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Par argali le 12 Décembre 2019 à 00:00
Le retour de Marianne Roberts au prestigieux collège Anna Caritas semble avoir enclenché une série d'événements bizarres dans la petite ville de St-Hector. William Walker n'a jamais cru à ce genre de phénomène. Pourtant, lorsque lui et ses amis décident d'interroger l'au-delà, ils réveillent quelque chose d'étrange dans la maison de Sabrina et bientôt, cette force surnaturelle semble s'attaquer à eux sans répit. Forcé d'admettre son impuissance face à l'ennemi invisible, William, accompagné de ses fidèles complices, Anthony et Gabrielle, n'aura pas d'autre choix que de se tourner vers celle qu'il essayait d'éviter à tout prix : Marianne.
Mon avis :
Une ville de province où les commérages et les médisances vont bon train, un collège prestigieux où cohabitent les jeunes de St Hector et les pensionnaires aisés attirés par la qualité des études, des jeunes qui n’ont pas beaucoup de loisirs en dehors des clubs de sport scolaires, voilà le décor du roman de Patrick Isabelle.
Nous suivons quatre étudiants d’Anna Caritas dont la vie va être bouleversée lors d’une soirée pourtant bien anodine au départ. Après avoir entamé une séance de spiritisme, pour s’amuser, tout va déraper. On ne réveille pas impunément les esprits. Des événements paranormaux vont alors s’enchaîner et perturber la fin d’année scolaire de ces jeunes. Marianne Roberts y est-elle pour quelque chose ou a-t-elle simplement la clé de ces phénomènes ?
Si vous me suivez, vous savez que j’adore Patrick Isabelle, sa plume, les sujets qu’il aborde et la force de son écriture. Ici, il plonge dans l’univers de la peur et du fantastique, jouant avec les codes du spiritisme et de la sorcellerie. Il n’édulcore rien. Il y a des morts, des blessés, des scènes de violence mais rien n’est exagéré ou gore. Tout est maîtrisé par l’auteur qui n’est pas du tout dans la surenchère ou le gratuit.
En toute objectivité, c’est juste très bon ! Dès le départ, on est ferré par l’auteur grâce à une intrigue bien ficelée qui n’a pour but que de nous prendre dans ses filets. Une fois entamé, on n’a de cesse de connaître le dénouement. De plus, les personnages sont attachants et leur personnalité est habilement construite au fur et à mesure du récit. C’est tout simplement machiavélique à souhait.
Je ne peux que vous le conseiller et je ne manquerai pas de lire la suite.
Merci à Masse critique et aux éditions Kennes pour cet envoi.
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Par argali le 4 Décembre 2019 à 00:00
Je m’appelle Alassane, j’ai 15 ans et déjà je dois quitter ma famille et mon pays. M'en aller me fend le cœur, mais depuis la mort de mon père et la perte des terres que nous cultivions, je n’ai plus d’avenir ici. Je m’en vais donc en trouver un ailleurs.
Le chemin jusqu’à la France promet d’être long et semé d’embûches, entre les passeurs qui demandent toujours plus d’argent et les murs de barbelés érigés aux portes de l’Europe. Pourtant ma décision est prise : je pars pour un ailleurs meilleur.Mon avis :
Sophie Adriansen propose aux enfants, dès 10 ans, de découvrir le parcours d’un jeune Africain qui quitte la Côte d’Ivoire, contraint, pour la France.
Pour lui, c’est le pays des Droits de l’Homme et de Jacques Chirac et il pourra y faire des études. Il l’a vu à la télévision. Il ignore que le chemin sera long et semé d’embuches. La faim, le froid, l’épuisement mais aussi les passeurs, les gardes armés, les rondes et « le mur » sont autant d’obstacles qu’il devra surmonter.
En route, il fait la connaissance de Modeste, un adolescent qui fuit lui aussi et dont les conseils lui seront utiles. Grâce à lui, il parviendra au camp de la Croix Rouge, une enclave espagnole au Maroc et pourra rejoindre l’Europe. Mais il ne sera pas au bout de ses peines pour autant.
C’est la rencontre de deux jeunes immigrés lors d’un salon qui a donné à Sophie Adriansen l’idée de rédiger cet ouvrage. Ayant lu « Max et les poissons », ils avaient abordé l’auteure avec l’idée de lui raconter leur histoire. Elle rend ici hommage à ces adolescents, à leur courage et leur audace qui leur ont permis de surmonter les obstacles pour aller au bout de leur rêve. Outre les difficultés du trajet, Alassane et Figaro, un autre jeune rencontré en formation, devront affronter l’administration et ses arcanes, la méfiance des Français, des tentatives d’exploitation et de nouveaux obstacles qu’ils n’imaginaient pas.
Heureusement, des mains vont aussi se tendre pour les aider, les soutenir et les encourager à aller au bout de leur rêve.
Une fois encore, Sophie Adriansen nous offre un roman édifiant, destiné à informer les jeunes lecteurs sur un fait de société. Dans une langue simple (peut-être trop ?), elle rédige un récit poignant sur le quotidien des migrants, loin des clichés, des fausses informations et de l’ignorance des adultes. Le livre se clôture sur un dossier concernant les étapes de l’acceptation d’un mineur étranger sur le sol français.
Merci aux éditions Nathan pour cet envoi. C’est un roman à donner aux enfants afin de les aider à comprendre sans juger.
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Par argali le 24 Novembre 2019 à 00:00
Après avoir été trouvé dans la forêt par une petite fille qui pique-niquait, Ti-Chat se refait une vie dans une ruelle d’une ville du Québec, alors qu’il se croit en Australie. Le sauveront aussi du danger : Prémâché, le gros chat pas propre de la ruelle ; l’USA, l’unité spéciale des araignées de sous-sol ; Billy, le gentil voisin ; et les parents de la petite fille, qui ont la chance incroyable d’être des bonshommes allumettes.
Mon avis :
J’aime beaucoup Marie-Renée Lavoie. Je ne me lasse pas de ses récits. Celui-ci a été offert à mon fils il y a quelques années et il m’avait conseillé de le lire. Mais il y a tant de romans… Un jour d’automne, en pleine rentrée littéraire, j’ai eu envie de lire autre chose, de voyager ailleurs et l’ai sorti de la bibliothèque. Je ne le regrette pas.
Trouvé, soigné, dorloté, Ti-Chat va vivre comme un coq en pâte chez la fillette qui l’a recueilli. C’est lui qui raconte son histoire de chat domestique, passant le plus clair de son temps entre copains matous, araignées et humains. Il vit de nombreuses aventures un peu loufoques et ne tient pas en place.
Rédigé dans une police lisible pour les enfants et les jeunes dyslexiques, ce récit est aussi agrémenté de quelques dessins humoristiques qui ont plu à mon fils jadis mais qui n’apporte pas grand-chose à l’adulte que je suis.
Le ton est sympathique, amusant et la fantaisie de ce chat le rend attachant. Le récit est vif et simple et se lit aisément. Le vocabulaire employé est à la portée des enfants mais est loin d’être simpliste
Notre Ti-Chat a des idées toute faites sur certaines choses et en découvrent beaucoup d’autres au fur et à mesure qu’il côtoie les hommes. C’est drôle, parfois un peu déjanté, et tendre à la fois.
Depuis la parution chez Hurtebise en 2014, une autre aventure est parue et les deux ont été publiées chez Alice éditions.
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Par argali le 16 Novembre 2019 à 00:00
Justine, lycéenne, est la cible d'attaques quotidiennes de la part de certains camarades qu'elle appelle les hyènes. À leur tête, la magnifique Margot, riche, populaire, enviable, et cela depuis l'école primaire. Pourtant un matin, Margot ne vient pas en cours. La classe apprend alors son suicide. Pour Justine, c'est un choc : pourquoi en finir avec la vie quand on a tout ? En menant l'enquête, elle va découvrir les fausses amitiés, les manipulations, les pactes secrets...
Le mur des apparences va exploser.
Mon avis :
Ce roman débute comme beaucoup d’autres ayant pour thème le harcèlement. Une jeune fille est moquée, prise pour cible parce qu’elle est intelligente et bonne élève et ne correspond pas aux canons décrétés par les harceleurs. Elle confie son mal être, sa révolte muette et son incompréhension. Cependant très vite, l’histoire prend un tournant différent avec le décès de Margot, une icone pour la classe et l’ensemble des Terminales. Justine qui la connait depuis la maternelle n’accepte pas de ne pas comprendre. Elle décide alors de mener l’enquête : pour quelle raison Margot, qui avait tout pour elle, a-t-elle décidé d’en finir ? D’ordinaire en retrait, Justine va prendre des risques et oser des gestes qu’elle n’aurait jamais imaginés.
Gwladys Constant nous propose ici un roman d’une rare justesse. On croit lire un Xe récit sur le harcèlement scolaire et l’on découvre vite que ce n’est qu’un prétexte, le tremplin qui permettra à l’auteure d’aborder d’autres sujets tout aussi graves, tout aussi tus, tout aussi actuels. En entrant dans la tête de ses « ennemis » en apprenant à penser comme eux, Justine va peu à peu reconstituer la vérité, bien loin des apparences derrière lesquelles toutes ces jeunes hyènes se dissimulent. Un jeu dangereux et quelque peu malsain.
Que ce soit Justine ou les personnages secondaires, chacun est décrit avec acuité. L’auteure distille les petits et grands secrets de chacun et quand le masque se fissure, ils apparaissent sous un jour nouveau : détestable, pitoyable ou touchant. Justine ne sera pas épargnée car personne n’est exempt de réaction irrationnelle, née de préjugés et de stéréotypes, même les victimes.
Un roman intelligent et une histoire forte où existe une vraie tension dramatique, le tout soutenu par une plume délicate et percutante à la fois. Une fois entamé, on ne le lâche pas. De plus, et ce n'est pas pour me déplaire, le roman foisonne de références littéraires. Je suis sûre qu'il plaira aux jeunes.
Il fait partie de la sélection du Prix Farniente 2020.
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Par argali le 22 Octobre 2019 à 09:00
Le jeune Zeus est tourmenté et ne peut s’empêcher de se poser des questions ; « Qui suis-je ? Qui sont mes parents ? Pourquoi m’ont-ils abandonné ? » Alors qu’il découvre enfin le terrible secret de ses origines, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger de son père, le redoutable roi des Titans…
Mon avis :
Ce récit nous conte les origines de Zeus, sa naissance secrète, sa lignée, comment il a pris le pas sur ses frères et sœurs et choisi le mont Olympe comme demeure. Nous découvrons ou redécouvrons les Hécatonchires, ces trois frères dotés de cinquante bras à chaque épaule.
Lu à sa sortie en 2013, je constate que cet ouvrage a été retravaillé et certains passages améliorés pour plus de clarté. Le style est fluide, l’histoire claire et les personnages suffisamment décrits pour être intéressants sans être trop complexes. Toute la série des petites histoires de la mythologie sont d’ailleurs extraordinaires.
C’est un réel plaisir de redécouvrir la mythologie sous les mots d’Hélène Montardre. Les grands mythes racontés simplement, de manière brève allant à l’essentiel sont mis à la portée des enfants. Si vous ne les avez jamais lus, je ne peux que vous recommander de le faire au plus tôt.
Merci aux éditions Nathan pour cet envoi.
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Par argali le 21 Octobre 2019 à 18:30
Pour récupérer son trône, Jason doit rapporter la Toison d’or au roi Pélias. Mais la parure du bélier merveilleux se trouve en Colchide, une région qu’il ne peut rejoindre sans risquer sa vie. Loin de se laisser impressionner, Jason s’entoure de héros courageux, les Argonautes, et se lance dans un périlleux voyage…
Europe est une jeune fille si jolie que Zeus en tombe amoureux. Transformé en taureau blanc, il l’enlève. Les trois frères d’Europe partent à sa recherche. L’un d’eux, Cadmos, croise sur sa route de nombreux défis et doit se battre contre un monstrueux serpent. Au milieu de tous ces dangers, retrouveront-ils la trace de leur sœur ?
Mon avis :
Hélène Montardre continue à nous proposer des récits issus de la mythologie grecque et rédigés dans une langue simple sans être simpliste. Destiné aux jeunes dès 9 ans, ces récits épiques leur transmettent non seulement le goût de l’aventure mais aussi celui de la lecture. Parus en 2011, ces deux histoires sont des rééditions des éditions Nathan et les légendes qu’ils mettent en évidence sont peut-être moins connues.
Dans le premier, Jason, qui a échappé à la mort grâce à ses défunts parents, vient réclamer son trône à son oncle l’usurpateur. Pour s’en débarrasser, Pélias lui promet de le lui remettre à condition qu’il ramène pour lui la Toison d’or. Faisant appel à de jeunes Grecs en mal d’aventures, il embarque avec eux sur l’Argo, le bateau construit par Argos. Leur équipage prend comme nom « Les Argonautes » et part pour la Colchide. Un grand périple plein d’imprévus et d’embuches les attend.
Dans le second, Zeus, aidé d’Hermès, se mêle à un troupeau de vaches et de taureaux qui paissent dans une prairie où des jeunes filles cueillent des fleurs. Il a repéré une de ces jeunes filles, la plus belle. Pour l’approcher, il se transforme en taureau. Séduite par la beauté et la puissance de la bête, elle l’approche et prend même le risque de grimper sur son dos. Le taureau s’approche de la mer et galope alors loin du rivage. Les frères et la mère de la jeune Europe partent alors à sa recherche. Nous suivons les traces de Cadmos, un de ceux-ci.
Dans les deux cas de courts chapitres rythment le récit. Ces légendes sont sublimées par l’écriture d’Hélène Montardre où chaque mot est choisi avec soin. Elle ne s’embarrasse pas de superflu et chaque mot est réfléchi. La lecture en est facilitée tout en étant plaisante.
Merci aux éditions Nathan pour cet envoi.
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Par argali le 12 Octobre 2019 à 00:00
Tout juste revenus de Londres, Alex et Maya arrivent à Paris pour passer quelques jours chez leur grand-mère. Dans l’Eurostar, un individu louche attire leur attention. Que signifie ce drôle de hiéroglyphe tatoué dans son cou ? Et pourquoi sa valise a-t-elle la forme d’un sarcophage ? Alex est intrigué mais Maya trouve que son frère est un peu parano…
Une petite enquête devrait décider de qui a raison.
Mon avis :
« Momies et compagnie » est un roman jeunesse, paru en 2011 et qui vient d’être réédité en poche, par Hachette.
Alex et Maya s’apprêtent à passer leurs vacances chez leur grand-mère Mado. Hyper active, elle leur a prévu un programme culturel chargé et des repas bios et sains. Mais dans le train, Alex a entendu une étrange conversation. Un Russe à l’allure inquiétante, tatoué dans le cou, évoquait un sarcophage en sa possession. Les deux enfants n’en demandent pas plus pour se lancer dans une enquête à travers Paris. Alex, hyper calé en sciences et polyglotte, et Maya, surdouée en informatique, vont mener cette affaire tambour battant. Sur les traces de ce mystérieux Russe, ils vont mener leurs recherches aux quatre coins de Paris, du Louvre aux catacombes en passant par l’Opéra Garnier, la Bibliothèque nationale ou le métro.
Ce récit destiné aux jeunes dès 10 ans pourra cependant intéresser les lecteurs jusqu’au premier degré du secondaire. En effet, l’histoire est dynamique et entraînante, facile à lire et les informations qu’elle transmet sur l’Egypte des pharaons, les quartiers et les lieux culturels de Paris sont très intéressantes. Grâce au rythme soutenu du récit, le lecteur ne s’ennuie jamais et les nombreux rebondissements maintiennent le suspense jusqu’à la fin. Ajoutez à cela un peu de sorcellerie et de magie noire ainsi qu’un trait d’humour et vous avez la recette idéale d’une agréable lecture.
Des annotations en marge du récit apportent des explications claires sur des faits historiques ou des lieux géographiques et permettent une parfaite compréhension.
Enfin, un plan de Paris et les illustrations de Bruno Tatti complètent le tout. Réalisées en noir et blanc, elles contribuent à l’atmosphère mystérieuse et fantastique de l’aventure vécue par les jeunes héros.
J’ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir. C’est l’introduction idéale à l’exposition Toutankhamon qui débute le mois prochain à Liège et que j’irai, bien sûr, voir avec mes élèves.
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