• Mauv@ise connexion, Jo WITEKJe me suis inscrite sur un nouveau tchat. J'ai tapé Marilou. Je trouvais que ce pseudo correspondait bien à la fille que j'avais envie d'être. Plus sexy, plus délurée, plus effrontée aussi. Marilou, une autre moi-même. Une fille qui l'a tout de suite attiré.
    - Bonjour Marilou. C'est joli comme prénom.
    T'as quel âge ?
    J'ai menti :
    - Seize. Et toi ?
    - Vingt.
    Mentait-il lui aussi ? Je ne me suis pas vraiment posé la question, trop heureuse de partager ma tristesse nocturne avec un garçon.

    Mon avis :

    Ce court roman ne tourne pas autour du pot. Très vite, il plonge le lecteur au cœur du problème et retrace le calvaire de Marilou, jeune fille trop confiante. Une fois commencé, je n’ai pas pu lâcher ce roman poignant.
    Parce que sa mère refuse qu’elle se lance dans le mannequinat, Julie, 14 ans, cherche une oreille attentive sur un forum de discussion. Elle devient Marilou. Un prédateur sexuel roué, un manipulateur aguerri à toutes les techniques de séduction et la voilà prise au piège. Elle tombe amoureuse, idéalise son interlocuteur et se retrouve entrainée malgré elle dans une relation qui la dépasse. Une relation qui va peu à peu la couper du monde.

    Quatre ans plus tard, Julie revient sur cette année de sa vie qui l’a changée à jamais. Elle raconte avec des mots simples l’histoire de cette relation malsaine, destructrice. Elle décrit étape par étape comment elle a laissé Laurent prendre possession de sa vie, de sa volonté, de son innocence. Une violence psychologique décrite avec justesse et pudeur mais qui frappe en plein cœur. En tant que mère, on ne peut rester insensible à ce drame vécu par cette toute jeune fille, cette lente descente aux enfers dont elle a conscience mais contre laquelle elle n’a pas la force de lutter.

    On a beau avertir les jeunes contre les dangers d’internet, les mettre en garde contre le cyber harcèlement, ils sont encore nombreux à en être victimes.

    Ce récit coup de poing est à mettre entre les mains de tous les jeunes dès 13 ans et de leurs parents. La vigilance est plus que jamais de mise pour tenter de les protéger des abus et ce roman est une bonne entrée en matière. On ne peut y rester insensible. Il fera réagir les plus fermés des ados.

    A lire !

     

     

     

     

     

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  • La fée de Verdun, Philippe NESSMANNNée en 1884, Nelly Martyl rêve de devenir chanteuse à l'Opéra de Paris. Malgré toutes les difficultés qu'elle doit affronter, elle atteint son objectif et devient rapidement une vedette, l'emblème de sa génération. Après son mariage avec le peintre Georges Scott, Nelly est une femme heureuse et épanouie. Mais tout bascule en 1914, lorsque la guerre éclate entre la France et l'Allemagne. Nelly souhaite aider son pays et ses compatriotes. Elle abandonne sa carrière de chanteuse et s'engage dans l'armée comme infirmière.

    Mon avis :

    Une grand-mère raconte à son petit-fils un souvenir d’enfance. Un soir de 1943, sa mère et elle sont tombées sur le corps d’une jeune femme, victime d’une agression. Elle apprit le lendemain qu’il s’agissait d’une certaine Nelly Martyl mais ne sut jamais si elle avait survécu.

    Devenu historien, son petit-fils décide de s’intéresser à cette mystérieuse jeune femme après avoir lu dans la presse qu’on allait abattre une bâtisse sans grâce, « La fondation Nelly Martyl ». Intrigué, par cette femme dont tout le monde semble avoir oublié le souvenir, il se lance sur ses traces et effectue une véritable enquête, mettant au jour, un par un, les épisodes de sa vie.

    J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre ce jeune homme dans ses recherches et à découvrir la vie de Nelly Martyl, une jeune femme étonnante. Je me demande cependant si la construction narrative de ce récit mi roman historique, mi documentaire convient vraiment aux enfants de 11 ans comme il est indiqué sur la couverture.

    En effet, deux narrations se mêlent : la biographie romancée de Nelly Martyl dont tous les aspects sont réellement authentiques et l’avancement des recherches du narrateur qui appuie ses notes de photos et de documents d’époque. Cela rend ce livre très riche et très intéressant et permet d’avancer dans l’histoire en même temps que lui. On découvre alors les deux vies de Nelly : avant 1914 et après. Mais cela ne risque-t-il pas d’être difficile à suivre pour des enfants ? A essayer avec les plus jeunes car ce récit en vaut la peine.

    L’auteur, que je découvre avec ce roman, est un conteur remarquable et captivant. J’ai particulièrement apprécié la partie qui se déroule au front. Il nous offre un texte poignant, décrivant les conditions de vie difficiles dans les tranchées et à l’hôpital, qui devrait plaire à tous les jeunes amateurs d’Histoire ou désireux de la découvrir.

    Nelly Martyl est de ces femmes à qui tout a réussi sans qu’elle devienne pour autant superficielle et insensible aux autres. Décorée quatre fois de la Croix de guerre et honorée de la Légion d’honneur, elle fait partie de ces femmes courageuses qui se sont battues pour la liberté. A travers elle, c’est à toutes ces femmes que ce livre rend hommage. Une belle façon de célébrer les 100 ans de la bataille de Verdun.

     

    Merci aux éditions Flammarion pour cette belle découverte.

     

     

     

     

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  • Si c'est la fin du monde, Tommy WALLACHAvant, on était définis par des étiquettes: le sportif, l'intello, la salope, le glandeur.
    Mais ensuite, tout a changé.
    La fin du monde a été annoncée.
    Un astéroïde arrivait dans deux mois.
    Il avait deux chances sur trois de faire exploser la Terre.
    Il ne restait que deux mois.
    Deux mois pour renoncer aux étiquettes.
    Deux mois pour réaliser ses rêves.
    Deux mois pour s'aimer, pour être libres, pour être heureux.
    Deux mois pour vivre.
    Pour vivre vraiment.

    Mon avis :

    Plus je lis des romans jeunesse américains, plus je me demande s’ils disposent de la même grille de construction pour rédiger leur histoire.

    Dans tous les derniers romans lus, on a affaire à un roman chorale – la grande mode. Les adolescents ont les mêmes profils type -si, si, allez voir dans vos lectures, on les retrouve tous ! Les adultes sont quasi inexistants dans leur monde – ou ce sont des cons finis- et le tout semble tellement formaté, américanisé, typé... que l’on (que j’ai) du mal à y croire.

    Pourtant, l’idée de départ n’était pas mal. Alors qu’une météorite s’approche de la Terre avec laquelle elle devrait entrer en collision, quatre amis de terminale voient leurs projets d’avenir voler en éclats. Ils sont en sursis pour deux petits mois. Doivent-ils continuer à y croire ou se préparer à la fin du monde ? Le futur n’existe plus semble-t-il. C’est alors un bouleversement profond qui s’installe autour d’eux : l’anarchie s’impose peu à peu. Pillages, vols, violences, fuites... deviennent le quotidien de tous. Alors que la nourriture commence à manquer, les adolescents s’interrogent sur la voie à suivre.

    Chacun étant typé, étiqueté dès le départ, on sait qu’ils réagiront de manière différente. Au fil de l’avancée du récit et des révélations de chacun, on touche du doigt leurs craintes, leurs espoirs, les sentiments contradictoires qu’ils traversent... On s’identifie soit à l’un, soit à l’autre. Parfois à tous à différents moments. Et on se demande ce qu’on ferait à leur place. Qui ne s’est pas posé une fois cette question : que ferai-je s’il ne me restait que deux mois à vivre ?

    On aurait pu avoir une belle réflexion sur le sens de la vie, la liberté, la réalisation des rêves, les priorités et valeurs de nos vies... mais, comme souvent, on reste à la surface des choses. L’auteur choisit -trop à mon goût- la facilité et au final, le roman manque cruellement de profondeur

    Bref, vous l’aurez compris, je ne suis pas sortie convaincue de cette lecture. Elle plaira sans doute à certains ados mais beaucoup risquent de la trouver trop superficielle et cousue de fil blanc malgré quelques rebondissements inattendus.

    Merci aux éditions Nathan pour cet envoi qui, malheureusement, ne m’a pas séduite.

     

     

     

     

     

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  • Je t'enverrai des fleurs de Damas, Frank ANDRIATS'expatrier et aller se battre pour une cause que l'on croit juste, donner sa vie pour la démocratie et la liberté, c'est bien. Sauf si l'on a quinze ans et qu'on s'est fait "tourner la tête" par des extrémistes qui, au nom de Dieu, envoient des jeunes à la mort.

    Mon avis :

    Quel coup de poing ! Ce roman jeunesse bouleverse autant les jeunes que les adultes, surtout s’ils ont en charge des adolescents.

    Les vacances de Pâques sont l’occasion pour certains de partir un peu. Mais deux élèves de quinze ans, Othmane et Wassim ne reviendront pas à la rentrée. Au grand étonnement des uns et désarroi des autres, ils sont partis combattre en Syrie. Pourquoi ? Comment ? Qui les a recrutés ? Et comment leurs amis et familles ont-ils pu ne rien soupçonner ?

    Alors que chacun accuse le choc, les profs et le directeur se mettent au service des jeunes pour les écouter, laisser sortir les questions et les émotions. D’autant qu’il faut aussi les protéger de la presse qui rode aux abords de l’établissement, harcelant les jeunes afin d’obtenir quelques infos.

    Construits sur un schéma répétitif, les chapitres donnent la parole à un jeune garçon via son journal, à Myriam, la meilleure amie de Wassim qui écrit à son professeur de français afin d’exorciser sa douleur, à un élève de la classe et au professeur de français. Quatre points de vue, quatre manières d’analyser les choses, de les vivre. Et combien de questions qui n’ont pas toutes de réponses. Comme celle que se pose le prof « Suis-je quelque part responsable, moi qui propose à mes élèves des textes de Malraux, Eluard... qui mettent en évidence les valeurs de l’engagement ? »

    Paru en 2014, ce roman a été remis en lumière suite aux tragiques événements de 2015. Ils ont jeté un éclairage brutal sur ce phénomène qui existe depuis plusieurs années et semblait jusqu'alors n'intéresser personne. Frank Andriat pose de bonnes questions dans ce roman et avance de bonnes pistes de réflexion sans avoir la prétention de détenir la vérité. Il propose plutôt un moyen d’ouvrir à la discussion, à l’esprit critique. La seule chose dont il est sûr (et moi aussi) c’est qu’il faut oser le dialogue avec les jeunes et éviter toute rupture avec eux. Notre rôle d’enseignant est de leur montrer la voie du vivre ensemble, des valeurs communes que nous partageons et qu’il faut absolument mettre en avant fréquemment. Ce n’est qu’avec l’écoute et le respect de tous que nous pourrons éviter le radicalisme, quel qu’il soit. Surtout qu’une fois la rupture enclenchée, le retour en arrière est bien peu probable.

    Un roman important, à donner à nos jeunes. Un récit qui défend des valeurs universelles et offre à penser. Des personnages attachants, une histoire très crédible, un style fluide où se mêlent sans artifice les niveaux de langue des jeunes et des adultes. Un livre coup de poing.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Zazie, Ca va être correct, Marie-Renée LAVOIEQui choisirait d’être l’aînée d’une famille de cinq enfants ? Se sentant victime du choix de ses parents, diluée dans cette foule d’enfants, Zazie dresse une liste des injustices qu’elle vit en raison de sa situation familiale. Pour commencer, elle n’a même pas de cellulaire ! Avec l’aide de sa complice et fidèle amie Ophélie, fille unique «faite de concentré», Zazie affronte le camp de recrutement de basket de son école et les guéguerres avec le Clan des leggings, alors qu’un amour naissant se développe avec le beau Palmolive (ça, c’est une longue histoire)… Pour trouver un peu de réconfort dans ce monde cruel, il y a heureusement la poutine, les Skittles et le chat Patate !

    Mon avis :

    Je termine en beauté le mois québécois avec Marie-Renée Lavoie. Cette auteure m’a séduite avec deux romans adultes et je la découvre ici en auteure jeunesse.

    Quelle différence entre les deux facettes ? Peu de chose. Zazie, comme Joe, est une jeune fille qui quitte l’enfance pour l’adolescence, l’écriture est toujours sensible et drôle, les situations décrites sont fines et le regard qu’elle porte sur son héroïne est empreint de beaucoup de tendresse.

    Zazie, Isabelle Louis-Seize de son vrai nom, est une héroïne ordinaire, semblable à des centaines d’adolescentes qui ne manqueront pas de se retrouver dans ses préoccupations d’ado. Mais loin des héros égoïstes ou autocentrés, Zazie sait naturellement ce que solidarité et empathie veulent dire. Sa position d’ainée d’une fratrie de cinq n’y est sans doute pas pour rien.

    « Ca va être correct » nous plonge à nouveau dans un univers familial et amical, indispensable à l’équilibre d’une ado même s’il n’est pas parfait. La complicité toute simple entre parents et enfants fait du bien tout comme la relation que Zazie crée avec les ainés auxquels elle rend visite pour des séances de lecture. La transmission entre génération est un thème qui semble cher à Marie-Renée Lavoie et qu’elle exploite avec beaucoup de justesse. Elle en aborde d’autres comme le premier amour, le divorce, l’intimidation... On sent une vraie authenticité dans son récit.

    J’ai passé un très bon moment avec cette histoire positive où humour et amour font oublier la noirceur dans laquelle on baigne. J’ai apprécié le petit vent de fraicheur que souffle ce récit original que je vous recommande chaudement.


    Zazie, Ca va être correct, Marie-Renée LAVOIE

     


     

     

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  • Un jeu dangereux, Chrystine BROUILLETNatasha a 15 ans et elle est follement amoureuse de Jean-Philippe Bilodeau. Mais lui, il ne voit que cette chipie de Myriam Drolet.
    Natasha, elle, juge que tous les moyens sont bons pour attirer l’attention de Jean-Philippe. Régime de pamplemousses, mèche bleue, huile solaire, tout y passera... Et rien n’y fera... Jusqu’au jour où elle décide de jouer le tout pour le tout.
    C’est là qu’elle se retrouve dans un grand hôtel de la ville, au beau milieu d’une fin de semaine noire. Les joueurs seront-ils à la hauteur du jeu ? Une aventure policière qui nous tient en haleine jusqu’à la toute dernière ligne.

    Mon avis :

    Afin d’attirer l’attention de Jean-Philippe, le plus bel élève du lycée, Natasha décide de faire une fugue. Mais ce coup de folie va lui faire vivre des situations qu’elle n’avait pas prévues. Par chance, elle rencontrera Ralph qui lui proposera de l’héberger un temps dans une chambre de l’hôtel où il travaille. C’est justement le « week-end du noir », un jeu grandeur nature pour les amateurs de polar.

    C’est le premier roman jeunesse que je lis de Chrystine Brouillet. On est loin de Maud Graham et de ses enquêtes en finesse. Ici, l’auteure fait surtout dans l’efficace, la tension, l’action, les rebondissements. L’histoire en perd un peu de crédibilité.
    Par exemple, comment se fait-il qu’aucune alerte enlèvement ne soit lancée sur les radios et télévision ? Ou que des adultes acceptent sans se poser de questions de fournir du travail à une gamine de 15 ans en fugue, au sein d’un hôtel renommé ?

    Malgré tout, on se laisse prendre par l’intrigue et on se demande comment Natasha arrivera à se sortir du pétrin où elle s’est fourrée. Sensible, au bord des larmes en permanence, exagérément fleur bleue, elle garde cependant la tête froide quand il faut. Admettons.
    Bref, j’ai été déçue de ce récit que j’espérais plus palpitant mais je l’ai prêté à un jeune élève, fan des Chair de poule, pour qu’il change un peu de registre et il a beaucoup aimé.

    Un roman jeunesse qui plait aux jeunes ados en raison de son intrigue, malgré son côté rocambolesque. A leur offrir donc.

     

     Un jeu dangereux, Chrystine BROUILLET

     

     

     

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  • Les secrets des filles au chocolat, Cathy CASSIDYToutes les filles ont des secrets. Les filles en chocolat, comme les autres.
    Ce joli livre-étui à soufflets dissimule cinq livrets inédits, un par fille : Cherry, Skye, Summer, Coco et Honey. A l’intérieur, des jeux, des tests, des portraits chinois, des recettes, créations, bricolages, décos... Des conseils de manucure, des idées cadeaux... tout pour plaire aux filles et aux lectrices de Cathy Cassidy

    Mon avis :

    L’aspect est coloré, girly. Ce coffret à secret consacré aux héroïnes est attrayant pour les jeunes lectrices. Les recettes et idées déco sont sympas par contre les histoires sont vraiment trop courtes pour être intéressantes. Je n’ai pas lu toute la série mais je n’ai retrouvé aucune ressemblance entre les descriptions des personnages connus et les romans. Un pur produit marketing semble-t-il. Et donc, 15 euros, cela est franchement exagéré.

     

     

     

     

     

     

     

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