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Par argali le 15 Mai 2017 à 00:00
« Je n’aimais pas du tout ce grossier Mr Curtis, et d’après les vibrations de colère que je percevais chez Daisy, j’ai compris qu’elle partageait mon opinion... »
Nouvelle affaire pour les détectives privées Daisy et Hazel !
Daisy fête son anniversaire avec la famille au grand complet dans sa maison de Fallingford. Mais l’ambiance est étrange : Mr Curtis, un invité surprise que tout le monde déteste, ne semble vraiment pas digne de confiance.
Le thé est servi, Mr Curtis tombe gravement malade, empoisonné. Que s’est-il passé ?
Difficile d’enquêter quand on imagine que tout le monde a une bonne raison d’être coupable...Mon avis :
Deuxième tome des aventures de Daisy et Hazel, jeunes filles de bonne famille, pensionnaires de Deepdean et fondatrices de son club de détective.
Pour ses quatorze ans, la famille de Daisy s’est réunie à Fallingford et ses amies Beanie, Kitty et son inséparable Hazel ont également été invitées. A la surprise de tous, arrive Mr Curtis, un antiquaire que Mrs Hastings a invité. Que vient faire cet inconnu à cette fête de famille ? Pourquoi Mrs Alston, la gouvernante de Daisy, est-elle si distante envers lui ? Pourquoi Mrs Hastings, au contraire, semble-t-elle si familière ?Ce récit nous plonge à nouveau dans l’Angleterre des années trente. On retrouve avec délices le style de Robin Stevens qui m’avait déjà séduite dans « Un coupable presque parfait ». En quelques traits précis, elle dépeint avec maitrise une belle demeure anglaise du 19e siècle que le temps et le manque d’argent ont quelque peu fanée. Avec sérieux et humour, elle nous fait revivre les us et coutumes de la noblesse anglaise de l’entre deux guerres, les traditions vestimentaires, alimentaires et éducatives. Ayant dévoré les romans d’Agatha Christie, j’ai pris un grand plaisir à me plonger dans ce tome qui, par de nombreux aspects, lui rend hommage.
En effet, on y retrouve des caractéristiques chères à la reine du crime : meurtre en huis clos, empoisonnement, étude des caractères et de la psychologie des personnages, enquêtrices observatrices et futées, charme british désuet qui se dégage de l’ensemble.
Cet ouvrage (deuxième tome de ce qui semble devenir une série) est idéal pour familiariser les plus jeunes au roman policier et leur donner le goût de la découverte des classiques Christie et Conan Doyle. Cependant, par la personnalité des enquêtrices et le point de vue narratif, il risque fort de tenter davantage les filles que les garçons qui pourront plus facilement s’identifier à ce duo féminin.
L’intrigue, une fois encore linéaire, permet aux jeunes lecteurs de progresser dans leurs observations et déductions en même temps que les héroïnes et d’émettre des hypothèses sur le coupable. Mais ils risquent bien d’être surpris par le dénouement.
En parallèle, l’auteure aborde des thèmes intemporels qui parleront aux jeunes : l’amitié, les rapports familiaux, la relation mère-fille et le désir d’indépendance propre à l’entrée dans l’adolescence.
Avec humour et intelligence, Robin Stevens nous propose une enquête trépidante so british qui ravira petits et grands.
Merci aux éditions Flammarion pour cet envoi.
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Par argali le 22 Avril 2017 à 00:00
Elle pensait être entrée en politique par amour, mais rien ne l’avait préparée à trouver son amant mort à côté d’elle, un matin d’hiver. Ni à se retrouver, du jour au lendemain, à la tête d’un parti. A devoir répéter des discours que d’autres avaient préparés pour elle. A devenir l’enjeu de toutes les passions.
Trop de pressions, trop de secrets, trop de masques sur les visages qui l’entouraient. Elle ne voulait plus être leur marionnette.
Ces masques, elle allait les arracher. Un à un.Mon avis :
Ce roman de Christine Féret-Fleury arrive à point nommé, en pleine campagne électorale française. Après avoir dévoré la série « Les hommes de l’ombre » et vu « Chez nous », il me fallait absolument lire « Candidate » d’une auteure que j’apprécie beaucoup.
Comment peut-on garder ses illusions, ses convictions, son honneur même, une fois qu’on entre en politique ? Comment rester fidèle à soi-même une fois la plongée dans le grand bain médiatique réalisée ? C’est à tout cela, et plus encore, que Laure Meziani va être confrontée. Cette brillante diplômée de Sciences Po ne s’attendait pas à entrer dans un univers aussi impitoyable, à être en buttes à autant de turpitudes. Mais elle apprendra vite.
Ce thriller politique nous entraine inévitablement à établir un parallèle entre l’histoire qu’il nous narre et ce qui se joue sous nos yeux depuis le début de la campagne électorale. Il est l’occasion pour les jeunes adultes, peut-être peu enclins à parler politique, de découvrir l’envers du décor et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne donne pas envie. Je ne pense pas qu’il les réconciliera avec la politique.
Mais au-delà des secrets, des ruses et des manipulations, Christine Féret-Fleury nous propose une histoire parallèle, un secret de famille au cœur duquel on retrouve Aubry et Renate, un frère et une sœur, décidés à comprendre, voire à venger, le passé.J’ai aimé le choix du thème principal, original en littérature young adult ; le rythme soutenu du récit, l’atmosphère pesante et malsaine qui s’intensifie peu à peu. J’ai apprécié l’évolution du personnage de Laure qui perd rapidement sa naïveté et gagne en lucidité déterminée mais ne cesse jamais de s’interroger sur ses réelles motivations. A chaque étape, la remise en question semble sincère, tout comme ses failles et ses forces. Je regrette cependant que la vie politique ne soit pas davantage décrite et soit même, par moment, occultée au profit des histoires de couple de l’un ou de l’autre. Sans doute y a-t-il trop de rebondissements et d’intrigues faisant trop souvent, à mon goût, perdre de vue l’essentiel.
Cependant, une fois encore, Christine Féret-Fleury nous offre un récit haletant où le suspens est maintenu jusqu’au bout et servi par une écriture précise et souple qui captive d’un bout à l’autre.
Je termine donc ce livre sur un avis mitigé. J’ai passé un agréable moment de lecture mais le récit n’a pas tenu, selon moi, toutes ses promesses.
Merci à Babelio pour cet envoi.
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Par argali le 12 Avril 2017 à 00:00
Comment Mia, Matthis, Sacha et Valentin, quatre jeunes pianistes, étudiants au Conservatoire national de musique de Paris, ont-ils pu disparaître sans laisser de trace, à un mois d'un concours international ? Ont-ils, sous la pression, décidé ensemble de tout plaquer ? Impossible, d'après les familles interrogées sans relâche par Clara Di Lazio. S'agit-il d'un enlèvement ? La commissaire, réputée coriace, a l'intuition terrible que dans cette enquête, chaque minute compte...
Mon avis :
J’ai découvert ce roman sur le blog de Will et je l’ai demandé aux éditions Syros qui me l’ont aimablement envoyé. Merci à eux.
Clara Di Lazio, commissaire de police, est chargée, bien malgré elle, de l’enquête sur la disparition de quatre jeunes virtuoses. Même s’ils sont quasiment majeurs, elle a le pressentiment qu’il ne s’agit pas d’une fugue. Pas quatre jeunes sans histoire ayant voué leur vie à la musique. Et pas ensemble. Elle sera admirable de pugnacité, refusant de s’avouer vaincue jusqu’à la fin.
L’histoire alterne enquête et vie des jeunes, avant et après l’enlèvement. La tension est ainsi maintenue d’un bout à l’autre, d’autant que la police se perd en conjectures, aucun indice n’ayant été trouvé par les inspecteurs. Le temps passe et on se demande si on les reverra vivants. On se surprend à trembler pour eux, à craindre le pire et à vibrer à chaque avancée, même minime.
Voici un très bon thriller pour ados. La plume de l’auteure est acérée, fluide et maitrisée de manière très réaliste. L’intrigue bien ficelée nous entraine dans un récit rythmé, sans temps mort, où la tension monte crescendo, maintenant le lecteur en haleine jusqu’au point d’orgue, surprenant.
Les personnages sont attachants, sensibles, chacun avec une personnalité propre. Que ce soit les jeunes, leurs parents, leur amie Elise, leur professeur ou Clara, tous sont crédibles. (Mention particulière pour Clara qui a su me séduire et me convaincre)
On est immergé d’entrée dans le monde de la musique sans que ce soit pourtant excessif. J’ai apprécié cette découverte de l’univers fermé du conservatoire. On comprend le travail acharné de ses jeunes, les enjeux majeurs, les fausses notes à éviter et l’amitié qui, malgré tout, les soude au-delà de la compétition.Un Stabat Murder entrainant et bouleversant à conseiller sans réserve aux adolescents.
Si les blessures faites à l’âme ne guérissent jamais, la musique, comme un baume, se pose doucement sur les cœurs.
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Par argali le 25 Mars 2017 à 00:00
Danny vit seul avec son père dans une vieille roulotte de gitan en pleine campagne, avec un petit garage pour réparer les voitures et une pompe à essence. L'homme et l'enfant sont liés par une grande tendresse, par une commune passion pour la mécanique, par les jeux partagés, et bientôt par leur complicité dans le braconnage des faisans.
Mon avis :
Cela fait quelques années que je propose ce roman à mes 2e et je m’émerveille chaque fois du plaisir qu’ils ont à le lire. Ecrit dans les années 60, ce récit n’a pas pris une ride et les élèves ne s’y trompent pas. Même si la vie de Danny est bien éloignée de la leur, la relation qui le lie à son père leur parle, soit par l’analogie qu’ils peuvent faire soit parce qu’ils aimeraient nouer la même avec leur propre père.
Orphelin de mère, Danny vit auprès d'un père aimant et généreux qui le comble de cadeaux faits de ses propres mains. Garagiste dans un petit village, il n'est pas bien riche mais il a un cœur grand comme ça. Les jours passent, heureux, pour cet enfant insouciant. Jusqu'à ce qu'il découvre que son père a un secret. Il braconne !
Danny est alors partagé entre la déception d'apprendre que son père commet un acte illicite et la peur qu'il ne lui arrive un accident, la nuit, dans les bois.
Ce récit est un hymne à l’amour paternel. Pour Danny, ce père est un héros. Il l’a non seulement élevé seul mais en plus, il fait de son quotidien un conte de fées grâce aux histoires qu’il lui invente ou aux cadeaux qu’il réalise pour lui.Les courtes phrases de Roald Dahl en font une histoire rythmée, facile à lire. Les comparaisons et métaphores foisonnent sans alourdir le texte, -c’est le livre idéal pour les aborder avec les élèves- et les descriptions sont d’une grande justesse.
Une merveilleuse histoire d’amour, au style impeccable ; un vivifiant moment de bonheur tout simple. A lire absolument vers 12-13 ans et au-delà.
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Par argali le 15 Février 2017 à 00:00
A seize ans, Sam est un junkie, un accro, un drogué d’Internet et des jeux vidéo. Pour le sevrer de l’écran et sauver son âme, ses parents ont décidé de l’envoyer à Nice, en pension chez Martha, sa grand-mère, qui coule une retraite paisible, sans ordinateur ni télévision ni portable. Arrivé là-bas, Sam n’a rien d’autre à faire que de lire, réviser son bac de français et jouer du piano tout en se faisant dorloter par sa grand-mère. Comme cure de désintoxication, on a connu pire, et Sam admet qu’il n’est pas vraiment malheureux… Juste terriblement en manque des moyens de communication que des milliers d’années de progrès technique ont mis à la disposition de l’homme moderne. Mais ça, comment le faire comprendre à Martha…
Mon avis :
Quelle joie de retrouver Susie Morgenstern et sa verve inimitable. Cette vénérable grand-mère semble parler d’elle dans ce roman. L’amour que Martha porte à son petit-fils et son côté acariâtre simulé font, plus d’une fois, penser à l’auteur. Elle est d’ailleurs le point central de ce roman. Bien que vivant en veuve solitaire, Martha déborde d’amour. Pour la lecture d’abord, la bonne cuisine, la musique classique et, bien sûr, sa famille. Surtout Sam, ce jeune homme fougueux venu s’installer chez elle en guise de punition et qui bouleverse son petit confort quotidien.
Cette cohabitation va les rapprocher et leur permettre d’entrer dans l’univers de l’autre. Martha va tenter de faire aimer la littérature à Sam et celui-ci essayera d’initier sa grand-mère aux nouvelles technologies.
Cette rencontre intergénérationnelle empreinte de tendresse et d’humour sonne juste et donne envie, dès le début, de partager l’intimité des deux protagonistes. Certaines situations sont vraiment cocasses et que l’on soit jeune ou moins jeune, on ne peut que se trouver des points communs avec ces deux héros. Les chapitres très courts et la narration alternée rendent la lecture rythmée et fluide.
Sans être un grand roman et malgré quelques invraisemblances, ce récit est agréable et divertissant. Un roman à lire quelle que soit la génération du lecteur.
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Par argali le 3 Février 2017 à 00:00
Il existe des endroits où la vérité se dévoile plus facilement qu’ailleurs. Le jardin d’Amsterdam est manifestement un de ces lieux propices aux confidences, un jardin où les révélations s’égrènent au rythme d’une tendre amitié. Amyot entrecroise le récit d’Adèle, une vieille femme hantée par un amour d’enfance, et celui de la jeune Élaine, la même héroïne que dans La fille d’en face.
Transporté de l’époque de la Deuxième Guerre mondiale à aujourd’hui, de l’Europe à l’Amérique, d’une génération qui s’éteint tranquillement à une autre qui s’engage vers le monde des adultes, le lecteur se trouve confronté à l’écho de son premier amour.Mon avis :
Sur les conseils de mon fils, j’ai ouvert ce court roman et très vite, j’ai su qu’il allait m’emmener dans une histoire tout en tendresse et en poésie.
Tous les jours, Elaine passe devant la maison d’Adèle. Mais c’est un peu par hasard qu’un jour, elles engagent la conversation. Peu à peu, Elaine et Adèle vont s’apprivoiser et leur rendez-vous deviendra hebdomadaire.
Autour d’un chocolat chaud hollandais, au milieu des fleurs du jardin d’Adèle, elles vont se confier leur premier amour : celui qu’Elaine rêve en secret de concrétiser et celui dont Adèle se souvient, comme si c’était hier.L’écriture empreinte d’arôme de chocolat, de vieux papiers et de pivoines est franche et directe. Le récit est linéaire et ne nous réserve pas de péripéties inattendues. Pourtant, on s’y attache tant les personnages sont touchants et vrais. De plus, la part d’ombre qui plane sur le récit d’Adèle nous ferre et on ne lâche plus le livre avant d’avoir reçu la confidence.
Une belle histoire tout en douceur, faite de rires et de larmes, aux couleurs de l’amour et de la vie.
L'amour n'est jamais compliqué. C'est ce qui est autour qui est compliqué.
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Par argali le 4 Janvier 2017 à 00:00
Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus
Mon avis :
J’ai pris le temps avant d’ouvrir ce 8e roman pour mieux en profiter. Le plaisir de retrouver l’univers d’Harry Potter et tous les personnages nous étant peut-être offert pour la dernière fois.
Cette pièce de théâtre est évidemment très différente des romans par son style et son sujet. Elle est aussi plus courte et l’écriture ne s’encombre pas de longues descriptions. Tout doit passer par les dialogues, l’action comme les émotions. Un exercice pas si facile qu’il n’y parait.
Il ne faut pas non plus oublier que la pièce a primé sur le livre. Elle n’était pas vouée à être publiée ; elle l’a été sous la pression des fans qui ne pouvaient assister aux représentations. Certes, les dialogues sont parfois légers mais au théâtre, l’important c’est le visuel. Les nombreux personnages, les sortilèges, les changements de décors fréquents... en font une pièce à grand spectacle.Je n’avais aucune attente particulière en débutant cet ouvrage. Je savais que ce serait différent et je ne me suis pas attachée à la comparaison. J’ai savouré les retrouvailles.
Le dramaturge Jack Thorne et JK Rowling n’ont pas cherché à refaire la même chose, c’est leur choix. Harry a 40 ans, il est père de famille et a des responsabilités. Il est fier de ses enfants mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a du mal à le montrer et encore plus à le dire. Albus, le plus jeune de ses fils, en souffre. Il a l’impression d’être le mal aimé, le vilain petit canard et le vit très mal. Il s’apprête à intégrer la prestigieuse école de Poudlard mais il ne parvient pas à y trouver sa place. Très vite, il se met à la détester. De manière inattendue, il devient ami avec Scorpius, le fils de Drago Malefoy Grief supplémentaire entre son père et lui.
Je voulais faire durer cette lecture mais je me suis surprise à tourner les pages à un rythme effréné tant les auteurs ont réussi à rendre la narration fluide et attrayante. Les nombreux rebondissements tiennent en haleine, sans réel temps mort. Les auteurs savent ménager leurs effets. Ce n’est déjà pas si mal.
J’ai été séduite par les relations pères-fils tourmentées, la recherche d’identité d’Albus et Scorpius et les conséquences que leurs actes ont risqué de faire courir au monde des sorciers. Comment être « le fils de » quand on a un père célèbre ? Comment trouver son rôle de père et le jouer au mieux quand on n’a pas connu le sien ? Deux interrogations qui sous-tendent l’intrigue.
Au final, j’ai apprécié ce livre qui parle d’amitié, d’amour de filiation, d’aveuglements et d’identité, avec humour et intelligence. Ce n’est certainement pas le meilleur des huit mais le plaisir qu’il m’a procuré valait bien celui éprouvé avec les autres tomes.
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