• Où finit le monde ? Davide CALI & Maria DEKEt si le monde finissait au bout de cette prairie ?

    Ou bien après cette forêt ?

    Zip, Trik et Flip sont bien décidés à le découvrir, et en plus, ils ont fait le plein de cacahuètes pour le voyage !

     

    Mon avis :

     

    Après avoir découvert Davide Cali avec le magnifique album « Cours ! », je l’ai retrouvé avec plaisir grâce à Masse critique de Babelio. Cette fois, il est au scénario, en duo avec Maria Dek l’illustratrice.

     

    Cet album, à découvrir dès 4 ans, renferme une histoire pleine d’aventures vécues par trois amis. Un jour de vacances comme les autres, Zip s’interroge sur la destination des nuages et sur les limites du monde. Ni une ni deux, les amis s’en vont sur les chemins à la recherche de la fin du monde. Ils vont quitter la ville, traverser la campagne, un lac, gravir des montagnes, braver la forêt, rencontrer des gens qui vont les aider ou les traiter de fous et toujours marcher tout droit, sans se décourager.

     

    Pleine d’humour, cette histoire met en évidence l’amitié qui unit ces trois amis au point de vivre une aventure extraordinaire. Le texte est simple mais le vocabulaire soutenu prend les enfants au sérieux. Poétique, il tente de répondre avec humour à une question que se pose chaque enfant.

    Les dessins séduiront les petits par leurs couleurs vives, la simplicité des formes et les détails à observer sur chaque page, dans chaque endroit traversé. Mêlant réalisme et fantaisie, Maria Dek présente un univers naïf et drôle où la couleur à la part belle. A la fin de l’ouvrage, une carte reprend le chemin parcouru et il y a fort à parier que les enfants le suivront du doigt en se rappelant les lieux par où les trois amis sont passés.

     

    Un bel album, à offrir aux petits, en cette fin d’année.

     

     

     

     

     

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  • Les fantastiques livres volants de Morris Lessmore, Wiliam JOYCEMorris Lessmore Aimait les mots. Les histoires. Les livres.

    Mais quelle histoire ne connait un jour ou l’autre des bouleversements ?

     

     

     

    Mon avis : 

     

    Quelle poésie dans cet album et cette histoire qui parle si merveilleusement de livres !

    Un album jeunesse comme je les aime : intelligent, beau, tendre et permettant à l’imagination des jeunes lecteurs de s’exercer.

     

    Morris Lessmore est amoureux des livres. Il passe ses journées entouré de ses ouvrages et consigne ses découvertes dans un journal. Un jour, une tornade balaie tout sur son passage, même les mots des pages. Cette catastrophe va être un tournant dans sa vie. Morris Lessmore s’en va, emportant sa canne, son chapeau de paille et son livre. Il erre sans but jusqu’à ce qu’il rencontre des livres volants qui vont le guider jusqu’à une bibliothèque où les livres sont vivants. Il s’y installera et s’adonnera à sa passion : la lecture.

    L’auteur qui est aussi l’illustrateur joue sur les couleurs et sur le noir et blanc pour passer de la tristesse à la joie. Morris devient bibliothécaire et rend de la couleur aux personnes en leur prêtant un livre qui leur ressemble et va les transformer.

     

    Vous l’aurez compris, cet album parle de plaisir de lire, de découverte, d’amour des livres et de transmission.

    L’histoire est linéaire et se déroule sur plusieurs années. Le vocabulaire est soutenu et la syntaxe soignée. Si j’étais institutrice, j’aborderais cet album dès la 3e primaire et jusqu’en 6e. Plusieurs manières de l’aborder étant possibles.

     

    Cet album m’a beaucoup touchée tant il est enchanteur et attendrissant. De nombreuses références littéraires et cinématographiques se glissent dans l’histoire et les illustrations et le côté années 50 de ces dernières crée une atmosphère magique qui m’a beaucoup plu.

    Un livre à donner à tous les enfants car la force des livres, c’est d’être lus.


    Il existe aussi un court métrage racontant cette belle histoire. C'est ici.

     

     

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  • Rumeurs, tu meurs, Frank ANDRIATUn baiser et tout s’emballe. Alice devient la cible de Lena… qui était sa meilleure amie. Les moqueries, les mensonges, les insultes pleuvent sur son téléphone.
    Elle ne peut rien contre la haine qui répand ses métastases sur les réseaux sociaux, partout dans sa vie. Tous ces inconnus semblent si bien la connaitre et clament au monde combien elle est nulle.

    Quelle est l’issue ?

     

    Mon avis :

     

    Emportée par la rentrée scolaire, j’ai oublié de vous parler de ce roman que j’ai dévoré fin septembre grâce aux éditions Mijade.

    Frank Andriat y aborde sans détour la problématique du harcèlement via les réseaux sociaux et s’ancre dans la réalité des ados d’aujourd’hui.

     

    Quel enseignant n’a pas connu au moins une fois dans ses classes, un cas semblable ? Même si les adultes sont souvent les derniers au courant, on ne peut nier que cela se produit et on en perçoit toujours des bribes à un moment ou à un autre.

    Quel étudiant n’a pas eu connaissance, pire, participé comme acteur ou témoin, à un dénigrement de ce genre ?

    Dire le contraire serait mentir.

     

    Et la force de ce roman est bien là. Tout le monde peut s’identifier aux personnages, que ce soit celui d’Alice, la victime ou de tous ceux qui gravitent autour d’elle.

    Frank Andriat parvient à démonter l’engrenage dans lequel la victime est prise, oscillant sans cesse entre la révolte, l’abattement, la colère et la honte. Les harceleurs sont très forts pour se victimiser et faire passer Alice pour la pire fille du monde. Et les réseaux sociaux amplifient rapidement les faits puisque ceux-ci sont relayés de jeune en jeune et dépassent rapidement l’enceinte du collège.

    Alice va alors s’isoler de tous et même si en elle une petite voix lui dit qu’elle a tort, elle refuse d’en parler à des adultes qui pourraient l’aider. Elle a trop honte. Heureusement, Chloé une fille de sa classe va lui vouer un soutien indéfectible et inattendu. Il faudra ensuite toute la bienveillance et la délicatesse d’une adulte attentive pour parvenir à ce qu’Alice s’ouvre un peu. Mais ne sera-t-il pas trop tard ?

     

    Frank Andriat a imaginé ce roman à la demande d’élèves rencontrés. Son but était de pouvoir lancer des débats en classe pour permettre à chacun de mettre des mots sur des souffrances, des blessures et prévenir autant que possible ce genre de phénomène.

    Ce roman est à mettre entre toutes les mains, celles des profs comme celles des élèves car il est le reflet d’une réalité crue et dure. Frank Andriat est d’ailleurs direct dans son écriture et son récit. Il ne s’encombre pas de détails stylistiques. Il raconte à la 1e personne, du point de vue d’Alice, les événements tels qu’ils arrivent.

    Un roman qui, comme d’autres, dénonce un phénomène inquiétant. A lire absolument.

     

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  • Mo, Julia BILLET & Simon BAILLYMo est un chouette gardien. Il gère les petits tracas du quotidien avec générosité et parfois même avec poésie. Mais Mo a un secret. Un lourd secret.

     

    Mon avis :

     

    Dans le quartier tout le monde connait Mo. C’est le gardien des immeubles et homme à tout à faire. Il délivre les colis qui arrivent dans sa loge, garde immeubles et extérieurs propres et accueillants, a réalisé un espace partagé entre deux bâtiments où jeux et potager se côtoient… Il est plein de qualités et de savoir-faire et tout le monde l’apprécie et le respecte, Mo, si gentil et discret.

    Et pourtant, Mo a un secret qui risque de lui coûter sa place. Heureusement, Monsieur Kassar est là. Attentif, il a compris pourquoi Mo ne répond pas à ses mails et laisse s’accumuler le courrier. Il décide de lui venir en aide.

     

    J’ai vraiment trouvé cet album tout bleu très touchant. Fort en émotions et optimiste, il met en lumière un homme simple et ordinaire, un homme de l’ombre. Dans des tons pastel, des doubles pages sans mot (avec T) où l’on prend plaisir à chercher Mo (sans T) on découvre son univers quotidien.

    J’ai aimé l’histoire tout en délicatesse et tendresse où l’implicite a la part belle. Car le secret de Mo, on le découvre petit à petit.

    J’ai apprécié la plume de Julia Billet et notamment la fin de l’histoire où Mo trouve enfin les mots pour parler de lui à Mr Kassar, ainsi que l’univers graphique original de Simon Bailly qui nous présente Mo à sa manière. Au fil des pages, on aperçoit ou on devine des lettres : sur un mur, dans le potager, une pile de courrier… et l’histoire se fait jour peu à peu.

     

    Une histoire de solidarité, de partage et d’optimiste qui fait du bien. Un album très réussi, à tous points de vue.

     

     Mo, Julia BILLET & Simon BAILLY

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  • Te souviens-tu de Wei ? Gwenaëlle ABOLIVIER & ZAULa Première Guerre mondiale a requis des forces nombreuses et diverses. 140 000 travailleurs chinois ont ainsi pris part à l’effort de guerre entre 1916 et 1918 en France, où quelques milliers d’entre eux s’installeront pour une vie qu’ils n’avaient pas imaginée.

    Wei, est l’histoire d’un travailleur chinois de la Grande Guerre.

     

    Mon avis :

     

    Gwenaëlle Abolivier et l’illustrateur Zaü nous plongent ici dans un album souvenir qui célèbre les 100 ans de la Première Guerre mondiale. Paru en 2016 au éditions Hongfei, cet album nous raconte un fait peu connu, celui de la participation au conflit de 140 000 Chinois, venus en Europe pour échapper à une vie dure et pénible et entrés dans une guerre qui n’était pas la leur. Souvent illettrés, ces jeunes gens partaient confiants, espérant devenir riches. Au lieu de ça, après un périple de trois mois en mer, ils durent creuser les tranchées et enlever les corps des champs de bataille. Le dossier informatif qui clos la BD nous apprend qu’une partie était sous commandement britannique et le reste sous l’autorité française.

     

    J’ai aimé cet album sobre écrit en rimes qui nous confie l’histoire vraie de Wei, à peine âgé de 20 ans. Dès le départ, le titre interpelle les jeunes lecteurs. Qui est ce Wei dont on devrait se souvenir alors qu’on n’en a jamais entendu parler ? L’enfant est d’emblée sensibilisé au récit. L’histoire est émouvante tant les jeunes étaient naïfs et inconscients des conditions de vie effroyables qui les attendaient. Déraciné, ne parlant pas la langue, loin des siens, Wei va survivre et fonder une famille en France. Il fera partie de la première immigration chinoise. L’album invite les jeunes à comprendre les liens qui nous lient aujourd’hui, tant au niveau historique que géographique, à ces générations d’hier.

     

    J’ai aussi apprécié les dessins en double page de Zaü qui accentuent l’émotion perçue par ces vies gâchées et le sort réservé à ces jeunes gens. On y trouve également beaucoup de dignité.

     

    Plus de 20 000 jeunes Chinois sont morts dans ces combats et le cimetière de Nolette, en Baie de Somme, a accueilli leurs dépouilles. On estime à deux mille ceux qui sont restés en France après la guerre, avec un contrat d’embauche dans les mines ou l’industrie automobile. D’autres s’installèrent à Paris.

     

    Pour les enseignants, on pourrait demander aux enfants d'écrire l'histoire d'une autre personne dont la vie mériterait qu'on s'en souvienne. Une personne connue ou inconnue ayant participé à une événement dramatique (les attentats du 11 septembre, le voyage du Titanic, une traversée de la Méditerranée sur un bateau d'immigrants...) ou simplement la vie d'un grand-père.

     

    Te souviens-tu de Wei ? Gwenaëlle ABOLIVIER & ZAU

     

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  • Le plus mauvais livre du monde, Vincent CUVELIER« Argice ignorait le bien et le mal, le nu et le sacré, le vide et le morbide. Argice engageait l’être vers cette ironie qu’on appelle dieu, fatale pensée ‘un monde en devenir, à l’agonie, en devenir… »

    Ah ouais ! D’accord, je comprends rien. Remarque si ça se trouve, c’est fait exprès. Le gars, il a voulu faire le livre le plus nul du monde.

    Et il a réussi.

     

    Mon avis :

     

    Vincent Cuvelier, c’est l’auteur de la série « Emile » pour les 3-6 ans, des « Socquettes blanches » ou « Le temps des Marguerite » pour le 9-14. Cette fois, il écrit un récit pour les 15 ans et plus pour la collection « Court toujours » de Nathan.

     

    Paul est parti de chez lui et a pris un train. Pour passer le temps, il prend un livre au hasard dans une boite à lire mais déchante très vite devant le style et le texte incompréhensible. Mais parti sans billet, il est débarqué du train et rencontre par hasard l’auteur du roman.

    Quelle serait votre réaction si vous vous retrouviez, comme Paul, aux côtés d’un auteur dont vous n’avez pas aimé ou pas compris le livre ?

    Ce récit démarre avec une bonne idée et l’auteur l’exploite avec dérision, emportant le héros de quiproquos en situations cocasses. Cela se lit vite, forcément, et il y a des passages drôles. Je regrette seulement la forme qui empêche, à mon sens, de développer le propos comme il aurait pu l’être.

     

    Même si je suis restée sur ma faim, je me dis qu’il y a des possibilités d’exploitation en classe pour l’UAA 5. Comme le héros, écrire une liste de ce qu’on n’aime pas, décrire la maison de l’auteur que Vincent Cuvelier ne décrit pas, réaliser un caviardage, recomposer un paragraphe grammaticalement correcte à partir d’extraits d’éléments de phrase de romans classiques… A chaque prof de voir ce qu’il peut imaginer.

     

     

     

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  • Eliott et Chloé, Agnès de RYCKELEliott et Chloé sont deux enfants que tout oppose.
    Eliott est un petit garçon tout doux et calme, alors  que Chloé est très enthousiaste et pleine de vie.

    Pourtant, aucun des deux n'aime l'école. 

     

     

    Mon avis :

     

    Destiné à des enfants à partir de 4-5 ans, cet album relate une histoire tendre qui met en lumière des situations vécues par des enfants différents. Ici, Eliott et Chloé apparaissent comme plus éveillés, plus mûrs que les enfants qu’ils côtoient. Chloé n’aime pas les règles qui la limitent dans ses découvertes, ses expériences et Eliott a toujours peur de mal faire ce qui crée chez lui une réelle anxiété. L’un et l’autre sont malheureux à l’école où ils ont du mal à s’épanouir. Puis vient la première année primaire où ils font connaissance.

     

    Avec tendresse et délicatesse, Agnès de Ryckel met en évidence le mal-être de certains enfants qui ne trouvent pas leur place parmi ceux de leur âge. C’est souvent le cas des enfants à Haut Potentiel.
    Cet album ouvre le débat sur la différence et permet aux enfants de mettre des mots sur leur ressenti. Tout le monde peut se sentir un jour comme Chloé ou Eliott. Mais si cela persiste, cela peut faire naitre un sentiment de rejet pour l’école ou les autres. Il est primordial d’écouter ce que certains symptômes traduisent.

     

     

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