décors qui m’avaient ravie dans le 1er tome sont moins présents ici. Mais l’atmosphère lourde d’un Londres gris et pluvieux reste inchangée et apporte au récit le décor idéal.

    Vivement le dénouement.

     

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  • Tuer le père, Amélie NOTHOMBJoe Whip est un jeune garçon qui accumule les beaux-pères et qui a une passion pour la magie. Il cherche un mentor et trouve Norman, qui va devenir un père de substitution. Ce dernier accueille Joe chez lui, et là, tout bascule. Le petit va tout faire pour « tuer le père » et devenir meilleur que lui, allant jusqu’à vouloir lui piquer sa femme, cherchant même à surpasser son maître dans les jeux d’argent. 

     

    Mon avis :

     

    Le roman de cette année est légèrement différent des précédents. Moins travaillé stylistiquement, il met surtout l’accent sur la relation triangulaire que vont nouer Joe, Norman et Christina. Cette « famille » où chacun a adopté les autres semble trouver son équilibre dans l’admiration que les trois protagonistes se portent mutuellement. Admiration qui quelques fois tourne à l’obsession.

    Liés par une volonté farouche de vivre une relation vraie ou pure, ils vont sans cesse repousser les limites et vaciller dangereusement entre le bien et le mal. Est-ce vraiment un hasard si Whip signifie fouet en anglais ? Joe n’est-il pas le dresseur, celui qui mène son monde à la baguette, l’air de rien ?

     

    L’histoire se déroule dans les années 90, dans le Nevada. L’idée en est venue à Amélie Nothomb après qu’elle ait assisté en 2010 au festival Burning Man (festival artistique alternatif) dont il est question ici. Fascinant milieu hippie où tout semble permis mais où tout est également sous contrôle. Comme ce triangle familial finalement.

    Envoûtant autant que dérangeant, ce roman met en scène la perfidie et la décadence avec un aplomb et un naturel dont l’auteure nous a habitués.

    Noir et manipulateur à souhait, le récit nous mène vers une fin que l’on n’attendait pas et révèle une fois de plus le machiavélisme dont peut faire preuve Amélie Nothomb.

      

      

    Tuer le père, Amélie NOTHOMB Tuer le père, Amélie NOTHOMB

      

      

      

     

     

      

    Tuer le père, Amélie NOTHOMB

      

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  • Cadres noirs, Pierre LEMAITREAlain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir. Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. A son sentiment de faillite personnelle s'ajoute bientôt l'humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois... Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d'étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l'argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l'ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d'une prise d'otages. Alain Delambre s'engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité. S'il se rendait compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite. Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

     

    Mon avis :

     

    Dès les premières pages, j’ai ressenti de l’empathie pour cet antihéros malmené par l’existence. Alain Delambre, c’est moi, c’est vous. Son histoire, du moins au départ, nous touche car on sait qu’elle pourrait être la nôtre. Nicole, son épouse, c’est le roc au milieu de la tempête, la force morale et l’amour qui l’aident à tenir debout. C’est pour elle qu’il vit d’expédients, de petits boulots. C’est aussi pour elle qu’il va un jour disjoncter. Il a tellement envie qu’elle soit à nouveau fière de lui.

    Au-delà du roman noir à suspens, ce roman est une critique acerbe de la société d’aujourd’hui, de la culture d’entreprise, du management et de l’esprit de compétition qui poussent les gens à écraser les autres pour garder la tête hors de l’eau. La description que fait l’auteur du chômeur, des sentiments qui l’habitent au fil du temps et des dommages collatéraux que cela provoque dans l’entourage sont d’une justesse qui fait peur.

    Mêlant réalité et fiction (cette histoire est inspirée d’un fait divers réel), entrecoupée de flashs d’actualité en lien avec le sujet (chômage, délocalisation, économie…), l’intrigue nous emporte rapidement et on n’a de cesse de connaître le sort que l’auteur réserve à son personnage.

    D’un style incisif et concis qui donne au récit un rythme soutenu, ce roman se lit d’une traite. Le découpage du récit et le changement de narrateur permet une confrontation des points de vue dont l’auteur profite pour donner son avis sur les méthodes de recrutement des cadres et les conditions de travail en entreprise. Véritable diatribe sociale, ce livre nous offre plusieurs lectures aussi intéressantes les unes que les autres.

     

      

     

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  • London Boulevard, Ken BRUENLorsque Mitch est libéré, après trois ans de cabane pour une bagarre dont il n'a gardé aucun souvenir, son pote Norton l'attend de pied ferme : appart, braquages, menus services... sa voie est toute tracée.

    Mais Mitch veut changer, vivre à l'honnête. Alors il se dégotte un boulot d'homme à tout faire chez une star déchue du théâtre, la fantasque Lillian Palmer, qui rêve de revenir sur les planches.

    Un temps, il braque, brique et couche avec sa patronne. Jusqu'au jour où son passé ressurgit avec violence.

     

    Mon avis :

     

    « London Boulevard » est un pastiche noir de Sunset Boulevard. Il vient aussi d’être adapté au cinéma avec Colin Farrell dans le rôle principal. Mais je ne l’ai pas vu.

    Entre sa sœur dépressive, son copain voyou déjanté et sa patronne fantasque qui refuse de vieillir, Mitch semble entrainer malgré lui dans un tourbillon infernal. Il voudrait rentrer dans le rang mais les événements semblent en décider autrement.

    Bien écrit, dans un style incisif qui fait mouche, truffé de références littéraires et musicales, ce roman noir pessimiste et sanglant tient en haleine et la chute inattendue est bien amenée. Il m’a cependant déçue car je l’ai trouvé excessif et caricatural.

     

      

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  • Meurtres entre soeurs, Willa MARSHOlivia et Emily grandissent dans l'Angleterre des années 50. La guerre a rendu veuf le père de l’une et la mère de l’autre, qui forment ensemble un nouveau couple. Seulement, « Mo » et « Pa » font un autre enfant. Ce sera une troisième fille, Rosie, leur préférée, pourrie-gâtée. Sentant le profit qu’elle peut tirer de la situation, Rosie, sous des airs innocents, est une vraie peste, pleine de malice, jalouse de ses deux grandes sœurs. Si jalouse et si sournoise qu’à l’adolescence, elle parvient, par de faux scandales à gâcher leurs espoirs de mariage.

    Plus tard, mariée à Rup, elle a une fille, Alice, junkie sans scrupule. Tous trois convoitent la maison familiale où Mo, Liv, Em et Pam vivent encore.

     

    Mon avis :

     

    Bien que je n’ai pas aimé le style – l’indicatif présent ne me plaît décidemment pas – l’histoire narrée ici m’a rapidement happée. Sarcastique, noir à souhait, ce roman plein d’humour se lit avec délectation.

    Le machiavélisme des enfants est jubilatoire et l’âge ne change rien à l’affaire. Malgré ça, ou à cause de ça, on se prend de sympathie pour ces fillettes et les malheurs qui leur arrivent et on espère avec elles que des lendemains plus heureux leur souriront.

    Ce court roman se déguste comme un petit gâteau à l’heure du thé.

     

      

    Meurtres entre soeurs, Willa MARSH

      

     

     

      

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  • Sculpteur sur étrons de mouches drosophiles, Jed Heuzamour se voit passer commande d’une série d’œuvres à exposer dans les jardins de Versailles. Préparant ce qu’il pressent être l’expo du siècle, il rencontre Michel Ouellebeurre car il souhaite le voir réaliser le catalogue de l’exposition.

     « La tarte et le suppositoire » a remporté le Prix Concours 2010.

     

    Mon avis :

     

    J’ai découvert par hasard cet ouvrage paru aux Editions de Fallois, chez mon libraire, coincé entre le dernier Amélie Nothomb et le roman de Melvil Poupaud.

    Remarquable d’a priori et truffé d’humour, ce pastiche est jubilatoire. En 43 pages, il nous dresse le portrait féroce d’une certaine intelligentsia littéraire et ose exprimer tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Il fallait en avoir l’audace. Il l’a eue.

    Jeux de mots acerbes, imitation du style alambiqué d’auteur à la mode, contre-sens, citations tronquées… tout y est.

    Un bijou de stylistique écrit d’une plume au vitriol que j’ai d’autant plus apprécié que je partage le ressenti de l’auteur.

    Fan de l’auteur en question, surtout ne lisez pas, au risque d’être outré. Pour les autres, foncez tant Michel Ouellebeurre  a du talent !

      

      

     

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  • Books on the BeachCajou, du blog de Plume Cajou, nous propose jusqu’au 21 septembre, un challenge bien sympathique. Il s’agit de prendre des photos de vacanciers en flagrant délit de lecture !

    Alors voici ce que ça donne. Si j'avais eu vent de ce challenge avant mon départ, j'aurais réalisé des photos plus précises.

      

       

    Books on the Beach

      

      

    Je lisais ce jour-là "Cadres noirs" de Pierre Lemaitre

      

      

          

      

      

    Books on the Beach   

    "La saga des Franc-Maçons" de Frédéric Lenoir

       

        

      

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