• Western girl, Anne PERCINLe rêve d'Élise va enfin se réaliser. Son american dream ! Trois semaines dans un ranch du Middle-West.

    Tout ce qu'elle aime réuni dans un pack complet : l'équitation, la musique country, les bottes à franges, les cactus dans le désert... Sauf qu'elle partage le séjour avec une bande de snobinards, tout ce qu'elle déteste ! Alors, comme dans tout bon western, va y avoir de la bagarre, et Élise est du genre Calamity Jane... Les méchantes n'ont qu'à bien se tenir. Et les gentils cow-boys aussi !

    Mon avis :

    J’ai découvert Anne Percin avec « Le dernier été », un récit tendre et amer à la fois. J’avais très envie de poursuivre ma découverte, d’autant qu’il s’agit ici d’un roman jeunesse. Anne l’a compris en me l’offrant lors de notre swap de printemps.

    Dès le départ, nous entrons dans l’univers d’Elise, une jeune fille en décalage avec son entourage en raison de sa passion pour la culture western, les chevaux, la country… Ni ses parents, ni ses amis ne la partagent. Quand elle a la possibilité d’effectuer un stage dans le Dakota du Sud, au pays des vrais cow-boys, des appaloosas et du rodéo, elle pense avoir une chance d’enfin pouvoir partager son rêve et ses expériences avec d’autres passionnés. Mais…

    J’ai apprécié le récit sous forme de journal de bord. Il nous relate le séjour d’Elise dans ses moindres détails, mais aussi ses états d’âme et ses réflexions. Elise est directe, enthousiaste, énergique et entière tout en cachant un manque de confiance en elle. Elle va vivre des aventures tour à tour cocasses, navrantes, émouvantes, tendres ou désespérées et la gamme des sentiments ressentis est donc large et particulièrement bien décrite par l’auteure. Au fil du temps, on la sent changer, s’affirmer et on regrette de quitter ce personnage attachant, une fois le livre achevé.

    Sans partager la passion d’Elise, j’ai pris plaisir à la suivre dans ses aventures et sa découverte d’elle-même. Dans un récit à la fois grave et léger, Anne Percin décrit avec subtilités les émotions et les réactions adolescentes. Elle dépeint avec justesse la cruauté des relations et des préjugés. Elle a aussi le sens de la répartie et des bons mots et son style alerte et précis est vraiment plaisant à lire.

    Léger bémol pour la chute que je trouve un peu convenue mais qui est en adéquation avec l’histoire. Et qui plaira sans doute aux adolescents.

    Un récit à lire en écoutant quelques morceaux country dont les nombreuses références jalonnent le roman. Histoire de s’imprégner un peu de cette culture ; invitation à découvrir les grandes étendues sauvages du Middle West.

     

     

     Western girl, Anne PERCIN

     

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  • Le bébé tombé du train, Jo HOESTLANDT et Anne PRIGENTAu bout du jardin, les trains… et s’il y avait autre chose… Anatole, 60 ans, vit seul et n’aime pas être dérangé. Derrière le mur de son jardin, il y a la voie ferrée et chaque jour, le train passe… Alors qu’il est en train de biner, il aperçoit quelque chose bouger dans l’herbe : un bébé. Une rencontre bouleversante entre ces deux êtres « perdus » qui ont besoin d’amour. Une rencontre qui va changer la vie du vieil homme…

    Mon avis :

    J’ai découvert cet album dans le catalogue des éditions Oskar et j’ai été séduite d’emblée par le titre. Malgré une couverture peu attirante (jaune et noire, aux traits simplistes), j’ai eu envie de découvrir ce récit. Le titre m’a rappelé de suite, une scène du film « Les uns et les autres » quand Nicole Garcia se voit contrainte de déposer son bébé sur la voie ferrée, pour lui sauver la vie. Une scène qui m’avait bouleversée à l’époque.

    Le livre allait-il évoquer le même sujet ?

    J’ai aimé cette rencontre improbable entre un vieil homme bougon et solitaire, introverti, et ce bébé souriant et calme, curieux de tout, qui vont s’apprivoiser au fil du temps. Alors qu’Anatole a toujours vécu seul et sans se soucier de personne, il devient responsable d’un bébé ! Et peu à peu, il va changer sa manière de vivre, prendre soin de quelqu’un, l’aimer… même s’il est trop pudique pour le dire.

    Derrière un texte en apparence naïf, se cache une histoire profonde et terrible. On pressent la vérité assez vite, même si elle reste implicite. Les indices sont donnés peu à peu, notamment par les dessins et le doute n’est plus permis. L’histoire est magnifiquement contée, toute en nuances et sensibilité. Mais je ne pense pas que de jeunes enfants peuvent le comprendre seuls. Sans doute feront-ils une autre lecture de ce récit s’ils ne sont pas accompagnés.

    Quant aux dessins, ils vont à l’essentiel. Ce que j’ai d’abord trouvé simpliste est en fait un travail d’épuration qui rend compte de l’émotion du texte. Le rendu est agréable, les contours bien marqués et les aplats de couleur bien nets. Et à chaque page, on découvre un petit détail qui fait la différence, comme cette étoile qui brille dans les yeux du bébé. Par cette technique, on entre de plain-pied dans l’histoire. Un plus, pour les jeunes lecteurs.

    Un court récit de 42 pages, au texte fort, qui va à l’essentiel et procure une belle émotion d’un bout à l’autre. A ne pas réserver aux enfants ! Merci aux éditions Oskar !

     

     

     

     

     

     

     

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  • La liste, Siobhan VIVIANUne tradition odieuse sévit au lycée de Mount Washington : tous les ans, une semaine avant le bal de début d’année, une liste est placardée dans les couloirs. Personne ne sait qui établit cette liste. Et personne n’a jamais réussi à empêcher qu’elle soit publiée. Invariablement, chaque année, la plus belle et la plus laide des troisièmes, des secondes, des premières et des terminales sont désignées. 8 filles en tout. 8 filles qui se retrouvent sous les projecteurs impitoyables du lycée. 8 filles qui vont voir leur vie brusquement changer pour le meilleur ou pour le pire.

    Mon avis :

    Inconnue jusqu’ici en Europe, Siobhan Vivian nous offre son avant dernier roman. Après avoir été éditrice pour la maison d'édition Alloy Entertainment et scénariste pour Disney Channel, Siobhan Vivian partage aujourd'hui son temps entre écriture et enseignement de l'écriture à l'Université de Pittsburg.

    La liste suit huit lycéennes durant une semaine, entre le moment où est affichée une liste qui désigne annuellement la plus jolie fille et la plus moche de chaque niveau et le bal de rentrée. Les jeunes filles désignées par cette liste sortiront de l’anonymat en quelques heures et verront leur vie bouleversée irrémédiablement. Divisé en six parties (une par jour), le récit suit tour à tour les huit filles dans leur quotidien, contant par le menu leur réaction et celle de leur entourage après cette désignation publique.

    Menant le suspens jusqu’au bout sur l’auteur de cette liste, Siobhan Vivian nous ouvre aussi les coulisses de la vie d’un lycée américain, ses clans, ses rivalités, ses amitiés, ses petites médiocrités… Entre l’ambiance de Glee, de Gossip Girl et « Nulle et Grande Gueule » de Joyce Carol Oates, ce roman se montre lucide sur le monde de l’adolescence, le lycée et sa dictature, l’Amérique et  ses traditions scolaires. Il nous parle des inévitables groupes que l’on y rencontre, les leaders populaires et les losers, sans tomber dans les clichés éculés de la jolie blonde sans cervelle et de la vilaine tellement belle à l’intérieur. J’ai apprécié ce détail et la psychologie des héroïnes, assez différentes les unes des autres. Cela donne un panel de réactions et d’attitudes assez riche. J’aurais pourtant aimé que leur analyse soit plus fouillée.

    La réflexion sur le rôle du regard des autres et l’image de soi est aussi intéressante et fera sans nul doute écho aux préoccupations des adolescent(e)s qui liront ce livre. L’auteur glisse en plus dans son roman quelques thèmes importants comme l’anorexie, l’influence du groupe sur l’individu, le harcèlement moral, l’exclusion ou l’anticonformisme. Tout cela en fait un roman pertinent.

    De plus, l’histoire est agréable à lire, distrayante et entrainante. Même si le récit est au présent, ce que je n'apprécie que très modérement. On peut toutefois regretter le rôle quasi inexistant des adultes dans cette histoire, alors qu’il me semble qu’ils auraient dû y tenir leur place.

    Un roman jeunesse écrit sur mesure pour les ados et qui devrait leur plaire sans aucun doute.

    Je remercie les Editions Nathan de m’avoir proposé ce livre.

    Vous trouverez ici un autre avis chez Bazar de la littérature

     

     

     La liste, Siobhan VIVIAN

     

     

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  • Le passeur, Lois LOWRYDans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage et le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. La désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont "élargis", personne ne sait exactement ce que cela veut dire.

    Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'œil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux.

    Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.

    Mon avis :

    Lu à sa sortie il y a vingt ans, ce roman ne m’avait pas emballée. Je ne lisais pas de science-fiction à l’époque et n’était pas vraiment entrée dans l’histoire. Je ne l’aurais pas relu si mon club de lecture ne l’avait choisi comme livre du mois. J’ai davantage apprécié cette relecture. Entretemps, ce livre est devenu un classique de la littérature jeunesse de science-fiction. Réédité en 2011, il est le premier d’une trilogie qui propose ensuite «L’élue » et « Le messager ».

    Ce roman d’utopie nous présente une société futuriste où les individus sont formatés pour être identiques, dans un univers sans couleur, sans émotion, sans contact physique et sans souvenir… afin de leur permettre de vivre sans souffrance et sans douleur, en parfaite harmonie. Conditionnés à l’extrême, ils doivent se comporter selon des règles de vie préétablies. Si l’intention est louable, très vite la description faite de cette société fait froid dans le dos tant elle aseptise les relations humaines et la vie en générale. Et l’on perçoit assez vite que l’uniformisation et la pensée unique représentent un réel danger. Cela nous sera confirmé quand Jonas, le jeune héros, se verra attribué sa fonction dans la société. Devenir le dépositaire de la mémoire de la communauté ne sera pas sans risque.

    Il est à noter que cette désignation se fait à douze ans, âge charnière où le jeune vit un moment de transition, tiraillé entre la nostalgie de l’enfance et l’attirance pour l’âge adulte. C’est bien vu. On sent d’ailleurs chez Jonas cette envie de prolonger la douceur et les espoirs de l’enfance jusque dans la réalité du monde qui s’ouvre à lui.

    Plaidoyer pour la liberté et le libre arbitre, ce roman court et facile à lire n’est cependant pas réservé aux adolescents. Chacun peut y trouver matière à réflexion tant les thèmes abordés sont riches et l’imaginaire loin d’être simpliste. On y retrouve des interrogations d’ordre psychologique (découverte de soi-même), politique (dans le modèle de société et de vie imposé à tous) culturel (absence de repère car monde sans livre, sans musique...)... D’ailleurs, nombre d’auteurs semblent avoir puisé dans ce livre leur inspiration (je pense notamment à Uglies, Un bonheur insoutenable…).

    C’est un très bon roman, idéal pour faire découvrir ce genre aux adolescents, mais ce n’est pas devenu un coup de cœur. Je regrette que l’histoire, très bien contée, manque d’émotion forte et que l’on ne sache pas pourquoi ce monde lisse et sans surprise a été voulu, créé. Deux petits bémols qui font la différence.

      

     

     

     

     

     

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  • Sami, Goliath, Oscar, Ousmane et les autres... Claire CLEMENTSami est bouleversé : Goliath, son lapin nain, a disparu. C'est son père qui le lui avait offert avant de quitter la maison. Hélas ! un événement autrement plus dramatique va survenir : Oscar, le meilleur ami de Sami, a eu de gros soucis, et il n'est pas rentré chez lui. Dans la cité Joliot-Curie, tous les proches d'Oscar s'inquiètent, surtout sa mère, Ayana. Chacun la soutient : Sami et sa sœur Jeanne, Ousmane le vieux Sénégalais, Nadir le rappeur, Rose la maîtresse... La vie est parfois difficile et, pour mieux comprendre ce qui arrive, Sami va poser des tas de questions à Ousmane. Et décider une fois pour toutes d'être heureux. 

    Mon avis :

    J’ai découvert ce roman grâce à l’opération Masse critique de Babelio et aux éditions Bayard. Une jolie découverte !

    Voici un roman bien dans l’air du temps. On y fait la connaissance des habitants d’un immeuble de cité, venant d’horizons différents. Nous suivons des enfants et leurs voisins durant quelques semaines. Des semaines riches en événements douloureux qui les feront grandir, mûrir et s’ouvrir aux autres.

    Ce qui réunit les plus jeunes, Sami, Oscar, Sothy… c’est l’école où ils vont. Certains sont amis, d’autres juste copains de classe, mais ils partagent le même quotidien, des difficultés familiales, des rêves et des angoisses. Chaque famille a son secret, sa blessure et se montre donc solidaire et compréhensive quand les autres ont des soucis.

    Après le départ de son père, Sami a vu sa famille voler en éclat. Sa maman est entrée en dépression et passe ses journées à faire des origamis, Jeanne, sa sœur, s’enferme dans sa chambre et communique peu et son père qui a fondé une nouvelle famille l’oublie. Peu à peu, Sami, traumatisé par trop d’événements difficiles à surmonter, se reconstruira au contact d’Ousmane, le sage, avec lequel il se sent bien et entrera en résilience, bien décidé à se réconcilier avec la vie.

    Un beau roman d’espoir malgré les coups durs décrits, où l’amitié et la solidarité ne sont pas des mots vains. Une histoire d’aujourd’hui, pour des enfants d’aujourd’hui, souvent malmenés par les soucis des adultes. Une plume tour à tour grave et légère qui nous emmène dans l’univers de chaque personnage, en cherchant à dégager ce qu’il y a de précieux en chacun.

    Un roman à donner à lire aux enfants dès 10 ans.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Qui se souvient de Paule ? Romain SLOCOMBE" - Ecoutez, je vais être franc, monsieur Thévenot. Ce n'est pas très compliqué : je publie un livre sur une jeune fille qui habitait cet immeuble jusqu'en 1942 ou 1943. On m'a dit que vous êtes un des plus anciens locataires...
    - Propriétaires.
    - Pardon, propriétaires... Et par conséquent...
    - Quelle jeune fille ? Quel était son nom, monsieur l'universitaire ?
    Il a prononcé ce dernier mot avec une nuance gouailleuse de mépris. Jacques se raidit, avant de répondre :
    - Elle s'appelait Paule Carlin. Son père était un peintre assez connu, nommé Karlinski...
    La porte se referme avec un claquement. Avant de se rouvrir aussitôt, débarrassée de la chaînette. De s'ouvrir en grand.
    - Entrez.

    Un polar hors du commun, qui s'ouvre par un crime innommable : la rafle du Vel' d'Hiv' du 16 juillet 1942. A la fois un très grand roman noir et un immense roman de mémoire.

    Mon avis :

    Cela fait longtemps que j’ai envie de découvrir la plume de Romain Slocombe. C’est donc avec un grand plaisir que j’ai reçu ce roman des Editions Syros. D’autant qu’il se déroule sous la Seconde Guerre mondiale.

    En guise de prologue, nous découvrons la circulaire 173-42 du 13 juillet 1942, qui prescrit l’arrestation froide et massive des juifs de Paris et en précise le déroulement dans les moindres détails. Premier choc passé, on se rend compte que de nombreux policiers français ont en plus fait du zèle !!

    Le récit se découpe ensuite en trois parties. D’abord une lettre que Paula envoie de Lyon, en 1942,  à son ami Jacques parti à Londres avec sa famille. Lettre d’une jeune fille amoureuse et insouciante malgré l’humiliation et la peur qu’elle côtoie tous les jours. Ensuite vient le récit du retour de Paula à Paris. Un narrateur externe prend le relais. Là encore, sa jeunesse, sa naïveté crèvent les yeux. Enfin, le dénouement nous est offert, un éclairage sur les faits passés, cinquante ans plus tard.

    Cette construction originale nous offre différents points de vue, tout en apportant des explications à des interrogations que l’on a pu se poser au fil de la narration. Le récit se met en place tel un puzzle qui se dévoile pièce par pièce. C’est assez bien vu.

    J’ai apprécié ce livre qui nous plonge dans l’atmosphère de l’époque et dans ce climat antisémite qui avait gangrené la société toute entière. Malgré l’horreur, peu de Français osaient montrer leur désapprobation, pire, beaucoup applaudissaient ! Quelques-uns heureusement se sont montrés courageux et certains l’ont chèrement payé.

    J’ai particulièrement apprécié la deuxième partie du roman qui décrit la vie dans la France occupée, notamment à Paris. L’auteur nous entraine à travers les rues et les quartiers. Nous ressentons la peur des uns, l’indifférence des autres, l’opportunisme des pires. Le rendu est criant de vérité. On se rend compte aussi que l’auteur est bien documenté, les faits rapportés sont rigoureux et exacts, de même que les noms cités (comme Chamberlin dit Henri Lafont, chef de la Gestapo française et sa maitresse, Mara Tchernycheff, ou encore l’abominable Dr Petiot). Et au milieu de toute cette horreur, de toutes ces magouilles et luttes d’influence, Paula semble bien fragile et innocente. On tremble pour elle à chaque ligne.

    C’est une histoire dure mais vraie, écrite à la mémoire de toutes les Paula de l’époque, de toutes les familles décimées. Un roman sur la guerre et la lâcheté mais aussi sur la possibilité du pardon. Un récit qui s’inscrit dans l’indispensable devoir de mémoire et que tous les jeunes devraient lire.

    L'avis de George ici.

     

     

     

     

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  • La décision, Isabelle PANDAZOPOULOSUn matin, Louise, excellente élève de Terminale S, a un malaise en plein cours de math. Quelques instants plus tard, elle accouche seule d'un enfant dont elle ne savait rien, qu'elle n'a pas attendu encore moins désiré. Assaillie de questions, Louise, la jeune fille sans histoire croit devenir folle. Pourtant l'évidence est là : ce bébé de 3,3 kg, son fils. Comment l'accepter ? Soutenue par sa famille, ses amis et les professionnels qui l'entourent, Louise va découvrir la vérité et réapprendre à vivre.
    Pour son deuxième roman, Isabelle Pandazopoulos, révélée par le succès de On s'est juste embrassés, ose aborder avec infiniment de délicatesse un sujet dérangeant et mal connu.

    Mon avis :

    Il m’est difficile de trouver les mots justes pour parler de ce récit qui m’a fait passer par de multiples émotions. De l’agacement à la révolte en passant par l’empathie, la colère, la compassion… j’ai ressenti toute une gamme de sentiments divergents.

    Et c’est là toute la force de l’écriture d’Isabelle Pandazopoulos. En nous proposant un récit choral, elle nous plonge dans les pensées intimes de tous les protagonistes. Nous ne sommes pas seulement confrontés à Louise. Nous entrons tour à tour dans la peau de ses amis, de ses parents, des médecins, infirmières et psychologues qui l’entourent. Leurs réactions, leurs paroles nous apaisent ou nous révoltent, emportent notre assentiment ou notre colère et ce, jusqu’aux dernières lignes du récit.

    Au-delà de l’histoire, des zones d’ombre que Louise cherche à combler, de l’enquête menée pour comprendre, c’est la richesse psychologique des personnages et la justesse des échanges que je retiendrai. On sent que l’auteure s’est immergée dans un centre maternel pour appréhender de l’intérieur l’univers des mères adolescentes. Le ton est juste, cohérent, sans fausse note. Rien n'est laissé au hasard. Même pas le nom du lycée de Louise, Olympe de Gouges.

    C'est un livre bouleversant, poignant, même s’il ne tire pas des larmes. Il a fait écho en moi et vu mon âge, je me suis glissée successivement dans la peau de Louise, de sa mère ou des éducatrices. Et je me suis surprise à penser et réagir de manière différente, ce qui m’a aussi interpellée.

    Bien sûr, le déni de grossesse est au centre de l’histoire. Mais elle nous parle aussi de la maternité, de son choix ou de son refus, de notre capacité à être mère, de l’instinct maternel -existe-t-il vraiment ? Elle nous parle aussi de tous les bouleversements qu’implique une naissance.

    Une formidable leçon de vie, un sujet grave très bien traité, un roman qui force à réfléchir et qui peut être lu par les garçons comme les filles, chacun ayant un rôle à jouer dans une relation amoureuse.

    A lire, avant que…

    Découvrir l'avis de Noukette

     

     La décision, Isabelle PANDAZOPOULOS

     

     

     

     

     

     

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