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Par argali le 24 Septembre 2023 à 00:00
David Eliott est renvoyé de sa prestigieuse école et ses parents l’envoient à Groosham Grange, réputé pour sa discipline et son unique jour de congé annuel. Dans le train qui l’emmène, il rencontre Jill et Jeffrey qui deviennent ses amis. Ils découvrent une école très particulière avec des professeurs très étranges. Groosham Grange cache un secret que David et ses ami sont déterminés à découvrir.
Mon avis :
Mes élèves de 2e étant de faibles lecteurs, j’ai choisi quelques romans adaptés en bande dessinée pour les encourager à lire. A cette occasion, j’ai découvert l’adaptation de « L’ile du crane » d’Horowitz, sorti en août dernier chez Jungle.
L’histoire est connue. Ce roman est lu par les jeunes depuis trente ans. Son adaptation récente en BD lui donne une nouvelle vie.
Maxe L’Hermenier au scénario a parfaitement transcrit l’histoire. On y retrouve le style de l’auteur et l’ambiance mystérieuse du lieu. Le premier tome s’arrête à un moment charnière et donne envie de lire la suite.
J’ai aimé d’emblée la couverture dessinée par Clément Lefèvre, son graphisme et sa couleur. Elle est très belle. J’ai, en revanche, été un peu déçue par les illustrations à l’intérieur.
Le roman d’Anthony Horowitz est paru en 1988. Dix ans plus tard, JK Rowling a sorti Harry Potter qui s’en est librement inspiré. Je regrette que le graphisme de la BD s’approche beaucoup trop du Poudlard des films. On aurait pu imaginer tout autre chose à la place et rendre un réel hommage à l’imagination d’Anthony Horowitz. D'autant que Clément Lefèvre a le talent pour le faire.
Sinon, j’ai aimé le rendu de l’ambiance sombre que le roman décrit ; le mystère et l’humour du roman sont respectés de même que les caricatures caustiques des adultes.Cette bande dessinée devrait plaire à mes jeunes élèves et les pousser à lire la suite.
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Par argali le 21 Septembre 2023 à 00:00
Tant que fleuriront les citronniers, il y aura de l'espoir...
Salama Kassab, 18 ans, avait la vie devant elle, quand la révolution a commencé en Syrie et quand les combats lui ont tout pris : sa famille, son avenir de pharmacienne.
Il ne lui reste plus que Layla, sa belle-sœur enceinte, et sa conviction de pouvoir aider son pays grâce à son travail bénévole à l'hôpital. Mais elle est tiraillée entre l'envie de se rendre utile, et celle de mettre Layla à l'abri. Au moment où elle se résigne finalement à fuir la Syrie, une rencontre avec un jeune militant plein d'espoir va tout remettre en cause.Mon avis :
Après une lecture qui m’a emmenée au cœur d’Israël, je me suis immergée en Syrie. Le point commun de ces deux lectures est de plonger le lecteur dans un pays gangréné par les conflits, les heurts, où la population paie le prix fort et souffre.
Zoulfa Katouh est canadienne d’origine syrienne et vit actuellement en Suisse. Elle nous présente ici son premier roman aux accents autobiographiques.
Nous sommes en 2011. Orpheline, Salama vit avec sa belle-sœur Layla, enceinte de 7 mois, à Homs. Son père et son frère ont été jetés en prison pour avoir manifesté contre Bachar Al-Hassad. Quant à sa mère, elle a été tuée dans l’explosion de sa maison. En quelques jours, la vie de cette famille heureuse et de cette jeune fille pleine de vie a basculé.
Etudiante en pharmacie, elle travaille à l’hôpital bénévolement et soigne, réconforte, opère aux côtés du Dr Ziad. Les blessés affluent. Elle y rencontre Kenan venu faire soigner sa sœur. Ce jeune homme n’a de cesse de faire connaitre la situation en Syrie en postant, au péril de sa vie, des vidéos sur les réseaux sociaux.
A travers ces deux jeunes gens et leurs proches, l’auteur pose une question primordiale en temps de guerre : doit-on fuir pour sauver sa vie ou rester pour sauver celles des autres ?
J’ai vraiment apprécié ce roman jeunesse bouleversant qui nous fait partager le quotidien violent de la population syrienne lors du Printemps arabe. Les nombreux rebondissements dynamisent l’intrigue et accroissent les tensions déjà présentes intrinsèquement. Le contexte historique est finement rendu et outre la peur, l’incertitude et le deuil l’auteur met également en évidence la résistance et l’abnégation des Syriens. Tout est décrit avec justesse et permet au lecteur de mieux comprendre ce qui motive les Syriens à fuir leur pays.
Une lecture nécessaire mais douloureuse, mieux vaut le savoir.
Merci aux éditions Nathan et à Babelio pour cet envoi.
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Par argali le 1 Septembre 2023 à 21:43
Du haut de ses quinze ans, Valentin a des projets plein la tête, une famille formidable et Apollon, le chien qui a grandi avec lui. Son confident, son frère.
Mais tout comme son grand-père adoré, Apollon décline dangereusement. Comment admettre que l’on peut perdre ceux qu’on aime lorsque la vieillesse n’est encore qu’un ile lointaine ?
Mon avis :
Quand on a 15 ans et la vie devant soi, comment vivre la vieillesse de ses proches et admettre que l’on peut les perdre ? C’est ce qui arrive à Valentin. Son compagnon de toujours, son chien Apollon s’affaiblit. A 13 ans, il n’a plus la fougue d’autrefois et décline lentement. Lui, le confident de Valentin, qui semble tout comprendre devient vieux et cela attriste le jeune garçon.
D’autre part, son grand-père voit une maladie dégénérescente le clouer au fauteuil et le faire chuter de plus en plus souvent. Il n’a pourtant que 75 ans. Lui qui fut un marathonien reconnu est épuisé par 500 mètres de marche avec son déambulateur. L’adolescent lui rend visite le plus souvent possible ; pour soulager sa grand-mère d’abord, parce qu’il a conscience que ses jours sont comptés ensuite.
Cependant il y a aussi des moments heureux dans sa vie : les soirées passées en famille avec ses parents, l’optimisme joyeux de son père, la douceur de sa mère et Marta ! Marta qui fait battre son cœur et dont il rêve en secret.
Malgré le thème abordé par ce roman, Franck Andriat ne tombe jamais dans le pathos. Bien que de nombreux passages soient émouvants, ils sont contrebalancés par des moments d’humour qui rendent la lecture très agréable.
J’ai aussi aimé le fait que Valentin en soit le narrateur et qu’il se confie à Apollon, dynamisant ce récit intimiste.
Un roman jeunesse, sensible, tendre et humain, qui m’a beaucoup plu. Je l’ai ajouté aux lectures de cette année.
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Par argali le 1 Juillet 2023 à 19:28
Lorsqu’elle avait 6 ans, Aurore a provoqué un horrible accident. À 17 ans, incapable de dépasser sa culpabilité et d’affronter la vie, elle décide de retrouver Trevor, lié comme elle à ce drame et au lac de son enfance. Mais elle découvre de terribles secrets. Que s’est-il réellement passé cette nuit-là ?
Mon avis :
Dès le début, on sait qu’un événement a bouleversé l’enfance et la vie d’Aurore, au point de la brouiller avec sa famille. Cet événement a fortement influencé son estime d’elle-même et l’a amenée à quitter l’école assez tôt. La vie « parfaite » de sa sœur la renvoie sans cesse à sa faute et à l’échec de sa vie. Elle l’évite donc depuis des années.
Le retour dans sa vie d’un ami d’enfance va la replonger dans des souvenirs qu’elle voudrait oublier.
Les chapitres alternent entre présent et passé. J’ai apprécié les implicites de ce récit qui amènent le jeune lecteur à émettre des hypothèses et à tenter de comprendre ce qui a bouleversé la vie de la jeune Aurore. La psychologie du personnage est réfléchie et donne de la profondeur au personnage et si les autres ne sont qu’esquissés c’est justement pour mettre Aurore en lumière et comprendre tout le processus par lequel elle est passée après l’incident.
Les thèmes abordés sont douloureux et il faudra armer les élèves pour qu’ils puissent s’y confronter. On ne sait jamais ce que nos élèves ont vécu dans leur vie privée et cela pourrait être difficile à lire pour certains. Mais je suis sûre que cela leur permettra de s’identifier et peut-être d’oser en parler avec les adultes du CPMS.
Il est beaucoup question de musique classique dans ce roman et Gaël Aymon recense tous les titres cités à la fin du livre. J’ai apprécié et j’espère que cela amènera certains jeunes à être curieux.
Ce thriller psychologique, sans grande surprise ou rebondissement, met en exergue la culpabilité et le poids des secrets qui influencent et façonnent une vie. Il parle aussi du manque d’empathie ou de compréhension de l’entourage qui n’a rien fait pour aider une enfant de 6 ans à rebondir après le drame et soigner sa culpabilité. Certes, la vie de la famille entière a été impactée mais peut-on en rejeter toute la faute sur une enfant ? Une réflexion intéressante à mener en classe.
Merci à Gaël Aymon et à Babelio pour cette découverte. Le roman sort le 3 juillet.
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Par argali le 17 Avril 2023 à 00:00
Don Bosco est un album mythique.
D'abord parce qu'il fut le premier bestseller des Éditions Dupuis, marquant une génération de lecteurs. Ensuite parce que sa parution dans Spirou (en 1941) se fit sous l'occupation allemande, avec son lot de restrictions de papier, ce qui ne l'empêcha pas d'être imprimé à plus de 150 000 exemplaires... Don Bosco, sorte de « résistant » à l’oppression subie par les jeunes exploités et rejetés vint remonter le moral des jeunes lecteurs.
Ce récit raconte la vie de Don Bosco (1815-1888) fondateur de l’ordre des Salésiens et prêtre italien charismatique. Seul d’une fratrie de trois à poursuivre des études dans une Italie instable, en proie à des révolutions et manifestations en vue d’un risorgimento (unification nationale), il décida très jeune de devenir prêtre et de se mettre au service des plus démunis. Il se voua à sortir les enfants pauvres de Turin de la misère des rues et leur proposa gite et couvert avant de leur apprendre à lire et à écrire afin qu’ils puissent avoir un vrai métier. Jijé voit en lui un personnage remarquable, engagé socialement et l’idéal de l’homme de foi qui peut perturber le cléricalisme de l’époque.
Cet album de Jijé (Joseph Gillain) est réédité par les Editions Dupuis. Elles ont choisi de reproduire l’original, en noir et blanc, sans rien changer à l’œuvre de l’auteur et l’ont complété d’un dossier qui permet aux lecteurs de comprendre l’ouvrage et d’en saisir les clés.
Les dessins de Jijé sont réalistes, les visages des personnages très expressifs et les décors soignés. Il crée en quelques traits des ambiances aussi diverses que la tension entre Jean Bosco et son frère Antoine, la joie de Jean lors des fêtes foraines, la peur des enfants exploités sur les chantiers ou la colère des notables accusant Don Bosco de leur voler une main d’œuvre bon marché.
Un récit édifiant et très intéressant à mettre entre toutes les mains.
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Par argali le 15 Mars 2023 à 20:30
Trois jeunes gamers qui ne se connaissent pas reçoivent un jour un mystérieux colis. Le mystérieux professeur Teuma leur livre un nouveau jeu en réalité virtuelle baptisé « Totem » qu’ils sont chargés de tester. Abel habite en France, Elif est Turque et Yorick est Canadien.
En Turquie, un mystérieux virus contraint Elif a resté chez elle, les écoles étant fermées pour éviter la contagion. En France, on parle beaucoup de ce virus mais il semble ne pas avoir encore contaminé la population.
C’est dans ce contexte que les trois jeunes vont se lancer dans l’aventure, chacun ayant reçu un animal totem pour les représenter dans le jeu : Elif est un porc-épic, Abel un raton-laveur et Yorick un castor. Ils vont devoir s’unir pour avancer et faire des compromis. Au départ, le jeu leur semble enfantin et peu intéressant mais très vite, des faits inattendus vont piquer leur curiosité.
Kid Toussaint est Belge et est le scénariste de « Elles » et « Masques », entre autres. Il s’associe ici à James Christ, illustrateur français et auteur des « Géants » et « Strom », pour proposer cette nouvelle série aux adolescents. La thématique des jeux vidéo est, à coup sûr, un atout. Associée à des thèmes d’actualité et à un récit d’aventure, il rendra la série attrayante auprès des jeunes.
Ce premier tome, paru dans la collection "Bande d'Ados" chez Bayard, présente les protagonistes et la situation initiale laissant planer le mystère sur le concepteur du jeu, son but caché et le rôle que joueront réellement les jeunes. Espérons que le rythme de la série sera soutenu et ne tirera pas l’idée originale du départ en longueur.
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Par argali le 25 Novembre 2022 à 00:00
La vieille Minoa conservait un inestimable trésor. Une graine grosse comme un poing et brillante comme de l’or. Le moment de la confier à quelqu’un de plus jeune était arrivé. Gravement, elle la donna à Djalil. Le jeune garçon veillerait à son tour sur cette graine extraordinaire : la graine de l’arbre unique.
Mon avis :
Ce conte peut être lu dès 11 ans.
Djalil est ami avec une dame que les gens de son village n’apprécient pas, certains la trouvant un peu sorcière. Alors qu’elle arrive à la fin de sa vie, elle confie à Djalil une graine précieuse : celle d’un arbre qui n’existe plus et pour lequel elle craint la concupiscence des hommes.
Djalil marchera des kilomètres pour trouver l’endroit idéal pour planter cette graine et emmènera avec lui un faucon afin qu’il éloigne les animaux qui pourraient le mettre en danger. Il faudra longtemps pour qu’il pousse. Son fruit en forme d’œil attise la curiosité de Djalil. Il donne des visions à celui qui le mange. Il permettra à Djalil de sauver la cité de Ganhar et ses habitants d’une mort certaine.
Cet album s’inspire du triptyque de Gustav Klimt « L’arbre de vie »réalisé pour le palais Stoclet de Bruxelles. Les illustrations sont juste magnifiques aux couleurs chaudes et orientales comme celles de l’artiste. Les motifs que l’on aime dans les toiles de Klimt se retrouvent dans les tissus les paysages et les chevelures. Outre l’histoire qui mêle la sagesse des contes orientaux et la magie, l’album permet de (re)découvrir un artiste exceptionnel.
C’est pour moi, un album d’une grande beauté qui permettra plusieurs niveaux de lecture selon l’âge et pourra être travaillé dans le cours de français, d’art plastique ou de philosophie.
Quelques notes sur Gustav Klimt clôturent l'album et un dossier pédagogique peut être obtenu sur le site Réseau Canopé.
Une belle idée pour les cadeaux de fin d’année.
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