• Refuges, Annelise HEURTIERMila, une jeune italienne, revient sur l'île paradisiaque de son enfance, espérant y dissiper le mal-être qui l'assaille depuis un drame familial.
    Très vite, d'autres voix se mêlent à la sienne. Huit voix venues de l'autre côté de la Méditerranée qui crient leur détresse, leur rage et la force de leurs espérances.

    Mon avis :

    C’est toujours un plaisir d’apprendre qu’Annelise Heurtier a sorti un nouveau roman. On sait d’emblée qu’on sera amené à découvrir un mode de vie différent du nôtre, un quotidien moins rose et une réalité qu’on méconnait.

    Après le Népal et la Mongolie, nous partons moins loin cette fois. Au sud de l’Italie, sur l’ile de Lampedusa. Un bel endroit qui fait trop souvent la Une des médias pour des raisons sordides. Alors que Mila y retourne en vacances dans la maison paternelle, espérant que ce retour aux sources sera bénéfique pour sa famille, un nouveau drame humanitaire se prépare. Loin de cette ile paradisiaque aux paysages enchanteurs qui réconforte Mila au fur et à mesure de son séjour, huit jeunes Erythréens s’apprêtent à forcer le destin au péril de leur vie. Leurs récits personnels ponctuent celui des vacances de Mila. Si l’ambiance familiale lui semble pesante, que dire de celle du quotidien de ces jeunes gens ?

    Comme à son habitude, Annelise Heurtier nous propose l’histoire d’une jeune européenne à problème et la compare à celles d’adolescents d’ailleurs. Sans porter de jugement, elle pousse le lecteur à relativiser ses petits malheurs en le confrontant aux vrais problèmes du monde. Elle ne force pas le trait, elle nous présente la vie telle qu’elle est, dans un récit subtil, émouvant et fort. Son écriture très visuelle nous permet d’imaginer avec précision tant la splendeur des paysages décrits par Mila que la misère des conditions de vie des jeunes Erythréens. Loin de pousser à la culpabilité, l’auteure suscite cependant l’émotion et la réflexion à travers un récit réaliste et juste.

    Mieux ficelé que « Là où naissent les nuages » (ici), plus abouti, ce roman poignant est une réussite et devrait être lu par tous les adolescents. Après sa lecture, on ne voit plus les immigrés clandestins de la même façon.
    Merci beaucoup aux éditions Casterman pour cet envoi.

     

     

     

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  • Expérience Noa Torson : Ne t'arrête pas, Michelle GAGNONNoa se réveille sur une table d'opération, une cicatrice en travers de la poitrine. Elle ne sait pas où elle est, ni ce qui lui est arrivé. Alors elle prend la fuite, des tueurs à ses trousses. La jeune fille, hackeuse de génie et solitaire, pense pouvoir semer facilement ses poursuivants. Elle se trompe : pour la première fois de sa vie, si elle veut survivre, Noa a besoin d'aide. Car elle est la clé d'un terrible secret. Et ceux qui la traquent n'ont aucune intention de la laisser s'échapper.

    Mon avis :

    Ce roman jeunesse est exactement ce que je tente de faire lire à mes élèves : des héros adolescents pas nunuches qui prennent leur vie en main, une problématique en phase avec l’actualité (les recherches médicales, les manipulations génétiques, les lobbies pharmaceutiques...) et un rythme enlevé qui donne envie d’entamer le chapitre suivant dès qu’on arrive à la fin. Tout serait parfait s’il n’y avait le prix, trop élevé pour mes élèves.
    Mais revenons au récit.
    Commençant sur les chapeaux de roues, il nous entraîne dans les rues de Boston au côté de Noa qui fuit devant un danger qu’elle n’identifie pas. Réagissant d’instinct à la menace, cette jeune fille qui vit en marge de la société met en œuvre son expérience et sa débrouillardise pour se mettre à l’abri. Adolescente intelligente, habile en informatique, elle se découvre lentement au fil du roman. Sauvageonne et peu habituée à faire confiance, elle est sans cesse en alerte et sur ses gardes. Un beau personnage au caractère bien trempé, réactif et réfléchi à la fois.
    Peter, lui, a une vie aisée dans un beau quartier, en tout cas en apparence. En fait, sa vie n’est pas idyllique du tout et la solitude, il la connait lui aussi. Hacker très doué, il fera appel à Noa pour gérer un souci et sera finalement entrainé dans sa fuite. Eux qui pensaient semer facilement les poursuivants vont se retrouver traqués par des gens impitoyables qui n’ont aucune envie de les voir s’échapper. Une course contre la montre s’engage.
    Ce thriller efficace nous met sous pression dès les premières lignes jusqu’au dénouement final. Pas de temps mort. Une intrigue intelligemment construite et menée d’un bout à l’autre sur un rythme soutenu. Des héros attachants, des personnages secondaires intéressants et une réflexion sous jacente sur les côtés les plus sombres de notre société. Ce premier tome donne envie de lire la trilogie mais la fin ouverte peut malgré tout servir de fin. Bref, un roman ado palpitant et dynamique qui devrait trouver ses lecteurs.
    Merci aux éditions Nathan pour l'envoi de cette épreuve non corrigée.

     

     

     

     

     

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  • Si j'étais un rêve... Charlotte BOUSQUETLina et Nour s’écrivent de longues lettres. L’une décrit sa vie à Sofia, en Bulgarie, l’autre évoque les immeubles gris de la Seine-Saint-Denis. Une amitié forte se tisse peu à peu. La correspondance se transforme en confidences, les inconnues deviennent amies et partagent leurs coups de gueule, leurs coups de cœur, leur cri de guerre. Mais un jour Nour devient distante...

    Mon avis :

    Tout commence avec un travail scolaire imposé à une classe parisienne et une classe de Sofia. Il s’agit d’échanger une correspondance - pas de mail, pas de tweet– et de faire connaitre à l’autre son lieu de vie de manière originale. Peu à peu, une réelle amitié va naitre de ces échanges épistolaires où chacune se confie un peu plus au fil des échanges. Débutée sur le mode badin et terminant chaque fois par trois éléments du questionnaire de Proust, leur correspondance prend un tour plus intense quand des événements tragiques secouent la Bulgarie.

    L’auteure alterne lettres et messages rendant certains moments plus dynamiques et plus intimes. Comme de nombreuses adolescentes, elles partagent leurs rêves, leurs joies, leurs peines, leurs complexes... Ces moments m’ont paru vraiment très fleur bleue. A d’autres, elles font preuve d’une maturité et d’une réflexion presqu’adulte qui rend l’écart entre les deux un peu irréaliste à mon goût. Dans ces passages, on découvre la Bulgarie, ses tensions politiques et sociales, le sort réservé aux Tziganes et ce sont ceux qui m’ont le plus intéressée.

    J’ai du mal à exprimer un avis tranché en ce qui concerne ce récit. Il présente une structure décousue, des éléments répétitifs qui m’ont lassée, un air de déjà vu... mais il traite avec sensibilité de sujets qui préoccupent tous les adolescents comme l’image de soi, le corps, la quête identitaire et la découverte de l’autre issu d’un milieu différent. La fin inattendue vaut aussi la peine.  

    Je laisserai donc mes réticences d’adulte de côté pour me mettre dans la peau d’un(e) ado. Je pense que ce livre qui parle d’eux les touchera.

    Merci aux éditions Flammarion qui m'ont envoyé ce roman.

     

     

     

     

     

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  • Je m'appelle LIVRE et je vais vous raconter mon histoire, John AGARDDepuis des siècles, je raconte l’histoire des autres. L’heure est venue de raconter la mienne. De dire par où je suis passé. Avant d’arriver entre vos mains. On a corné mes pages. On a ri ou pleuré avec moi. On m’a banni, livré aux flammes... J’ai vu des civilisations naître et mourir. Pourtant, j’ai survécu. Ce que vous allez découvrir, cher lecteur, c’est un vrai roman, celui de ma vie. 

    Mon avis :

    En recevant ce livre, je l’ai d’abord trouvé très beau. Le papier épais est de qualité, la jaquette bleue et blanche en relief est sobre et raffinée, le livre est orné de belles illustrations de Neil Packer en noir et blanc... Ensuite, il m’a intriguée et finalement, il m’a séduite.
    Livre, narrateur interne, nous raconte ici son histoire, des tablettes d’argile et de la naissance de l’alphabet aux e-books. Avant lui, il y eut la voix. Quand autour du feu des hommes racontaient des histoires. Il existait déjà... dans les têtes. Puis, il y eut l’écriture.

    Vous l’avez compris, ce bel ouvrage de 140 pages nous présente avec humour son autobiographie. 5000 ans d’histoire condensés en quelques pages pour notre plus grand plaisir. Vingt petits chapitres qui se succèdent trop vite tant ils sont savoureux. Du papyrus au papier, en passant par le parchemin, le vélin... tout nous est expliqué, raconté de manière ludique et précise à la fois. Un récit romanesque, agrémenté d’anecdotes, de faits historiques, de citations magnifiques... Comment ne pas tomber sous le charme ?

    Ce récit s’adresse aux amoureux des livres mais, je l’espère, également aux enfants curieux aimant les jolies histoires. Un bel hommage aux lecteurs, aux bibliophiles, bibliothécaires, libraires et tous ceux qui font que ces objets magnifiques naissent et vivent entre nos mains.

    « Si tu ne connais pas les arbres, tu risques de te perdre en forêt ; si tu ne connais pas les histoires, tu risques de te perdre dans la vie. » Un vieux Sumérien.

    "Aucune frégate ne vaut un livre
    pour nous mener en terre lointaine.
    Aucun alezan ne vaut une page
    de poésie au pied dansant."
    Emily Dickinson

    Merci aux éditions Nathan pour cet envoi.

    Je m'appelle LIVRE et je vais vous raconter mon histoire, John AGARD

     

     

     

     

     

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  • L'Apache aux yeux bleus, Christel MOUCHARDMai 1870. Le jeune Herman, âgé de 11 ans, est enlevé par des Apaches. Il est le "cadeau" d'un chef à sa femme qui ne peut pas avoir d'enfant. Il devient un véritable guerrier. A 20 ans, en pleine guerre des territoires contre les "Visages pâles", Herman est reconnu par les soldats. Il servira d'intermédiaire entre les Indiens et les blancs d'Amérique et retournera dans sa première famille.

    Mon avis :

    Le sujet de ce roman m’a surprise. La jeunesse actuelle ne s’intéresse plus aux Indiens. J’en veux pour preuve mon fils ou mes élèves qui ne connaissent pas grand-chose de la lutte de ceux-ci pour garder leurs territoires. Ni des différentes tribus qui cohabitaient avant l’arrivée des Blancs. Mais en entrant dans la lecture, je me suis laissé prendre au jeu de ce roman d’aventures entrainant.

    La première partie nous permet de découvrir la vie des Indiens et le dur apprentissage auquel Herman est soumis. Il apprend non seulement à devenir un Apache mais est, par la même occasion, mis à l’épreuve en permanence. La seconde partie met en évidence la dure réalité de l’assimilation des Indiens.

    Christel Mouchard nous relate ici l’histoire vraie d’un jeune garçon enlevé par les Indiens avec lesquels il vivra près de dix ans. Elle nous offre un roman d’apprentissage qui entraine le lecteur aux confins des plaines du Texas et le confronte aux valeurs de ces hommes fiers et libres. Sa force de caractère et sa détermination lui permettront de trouver un équilibre dans cette nouvelle vie au point d’appréhender ensuite le retour dans sa famille biologique. Toute sa vie restera marquée par cette double appartenance.

    J’ai beaucoup apprécié ce roman et mon fils, qui l’a lu à ma suite, également. Cette plongée dans une culture inconnue lui a beaucoup plu. -L’immersion dans la tribu apache et ses coutumes est d’ailleurs l’un des points forts du roman.- Mais j’ai également aimé découvrir la métamorphose de cet enfant têtu et apeuré en un jeune homme fort et fier, capable de vaincre sa peur et ses réticences afin de survivre puis de vivre la tête haute. Une adaptabilité et une force de caractère assez exceptionnelles qui n’empêcheront toutefois pas une quête identitaire quasi permanente.

    D’une écriture fluide et agréable, ce récit devrait plaire aux jeunes lecteurs avides de découvertes et d’aventures. Les réactions et émotions de ce héros de leur âge trouveront certainement écho en eux.

    Merci aux éditions Flammarion de m’avoir fait parvenir ce récit.

     

    L'Apache aux yeux bleus, Christel MOUCHARD

     

     

     

     

     

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  • Complot à Florence, Guy JIMENESFlorence, juin 1611. Fiorina, une gamine des rues, est recrutée par un mystérieux comploteur pour s'introduire dans la maison de Galilée. Celui-ci, au sommet de sa gloire, prépare une grande fête en l'honneur du duc de Florence. Fiorina en profite pour se faire engager comme servante. Mais la jeune fille dissimule un secret propre à mettre en péril sa mission...

    Mon avis :

    Ce roman jeunesse s’inscrit dans la lignée des récits Nathan « Un regard sur... » mettant en scène un personnage historique et un jeune héros fictif. Ce dernier vivant dans l’intimité de ce personnage nous en raconte la vie où se mêlent vérité historique et fiction.
    Ici, l’intrigue nous emmène à Florence au début du 17e siècle. A cette époque, le grand-duc Côme II de Médicis est à la tête de la ville. En son honneur, Galilée organise une fête lors de laquelle il compte lui offrir une lunette astronomique qu’il a inventée et avec laquelle il observe le ciel. Un complot est alors organisé par « le Vénitien », un mystérieux personnage qui cherche à le faire passer pour un hérétique. Fiorina, une jeune sauvageonne, est recrutée pour l’espionner. Elle se fait engager comme servante dans la maison de Galilée afin de gagner sa confiance pour ensuite le compromettre.

    Guy Jimenes nous offre ici un récit qui nous plonge dans l’atmosphère florentine à une époque où intrigues, manipulations et complots sont légion. Nous sommes donc entrainés au cœur d’une histoire riche en rebondissements où luttes de pouvoir et jalousie se mêlent perpétuellement. Le style vif et les précisions historiques plongent le lecteur dans un récit captivant où le suspens perdure jusqu’au bout.

    Une fois de plus, cette collection nous offre une aventure palpitante où l’action est prétexte à découvrir l’Histoire et c’est passionnant. Il ne pourra que plaire aux jeunes lecteurs pour lesquels il a été écrit.

     

     

     

     

     

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  • Liber et Maud, Nadia MARFAINGDepuis son accident, Maud est comme morte.
    Les yeux vides, aucune envie, son lit pour seul horizon. Personne au monde pour l
    en sortir, fin du spectacle. Il y a bien Liber, dit Ptit Môme, presque seize ans pourtant, élève de seconde dans la classe de Maud et bien décidé à ne pas faire partie de ce monde-là. Chaque soir, après les cours, cest le même rituel. Maud lui crie : « Fous le camp ! » et lui, il saccroche. Malgré elle, Maud le laisse devenir Monsieur-Une-Idée-Par-Jour.
    Piscine, ping-pong, cinéma, la vie qui revient avec ses baisers volés et ses disputes. Très vite, Liber ne pense plus qu
    à une chose : faire lamour avec Maud. Cela lui donne des idées, mais pas de réponses. Tout le bouscule. Séparation de deux mois, déclare Maud un drôle de jour. Pour Liber, ça sonne comme la brève suspension de leur tandem. Une épreuve pour chevalier de conte de fées. Certainement pas comme une déclaration de mort.

    Mon avis :

    J’ai dévoré ce roman jeunesse.
    L’histoire de Maud est terrible. Jeune, jolie, populaire, elle se retrouve seule du jour au lendemain, après un accident de mobylette. Enfermée dans un monde sans repère, perdue, elle s’isole davantage. La souffrance la rend amère, en colère, vindicative, une vraie peste. Le personnage de Maud est particulièrement bien croqué. Ses réactions sont justes, sa manière de s’exprimer également et son caractère évolue finement tout au long du récit.

    J’ai eu plus de mal avec le personnage de Liber dont les réactions m’ont parues exagérément enfantines. Il est bon, trop bon même. Mais aussi d’une grande naïveté. Il agit avant de réfléchir et ne sait plus comment rectifier les choses ensuite.

    Sans doute est-ce cette union du feu et de l’eau qui rend l’histoire attrayante malgré des situations répétitives qu’on aurait pu éviter. Mais c’est surtout l’écriture précise et ciselée de l’auteur qui donne envie de tourner les pages et de découvrir ce qui va arriver.

    Une histoire d’amour touchante au langage parfois cru mais toujours juste, un regard intéressant sur le handicap et la résilience, qui devraient plaire aux adolescents.

     

     Liber et Maud, Nadia MARFAING

     

     

     

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