• Embrouille à minuit, Malika FERDJOUKHJésus est collégien et il a un prénom qui ne laisse personne indifférent. Une soir, avec du courage et pas mal de chance, il sauve un jeune Chinois, Chun, agressé par des lycéens. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car il y aussi la sœur de Chun. Menue, élancée, bonne rose, elle supplie Jésus de garder la boite convoitée par les agresseurs. Interdiction de l’ouvrir.

    Une petite boite qui va causer à Jésus de très gros ennuis.

     

    Mon avis :

     

    Ce très court roman de 112 pages est une réédition. Sa première parution date de 1989, c’était le premier roman de l’auteure.

    Rythmé, il met en scène un jeune garçon sans histoire qui, un soir, voit ce qu’il n’aurait pas dû voir et s’en mêle. Il sera désormais menacé et amené à mentir à sa famille. Mais il trouvera aussi une nouvelle amie et prendra de l’assurance en affrontant ses adversaires.

     

    J’ai apprécié la concision de ce thriller. Aucune longueur, aucun temps mort. Dès le début, le jeune lecteur est plongé dans l’action et n’a de cesse de savoir comment Jésus va réussir à se tirer de ce mauvais pas et ce que peut bien contenir cette fameuse boite cause de tous ses ennuis. Pour des lecteurs débutants ou éprouvant des difficultés, c’est une motivation indéniable.

    Les personnages sont bien campés et l’intrigue est crédible… jusqu’à la chute. Mais doit-on blâmer Malika Ferdjoukh ? Cette pirouette est malgré tout sympathique et c’était son premier roman.

     

    Je pense donner ce livre, maintes fois réédité depuis trente ans et remis au goût du jour, à mes élèves l’an prochain. On pourra travailler les hypothèses de lecture, la structure narrative et l’imagination via l’écriture de la chute.

    Lisible dès 11 ans.

     

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  • Si tu avances, Cathy YTAKAvant son entrée en classe de Première, Katja a décidé de consacrer ses vacances d'été à la reconstruction de murets en pierre sèche dans le sud de la France. Elle n'est ni sportive ni habile, mais le beau Quentin sera aussi sur ce chantier. Seulement, lorsqu'elle comprend que ses sentiments ne sont pas partagés, Katja perd pied... 

     

    Mon avis :

     

    Cette fois, je n’ai pas été emballée par ce court roman de la collection « Court Toujours » de Nathan. Le manque d’originalité du sujet, le style haché, l’emploi du présent de l’indicatif, le manque de profondeur des personnages… j’ai été déçue par ma lecture. Même si j’apprécie l’auteure et si son roman « 50 minutes avec toi » m’avait bouleversée.

    Cependant, j’ai voulu donner une seconde chance à ce récit et j’ai demandé à deux élèves de ma classe de le lire.

     

    Elles ont 14 et 15 ans et ont beaucoup aimé qu’un récit jeunesse traite de cette problématique de l’amour non réciproque sans que cela ne soit l’unique problématique du roman. L’auteure ne s’appesantit pas sur cette déception, elle explique que cela arrive à tout le monde et montre comment la dépasser, gérer ce moment difficile. Katja apprend à relativiser ce qu’elle a vécu et dépasse sa tristesse. Cela donne de l’espoir aux lectrices. Une d’elle s’est aussi reconnue dans la réaction un peu excessive de l’héroïne et avec le recul, elle juge avoir été sotte. Mais sur le moment, rien d’autres n’importait pour elle.

     

    Un récit à côté duquel je suis passée mais qui semble plaire aux jeunes filles qui peuvent s’identifier à l’héroïne.

     

    Merci aux éditions Nathan pour l’envoi de ces deux dernières publications.

     

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  • Outrageusement romantique, Manu CAUSSE« Je n’oublierai jamais l’instant où sur le chemin de la plage, nos regards se sont croisés. Un choc, un cataclysme, j’en suis resté le souffle coupé. »

     

    Mon avis :

     

    Un nouveau titre vient enrichir la collection « Court Toujours » de Nathan. Cette fois, j’ai choisi d’écouter la version audio.

     

    Le narrateur, un adolescent, se souvient de ses souvenirs d’enfance à la mer. Il aimait alors sauter dans les vagues, jouer des heures au Monopoly ou manger des glaces les jours de pluie. Mais maintenant qu’il est adolescent, il voudrait des vacances différentes, des parents moins présents, plus compréhensifs aussi et moins lourds. Les vacances en famille lui deviennent insupportables.

    Un jour, il aperçoit une ravissante jeune fille à la fenêtre d’une villa et, distrait, se prend les pieds dans une racine de pin. La propriétaire de la villa, médecin, lui propose d’entrer pour soigner sa cheville blessée. Il fait alors la connaissance de Louise et son été va prendre une autre tournure.

     

    Je m’en voudrais de déflorer l’histoire et vous en racontant trop. J’ai beaucoup aimé ce récit, les réflexions du narrateur sur les vacances en famille, sa rencontre avec Louise et sa perception des choses. Un récit qui m’a touché sur les premiers émois, les relations familiales, l’adolescence… et qui n’est pas du tout ce qu’on pourrait attendre au départ.

     

    J’ai commencé la version audio pour changer. Je précise qu’en général, je ne suis pas fan des audiolivres. Ici, Elodie Hubert lit le texte avec lenteur et expression. Elle lit bien, posément mais très vite cela m’a insupporté. D’abord parce que c’est dommage qu’on n’ait pas choisi une voix masculine pour un narrateur adolescent. Ensuite parce que, selon moi, le ton est trop doux, trop en retenue alors qu’on sent la révolte sourdre en lui. Bref, cela ne collait pas à ce que j’imaginais en lisant et j’ai abandonné la version audio pour poursuivre la lecture seule.

    Cela n’en reste pas moins un très bon support pour les élèves en difficulté de lecture ou les jeunes malvoyants. Je suis consciente du plus apporté par cette collection que j’ai fait découvrir à mes élèves et qu’ils apprécient.

     

    Un récit très intéressant qui conviendrait à merveille pour un travail en classe et que je conseille aux lecteurs dès 13 ans.

     

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  • Témoins à abattre, Olivier GRAYAlors qu’ils font du vélo en montagne, Yan et Pauline sont témoins d’un meurtre. Pris en chasse par les tueurs, ils parviennent de justesse à s’échapper.  

     

    Mon avis :

     

    La collection « Flash Fiction » de Rageot propose des romans courts rédigés par de écrivains confirmés pour des lecteurs dyslexiques. Ecrits avec une syntaxe simple et un vocabulaire compréhensible par chacun, ils conviennent aussi aux lecteurs débutants. Le papier jaune sur lequel ils sont imprimés et la police de caractère ont aussi été choisis pour faciliter la lecture de tous.

     

    Le roman d’Olivier Gay est un thriller mettant en scène deux enfants. Alors qu’ils sont en week-end à la montagne avec leur classe, Yan et Pauline décident de quitter le groupe pour réaliser une balade en VTT plus aventureuse que celle que le prof a prévue. Ils ne savent pas encore qu’ils seront témoins d’un meurtre.

     

    Même l’invraisemblable devient plausible sous la plume d’Olivier Gay. Cette histoire trépidante et dynamique, mettant en scène deux enfants débrouillards et intrépides plaira à tous. Dès leur décision de quitter le groupe, on sait que quelque chose va arriver et un sentiment d’urgence ne cesse de croitre tout au long de la lecture. Une belle façon de donner envie aux lecteurs les plus faibles de continuer à lire pour découvrir le fin mot de l’histoire.

     

     

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  • La musique des âmes, Sylvie ALLOUCHEAvant, le père de Simon était un luthier renommé, son atelier ne désemplissait pas. Puis il y a eu la guerre, l’occupation et le mot juif placardé en travers de sa vitrine. Alors Simon s’est fait la promesse : il composera une œuvre avec le violon que son père lui fabrique, pour lui dire tout son amour et son admiration. Un après-midi, Matthias, son meilleur ami, trouve l’atelier vide : la famille de Simon a disparu.

     

    Mon avis :

     

    Avec beaucoup de délicatesse, Sylvie Allouche raconte une des périodes les plus sombres de l’Histoire : les discriminations imposées aux juifs, les humiliations, les rafles.

    Avec des mots sensibles et simples, elle raconte aux enfants de 2021, comment vivaient les enfants de leur âge en 1942. Entre privations, restrictions, peur, débrouille, menaces… ils tentent de vivre comme des enfants mais sont déjà emplis de questions et de préoccupations d’adultes. Malgré tout, Simon et Matthias vont rester amis, s’épauler, partager les bons et les moins bons moments, se donnant la force de résister à tout ce qui les entoure. Mais les hommes sont décidément violents et lâches envers leurs prochains.

     

    Sylvie Allouche établit un parallèle entre les âmes humaines, le souffle, l’essence invisible de chaque être, et l’âme d’un violon, cette fine baguette coincée entre la table d’harmonie et le fond, sans laquelle le son ne sortirait pas pur et clair et rendrait l’instrument fragile. Comment ne pas penser à toutes ces âmes mortes en 40-45 ? Simon devient l’instrument qui, avec son violon, fera s’élever la musique vers ces âmes pour leur permettre de n’être pas oubliées et de reposer en paix.

    Un beau moment d’émotion, même pour nous les grands.

     

    A la fin du roman, l’auteure retrace les grandes lignes de l’Occupation à Paris. Comme elle le dit dans l’exergue, même si les personnages sont fictifs, les événement sont malheureusement vrais.

    Paru en 2006, ce court roman jeunesse vient d’être republié chez Syros dans la collection Tempo. Il s’adresse aux enfants dès 9-10 ans. Dans un an, on célèbrera le 80e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv et ce récit est parfaitement adapté pour l’expliquer aux enfants.

     

    Merci aux éditions Syros pour cet envoi, ce roman d’une auteur que j’affectionne particulièrement.

     

     

     

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  • Chère Madame ma grand-mère, Elisabeth BRAMI« Vous ne me connaissez pas mais j’ai décidé de vous écrire quand même. »

    Je m’appelle Olivia et j’ai douze ans et demi. J’ai trouvé votre nom en fouillant dans les papiers de ma mère. Je sais, ce n’est pas bien, mais est-ce que c’est bien de cacher la vérité aux enfants, de garder des secrets ?

     

    Mon avis :

     

    Publié en 2008, ce roman a été republié en 2020 par les éditions Nathan, dans la collection Dyscool. Cette version adaptée du best seller d’Elisabeth Brami est conçue par une équipe d’orthophonistes pour permettre aux élèves en difficulté de jouir de la lecture comme les autres.

    Olivia, 12 ans, habite seule avec sa mère. Elle ne sait pas grand-chose de sa naissance et de son père et ce secret de famille lui pèse. Elle décide d’entamer une correspondance avec Madame barrois, dont elle a trouvé le nom en fouillant dans les affaires de sa mère. Peut-être en sait-elle plus sur son père ?

     

    Ce récit de 90 pages, écrit en grands caractères et avec un interligne double, permet vraiment de déchiffrer facilement les phrases et de comprendre leur sens. Des sons complexes ou pouvant être confondus sont écrits en bleu et non en noir et le vocabulaire moins courant est expliqué en bas de page. Tout concoure à faciliter la lecture et la compréhension.

     

    J’ai bien aimé cette histoire sensible et touchante. Elisabeth Brami a trouvé les mots justes pour transmettre les émotions qui naissent de cet échange épistolaire. On perçoit la souffrance d’Olivia à la suite des zones d’ombre de son histoire personnelle et l’agacement de l’adulte qui lui répond de mauvaise grâce.

    En peu de pages, ce roman épistolaire aborde les secrets de famille, la recherche de ses origines et les relations intergénérationnelles. Agrémenté d’illustrations noir et blanc de Carole Gourrat, le texte est mis en valeur par ces dessins qui complètent parfaitement les émotions ressenties par les deux protagonistes

    Ce court récit permet donc des exploitations diverses en classe : thèmes, genre, analyse du rapport texte-dessins, évolution de l’attitude des personnages… et même d’imaginer d’autres lettres, une suite ou une fin à ce récit.

     

    Un sympathique récit à lire dès 10 ans.

     

     

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  • Le royaume de Minuit, Max DUCOSAchille est élèves à l’école des Bois profonds. Une école extraordinaire à plus d’un titre : elle a été conçue par le grand architecte Jean Prouvé et accueille des enfants pas comme les autres… Achille, lui, se distingue par son goût prononcé pour les bêtises. Et ce soir-là, après une énième punition, il décide de se laisser enfermer pour la nuit… Cette fois, enfin, l’école est à lui !

     

    Mon avis :

     

    J’ai découvert Max Ducos avec « Jeu de piste à Volubilis » et c’est avec plaisir que je viens de lire « Le royaume de minuit ».

    Achille a une imagination débridée quand il s’agit de faire des bêtises. Toujours prêt à réaliser un coup pendable, ce trublion joue avec les limites de l’autorité et se retrouve souvent puni, à l’écart, dans une autre pièce. Ce jour-là, on l’oublie et le soir est tombé quand il en sort. L’école est vide et toute à lui. Quelle est la première pièce que vous visiteriez à sa place ? Le bureau du directeur pardi ! Mais là, se trouve déjà Massimo, le fils de ce dernier qu’il a tendance à moquer. Celui-ci timide et replet est tout son opposé. Mais une balade nocturne va les rapprocher.

    Ce récit est un trésor d’imagination ! Amusante, originale et riche en trouvailles, c’est une actualisation des aventures de Don Quichotte. L’école, imposant bâtiment niché au fond des bois, se métamorphose en royaume de toutes les fantaisies. Chaque salle de classe devient le décor d’une aventure nouvelle et même la forêt qui cache un monstre terrifiant appelle ces téméraires chevaliers. Cette nuit pleine d’audace changera pour toujours ces deux garçons.

    Max Ducos, ce diplômé des Arts déco a, une fois de plus, soigné les dessins et y a glissé des références picturales et culturelles comme à son habitude : Achille prenant une pose impériale tel Napoléon ou défilant couronné comme Max des Maximontres, Achille se battant avec un squelette comme Peter Pan… L’auteur rend également un bel hommage à Jean Prouvé en s’inspirant de son design pour le mobilier de l’école et l’architecture du bâtiment.

    Vraiment, si vous ne connaissez pas Max Ducos, il vous faut le découvrir au plus vite. Ses récits sur l’enfance sont poétiques, tendres et tellement authentiques. Tous les jeux qu’inventent les deux héros sont criants de vérité. Chaque objet du quotidien devient, grâce à leur imagination, une épée, un bijou, un trésor… On s’y croirait.

    Petits et grands trouveront beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire puis à y revenir pour mieux observer les planches et les détails qu’elles renferment. Ne passez pas à côté.

     

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