•  La femme noire qui refusa de se soumettre, Eric SIMARDUne histoire vraie : celle de Rosa Parks qui, en refusant de céder sa place dans un bus à un homme blanc et en étant arrêtée par la police pour cela, a déclenché une prise de conscience de la communauté noire, puis de la société américaine toute entière.

    Mon avis :

    Voilà une collection pour enfants (Histoire et Société des Editions Oskar) dotée de nombreux ouvrages tous, très intéressants.

    Celui-ci nous présente la vie et la personnalité de Rosa Parks. Jeune noire née en Alabama, elle connut dès son plus jeune âge la discrimination et les brimades en raison de sa couleur de peau. Enfant, elle voyait son grand-père dormir dans la cuisine avec son fusil dans la crainte de la venue du Ku Klux Klan. Malgré de bonnes études et l’obtention d’un diplôme, elle ne trouvera qu’une place de couturière dans l’Amérique des années trente, avant de devenir secrétaire de l’Association Nationale pour l’Avancement des Gens de Couleur, en 1943. Mais elle restera dans l’Histoire pour avoir refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus, en 1955. Un petit acte de rébellion qui allait changer la condition des Noirs dans les états du sud.

    Malgré un point de vue surprenant (celui du sourire de Rosa), on entre facilement dans ce récit au style fluide. Ecrit avec un vocabulaire choisi et précis, il présente les faits avec objectivité sans s’encombrer de détails. Il permet aux enfants de se faire une idée exacte de la situation en Amérique des années 30 aux années 60. Droits de l’Homme, esclavage, racisme, ségrégation, droits civiques… sont abordés simplement et permettent aux jeunes de comprendre le contexte socio-historique.

    Un excellent ouvrage, idéal pour étayer un dossier scolaire.

    A lire sur le même sujet "Léon" de Léon Walter Tillage

     

     

     

     

     

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  • Le carnet rouge, Annelise HEURTIERJe m'appelle Marie et j'ai 16 ans. Si on s'était rencontrés la semaine dernière, je me serais présentée comme une lycéenne ordinaire, vivant avec sa mère dans la banlieue de Lille. Vous m'auriez alors demandé d'où me venaient ces cheveux et ces yeux si sombres. Je vous aurais répondu que j'avais du sang népalais. Vous auriez attendu la suite. Mais je ne sais rien de mes origines, ma mère a toujours refusé d'en parler. Aujourd'hui, tout a changé. Entre les pages d'un mystérieux carnet rouge, je viens de découvrir une vérité que je n'aurais jamais pu imaginer.

    Mon avis :

    Voilà une bien jolie découverte réalisée à Montreuil. L’auteure dédicaçait son roman et était seule à sa table. Je lui ai demandé de me raconter le sujet de son livre et la tendresse avec laquelle elle m’a parlé de son héroïne m’a décidée à l’acheter.

    Ce récit initiatique place Marie, jeune lycéenne lilloise, dans une quête éperdue de ses origines. De ses aïeux, elle sait juste que sa grand-mère maternelle était Népalaise. Mais sa mère n’a jamais voulu lui en parler et elle n’en a qu’une photo jaunie, découverte dans le fond d’un tiroir. Sans doute n’aurait-elle jamais rien su, si sa grand-mère ne lui avait fait parvenir un carnet dans lequel elle lui raconte son histoire. Marie va se trouver embarquée dans le passé de son aïeule, à mille lieues de la France, dans les années cinquante. Au fil de sa lecture, coincée entre aujourd’hui et hier, Marie va grandir, mûrir, souffrir… pour obtenir enfin les réponses à ses questions.

    Captivant, ce roman à deux voix nous entraine à la découverte d’une croyance hindoue peu connue en Occident, la tradition des Kumari, qui scelle à jamais le destin de fillettes innocentes.

    Ce roman tendre et dur à la fois est merveilleusement écrit. Le ton est juste et les personnages attachants. Délicate et fine, l’écriture nous fait découvrir avec émotion une tradition ancestrale hindoue et c’est déjà une bonne raison de le lire. La fin, ouverte sur l’avenir, nous laisse fermer le livre sur une note optimiste.

    Un très beau récit à conseiller aux jeunes dès 11-12 ans.

     

     

     

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  •  La petite marchande de rêves, Maxence FERMINELe jour de ses onze ans, Malo tombe dans la Seine. Aspiré dans un toboggan, quand il ouvre les yeux, il découvre un monde en noir et blanc, éclairé par une lune de diamants. Il vient de pénétrer au Royaume des Ombres, un lieu magique où les habitants sont aussi étranges que fascinants: Arthur, l’arbre qui ne cesse d’éternuer; Mercator, le chat si bavard vieux de deux cent treize ans; Lili, la petite marchande de rêves au regard d’or qui capture les songes… Sans compter les spectres inquiétants et un dangereux alchimiste qui lui jette un terrible sort. Pour briser le maléfice, Malo a un énorme défi à relever. Et une nuit…

    Mon avis :

    Joli conte imaginé à partir d’un rêve d’enfant.

    Maxence Fermine nous emmène dans un univers onirique peuplé de poésie et de magie. Malo a des parents bien trop débordés pour s’occuper de lui. Ils ont choisi un goûter d’anniversaire tout organisé pour Malo et ses amis et ne devront donc pas y assister. Mais Malo, victime d’un accident, n’y arrivera pas. Il s’égarera dans un monde mystérieux appelé le Royaume des Ombres.

    Emouvante façon de parler de la mort et du coma aux enfants. Tout en nuances, ce conte réconforte et rassure sans leur raconter pour autant des bobards. Il brise les tabous et offre une autre lecture de l’inconnu. Une lecture poétique si apaisante qu’on la voudrait vraie.

    Par ce récit, je découvre Maxence Fermine dont j’ai souvent entendu parler. Son écriture envoûtante et légère comme une bulle de rêve nous entraîne dans son monde avec délectation. Elle fait jaillir de nouveaux tableaux à chaque chapitre, sans artifice inutile ou fioriture et on y entre en toute simplicité.

    Ce beau récit est ponctué d’illustrations d’auteurs différents. Les éditions Michel Lafon ayant eu la bonne idée de proposer un concours dont les gagnants voyaient leur dessin reproduit dans le livre. Dix d’entre eux nous offrent ainsi de partager leur imaginaire et leur talent.

    Un conte pour enfants, certes, mais je pense qu’avant 11-12 ans, certains risquent de ne pas appréhender toute la profondeur et la poésie du récit.

    J'inscris ce roman au challenge Petit Bac, catégorie métier. Et je cloture ainsi ma ligne.

     

    La petite marchande de rêves, Maxence FERMINE

     

     

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  • Tous les chemins mènent vraiment à Rome, Joslan F.KELLERLe Tempoflux de Darkvenom a disparu lors de la précédente enquête au Moyen Age. Mathias, Charlotte et Aimery de Châlus veulent s'employer à le retrouver pour ne pas qu'il tombe entre de mauvaises mains. Après quelques recherches, ils découvrent la trace de l'appareil en pleine antiquité romaine, au Ier siècle après J.-C. Il aurait été offert en cadeau à l'empereur Néron que l'Histoire retient comme ayant été un véritable tyran.

    Mathias et Charlotte revêtent donc des vêtements de l'époque et se font passer pour des Gaulois. Leur but est d'attirer l'attention de Néron pour pouvoir l'approcher et lui demander la restitution du Tempoflux, qui serait une amulette très précieuse de leur tribu gauloise. Mais à cette époque, les dangers sont permanents à Rome. Et ils le sont d'autant plus que l'homme de main de Darkvenom traque sans relâche le groupe d'amis. 

    Mon avis :

    Après Aurélie Laloum, nous retrouvons Joslan F. Keller à l’écriture de ce 3e opus. Il nous plonge avec bonheur dans l’Antiquité et nous relate mille et une anecdotes et faits historiques. Nous suivons les aventures de Mathias, Charlotte et Aimery de Chalus à l’époque du règne de Néron. Voyageurs gaulois, ils recherchent une précieuse amulette, censée être indispensable à leur tribu. Le tempoflux, bien sûr.

    De rebondissement en rebondissement, on craint que cette fois leur mission n’échoue. Et le suspense est maintenu jusqu’au bout, les énigmes et révélations venant sans cesse brouiller les pistes.

    Darkvenom se fait discret dans ce tome, il n’est plus au cœur de l’histoire. Une bonne idée qui renouvèle l’intrigue et permet à l’auteur de s’attarder davantage sur le couple formé par Mathias et Charlotte. Le plaisir n’est donc pas seulement présent grâce au passionnant voyage dans la Rome Antique mais aussi par les échanges plein d’humour qui caractérisent ces jeunes gens.

    J’ai vraiment beaucoup aimé cet épisode qui m’a replongé dans une période de l’Histoire que j’aime particulièrement. Que de souvenirs attachés à mes études de langues anciennes me sont revenus grâce à ce livre ! Un grand merci à Livraddict et aux éditions Scrinéo pour cet envoi.

     

     

     

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  • Chroniques des hémisphères : Le bal des Poussières, Katia LANERO ZAMORAAu XXIe et dernier siècle de l’ère chrétienne, une pandémie décime les pays du Sud. Le Nord s’en protège en érigeant un mur qui coupe le monde en deux. Les deux hémisphères s’ignorent pendant des siècles et l’Histoire dit que plus rien ne survit au Sud.

    Jusqu’au jour où un enfant du Nord reçoit le don de voir à travers les yeux d’un animal vivant dans le Sud. Cham est le fils de la femme la plus puissante de l’Urbe. Il a 5 ans quand son père l’enlève et l’emmène au cœur d’une forêt, loin de la ville, dans un village où l’on porte le nom de son animal totem. Cham devient « Caracal », l’âme sœur d’un félin. Ce félin, c’est l’animal domestique de Sagana, une jeune fille vivant dans le village africain de Zongo à l’autre bout du monde, au-delà du mur. L’eau y est monnaie de chantage. La sécheresse assoiffe le pays. Sur les épaules de Sagana pèse une prophétie : elle est celle qui ramènera l’eau à son peuple, l’Eau du Ciel.

    Pour sauver leurs différents mondes, ils devront comprendre leur passé, et unir leurs forces.

    Mon avis :

    Après avoir signé le scénario de deux albums pour enfants (Albigondine - Gunter le menteur) Katio Lanero Zamora publie son premier roman jeunesse.

    Bien que je ne sois pas fan de la fantasy, je suis rentrée aisément et avec plaisir dans ce récit dystopique qui voit la Terre coupée en deux : le Nord, riche maître du monde où la science a pris la première place au détriment de la nature et le Sud, pauvre, exploité où la sagesse populaire, les traditions et la solidarité essaient de renaître après avoir été mises à mal. L’enjeu principal est l’eau (abondante au nord, spoliée au sud). La description qui est faite ici de l’avenir de la planète est sans complaisance et fait froid dans le dos car on se dit que la réalité n’est pas si éloignée de la fiction.

    Très certainement élevée dans les valeurs scoutes, l’auteure y puise une intéressante et originale inspiration. Cette particularité m’a beaucoup plu tant elle rend crédible les jeunes habitants de Spes et leur manière de survivre dans un monde de chaos et de technologie qu’ils ignorent.

    L’univers de Katia Lanero Zamora est riche de fantaisie et de poésie malgré les apparences. Ce roman inventif est palpitant d’un bout à l’autre et nous entraine page après page à la découverte de ces deux mondes parallèles dont il nous tarde qu’ils se rencontrent enfin. L’écriture est vive, concise au service des actions qui s’enchainent, donnant une densité dramatique à l’histoire. La psychologie des personnages est fouillée et d’une grande justesse.

    On ferme le livre avec un seul regret, celui de devoir attendre un an la suite de ce roman d’aventures passionnant.

      

     

     Chroniques des hémisphères : Le bal des Poussières, Katia LANERO ZAMORAChroniques des hémisphères : Le bal des Poussières, Katia LANERO ZAMORAChroniques des hémisphères : Le bal des Poussières, Katia LANERO ZAMORA

     

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  •  Plus jamais sans elle, Mikaël OLLIVIERLe jour de ses dix-huit ans, Alan n'a qu'un souhait, rencontrer celle qu'il n'a jamais vue, dont il ne sait rien, pas même le nom : sa mère. Un vœu qui va faire basculer sa vie. Car pour rejoindre Ellen, cette femme armée, rebelle et solitaire, mais surtout pour la sauver et rester à ses côtés, il va lui falloir devenir un autre. Lui qui n'a jamais voyagé va parcourir l'Europe de Londres jusqu'à Sofia, en passant par Prague et le Grand Nord. Lui qui a toujours obéi va transgresser les lois et affronter police et truands. Lui que son père a toujours protégé va apprendre à n'avoir peur de rien... Sauf de perdre celle qu'il a eu tant de mal à retrouver.

     Mon avis :

     Une fois de plus, Mikaël Ollivier nous entraine dans un récit haletant, une course poursuite sans temps mort. L’écriture incisive et les courts chapitres apportent à l’histoire une dynamique supplémentaire. Une fois commencé, ce roman ne se lâche pas. Au fil des pages, nous suivons Alan et sa mère sur les routes d’Europe de l’Est. Chacun prend la parole en alternance (un chapitre sur deux) pour nous conter aventure et sentiments ressentis. L’aventure d’une rencontre d’abord, d’une découverte après dix-huit ans d’absence ; celle d’une fuite ensuite, où il faudra affronter mille obstacles au péril de sa vie. Les sentiments de l’un et de l’autre aussi ; toute une gamme allant de l’incompréhension à la tendresse en passant par le ressentiment et le regret. La peur aussi, viscérale, physique autant que morale - celle de perdre le peu acquis.

     Le rythme du récit est maintenu tout au long des trois cents pages et on craint vraiment pour la vie des personnages tant Mikaël Ollivier sait dépeindre les scènes d’action avec minutie. Mais ce qui m’a le plus enthousiasmée, au-delà du bon roman d’aventure, c’est de découvrir la personnalité des héros en « lisant dans leurs pensées » et de la voir évoluer. L’un grandit, mûrit, l’autre se métamorphose lentement. D’incisive, l’écriture de Mikaël Ollivier se fait alors intimiste. Magnifique !

     Un très chouette roman d’aventure doublé d’un récit initiatique qui plaira aux garçons comme aux filles. J’espère qu’il sortira vite en poche pour le proposer à mes élèves.

     Merci à Babelio et au Seuil pour cet envoi effectué dans le cadre de Masse critique.

     

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  •  A la recherche de la sirène, Nadine GRENIER, VEDRANA Donic'Un musicien de jazz, vivant sur une plage, souhaite rencontrer une sirène. Mais malgré sa patience, aucune ne se montre. Malheureux, il décide alors de partir en voyage avec sa contrebasse pour forcer le destin…

     Mon avis :

     Voici un petit ouvrage bien sympathique qui a atterri dans ma boite aux lettres, un peu par hasard. En effet, je ne me souviens pas d’avoir participé à un concours pour le remporter ou accepté un partenariat. Et hélas, aucun message ne l’accompagnait, ce qui est bien dommage.

    C’est un petit livre carré de 32 pages cartonnées. Chaque dessin orne les pages en vis-à-vis et l’histoire s’y inscrit, comme posée dans le paysage. Une petite écriture fine, manuscrite et régulière.

    Les dessins, encre de chine sur page grise, mêlent les pointillés et les hachures pour donner à l’ensemble un effet de mouvement. J’ai beaucoup aimé la qualité des dessins. On dirait presque des photos anciennes.

    Ce petit conte poétique, emmène notre contrebassiste à travers un périple qui lui fera rencontrer un jeune trompettiste et un clarinettiste. Il apprendra grâce à eux l’existence d’une boite à musique magique et ils décideront de partir à sa recherche.

     Une histoire qui nous montre qu’il faut croire en ses rêves et que la quête peut se révéler aussi riche que l’objet en lui-même.

     Un petit livre paru chez Vedrana Editions, une maison d’édition indépendante et alternative qui semble miser sur la qualité graphique de ses albums autant que sur l’originalité des récits publiés. A suivre…

     

     

    A la recherche de la sirène, Nadine GRENIER, VEDRANA Donic'

     

     

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