• Nummer, Frédéric STANILAND1er septembre 1939. Deux jours avant la déclaration de guerre, Toni vient de passer la frontière alsacienne. Son père et les emblèmes nazis sont derrière lui, en Autriche. Mais ici à Algolsheim, c’est l’ordre d’évacuation générale, tout le monde fuit. Et très vite, l’adolescent se sait poursuivi. Espions Allemands puis Anglais semblent rechercher quelqu’un ou quelque chose dans les prémices d’une guerre annoncée.
      De nos jours, un octogénaire, Séraphin, découvre chez un vieil ami disparu un mystérieux manuscrit, Nummer, écrit en allemand gothique durant la seconde guerre mondiale, ainsi que d’étranges messages, éparpillés dans sa maison… Quel message a voulu laisser son ami ? Aidé de jeunes voisins un peu envahissants, Pauline et Gabriel, il va tenter de résoudre l’énigme de « NUMMER » qui le mènera, entre autre, sur le chemin de son passé et de celui de Toni…

    Mon avis :

    J’ai lu tant de romans sur la Seconde Guerre mondiale que je deviens difficile. Pour me plaire, un roman sur le sujet doit m’étonner, être différent de ce que j’ai déjà lu... C’est le cas de « Nummer » que j’ai vraiment beaucoup aimé, tant en raison des événements racontés que par le côté enquête qui rend le récit palpitant.

    L’écriture fluide de l’auteur nous incite à tourner les pages sans y penser. Les chapitres impairs nous parlent de la quête de Séraphin et de la mission que lui a confiée son ami Gérard à sa mort. Les chapitres pairs nous racontent l’aventure de Toni et de la famille alsacienne qui l’a recueilli en 1939. Avec astuce, l’auteur termine chacun sur une interrogation ou une péripétie inattendue qui pousse le lecteur à en découvrir davantage.
    Malgré la gravité de la situation, l’humour est bien présent et les clins d’œil sont nombreux. La fraîcheur et l’innocence de la fillette qui va aider Séraphin dans ses recherches vont également alléger des souvenirs parfois lourds et tristes.

    Quant à l’histoire, elle a l’originalité de mettre en parallèle deux époques bien différentes, un témoin qui peut en parler et plusieurs générations qui œuvrent dans un but commun. Elle met aussi en lumière des faits de ce conflit sanglant dont les romans jeunesse ne parlent pas : la situation difficile de l’Alsace-Lorraine, l’enrôlement des « Malgré-nous » et le kindertransport qui verra près de 10 000 enfants juifs prendre la route pour l’Angleterre entre décembre 38 et mai 40. L’évocation de la tragédie d’Oradour-sur-Glane est également un moment particulièrement fort de ce récit. 

    Je remercie chaleureusement les éditions Scrinéo et Livraddict pour cet envoi qui est un coup de cœur.

     

     

     Nummer, Frédéric STANILAND14eNummer, Frédéric STANILAND

     

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  • VLa vie connectée, Stéphan JULIENNE et Joël de ROSNAYos enfants ignorent ce que sont exactement les pixels ou le cloud ? Ils ont envie de savoir comment fonctionne un moteur de recherche ? Comment on crée un jeu vidéo ? Alors ce livre est pour eux. Et pour vous. J

    Mon avis :

    A l’école, à la maison, au travail, les écrans ont envahi nos vies au point que cela nous semble normal. Mais savons-nous comment ça marche ? Personnellement, je n’en savais rien du tout. J’ai donc apprécié de découvrir dans ce livre publié dans la collection DOKEO, des réponses simples à des questions parfois compliquées.
    L’auteur, Stéphan Julienne, est journaliste et passionné des nouvelles technologies. En neuf chapitres, il nous explique les bases du numérique, comment s’orienter dans les moteurs de recherche ainsi que les astuces et secrets de la domotique ou des imprimantes 3D. On découvre aussi des trucs pour utiliser au mieux les appareils numériques. On apprend également que le premier tableau numérique a été créé en 1988 ou que nos balance, brosse à dents, thermomètre peuvent désormais se connecter à un smartphone ou un ordinateur pour faciliter le suivi de notre santé. A chaque chapitre, une vidéo réalisée par Joël de Rosnay apporte un apprentissage plus ludique et interactif. Pour le lire, il suffit de flasher le QR code ou de taper l’adresse dans son navigateur. Cet album interactif qui lie intelligemment papier et numérique, réel et virtuel réfléchit aussi aux implications du numérique dans nos vies et la société d’aujourd’hui.

    Les textes courts et la mise en page colorée attirent les jeunes (Mon fils de 14 ans a dévoré ce livre) et ils apprécient aussi le côté ludique des extensions virtuelles. Personnellement, je ne les ai pas trouvées indispensables pour moi. Mais elles sont particulièrement bien réalisées.

    Un ouvrage à offrir à vos enfants dès 11-12 ans afin de pouvoir ensuite le leur emprunter discrètement.

    Merci aux éditions Nathan pour cet envoi.

     

     

     

     

     

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  • Des ados parfaits, Yves GREVETAnatole et Célia ne sont pas comme tous les collégiens de leur âge. Trop bien élevés, trop calmes et réservés, ils suscitent la jalousie voire la méfiance de leurs camarades. On les surnomme « les robots de la classe ». Mais des événements inquiétants ne tardent pas à troubler leur vie bien réglée : un sinistre message inscrit sur le tableau, des lettres anonymes destinées à leurs parents... Que pourraient-ils avoir à se reprocher, eux, qui sont si parfaits ?

    Mon avis :

    Yves Grevet évoque ici le fantasme de nombreux parents : avoir des enfants parfaits. Qui n’en a pas rêvé un jour. (Surtout les jours de grosses bêtises). L’auteur les imagine comme incapable de penser par eux-mêmes, ces ados parfaits, lobotomisés, hyper surveillés et peu enclin à manifester leurs sentiments. Si la perfection est à ce prix, vaut-elle la peine d’être recherchée ?
    C’est une des réflexions que ce roman suscite. Il nous plonge dans une société du futur (2036) où tout doit être uniforme, sans tâche, pire, où l’Etat cautionne voire prône l’eugénisme, la possibilité d’obtenir des enfants conformes à ce qu’on attend d’eux. Jamais la question ne se pose de la responsabilité des parents dans les « dysfonctionnements » de leurs adolescents. Ce n’est que tout à la fin du livre qu’on la soulève quelque peu. Pourtant, ne sont-ils pas les premiers concernés ?

    Un jour, cette société parfaite est perturbée par des individus étranges qui viennent bousculer l’ordre établi. Très vite, les vernis craquent et ces ados parfaits commencent à se poser des questions. Pourquoi leurs parents se mettent-ils à chuchoter ? Pourquoi sont-ils contraints de rester cloitrés à la maison ? D’où vient cette colère qu’ils n’avaient encore jamais perçue chez leurs pères ? Une prise de conscience douloureuse mais salutaire va les rapprocher et leur permettre de faire face. La lutte contre une société déshumanisée commence.

    Ce récit de SF publié dans la nouvelle collection Soon de Mini Syros+, s’adresse à des jeunes dès dix ans. Les héros du récit en ont 13. Traitant d’un sujet d’actualité (les manipulations génétiques) et des relations parents-enfants, il devrait attirer l’attention des jeunes jusqu'au collège. Bien écrit, rythmé, implacable, ce roman à l’ambiance glaciale est non seulement à leur portée côté lecture mais aussi porteur de questionnements intelligents sur notre société.
    Ce roman peut sembler convenu aux adultes que nous sommes et aux adeptes de SF, mais pour s’initier au genre, il me semble parfait. Je vous le recommande.

     

     Des ados parfaits, Yves GREVET13e

     

     

     

     

     

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  • Ascenseur pour le futur, Nadia COSTE1991. Le jeune Brett est persécuté par Jérémy Mazalet et sa bande. Un soir, il se réfugie dans un entrepôt désaffecté pour tente de leur échapper. Il se croit perdu, quand soudain la porte d’un ascenseur s’ouvre : à l’intérieur, un adolescent tout en noir, qui semble le connaître... Sauvé ! Brett s’aperçoit alors que le panneau de l’ascenseur comporte une centaine de boutons : 1980, 1981, 1982… jusqu’à 2080. C’est le début d’un incroyable voyage.

    Mon avis :

    Voici un livre agréable à lire et qui mêle intelligemment un thème de société récurrent : le harcèlement, et un genre littéraire qui plait aux jeunes : le fantastique. Le lecteur est plongé dans un paradoxe temporel efficace qui permet de mettre les soucis de Brett en perspective.
    Très vite, le héros comprend quand il est dans l’ascenseur que son salut est cette passerelle vers le futur. Mais peut-on échapper à son présent ? Et ce que l’on vit enfant et adolescent n’est-ce pas ce qui conditionne notre personnalité d’adulte ?

    Ce récit rythmé et bien écrit suscite d’intéressantes réflexions sur la vie, les relations entre ados, la confiance en soi et plonge aussi le jeune lecteur dans la jeunesse de ses parents puisque l’histoire débute en 1991. Autant de thèmes et d’aspects qui parlent aux jeunes et les intéresseront très certainement. Ce livre est conseillé dès dix ans, je pense qu’il trouvera également un écho favorable auprès des collégiens.

    Ce récit fait partie d’une nouvelle collection des éditions Syros, Soon, qui proposent des récits futuristes à ses jeunes lecteurs. Je remercie Syros de m’avoir permis de le découvrir.

     

    Ascenseur pour le futur, Nadia COSTE10e 

     

     

     

     

     

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  • La collection « Les concentrés » de Nathan s’enrichit de quatre tomes en cette rentrée. Toujours ludiques et synthétiques, ils permettent aux enfants d’apprendre en s’amusant et de parfaire leurs connaissances générales. En lien avec les programmes scolaires, ils permettent aussi de réviser les matières vues.

     Les concentrés de Nathan

    Histoire de France : Sandrine Mirza et Etienne Jung ont choisi 50 dates importantes de Cro-Magnon au passage à l’euro. Un résumé, quelques mots clés et une ligne du temps présentent chaque événement. L’album se termine par huit grandes dates de l’architecture, de la littérature et des sciences et techniques.
    Petit regret personnel, en littérature on nous présente les grands courants et leurs écrivains de référence mais rien n’est dit sur le roman policier, Allan Poe, Leroux ou autres.

     

    Les concentrés de Nathan

    Grands explorateurs : Polo, Colomb, Magellan, Gagarine mais aussi Pythias, Alexandra David-Neel, Anne Bancroft et Mike Horn sont présentés ici par Emmanuelle Ousset et Vincent Desplanche. Une courte biographie, un potin, un fait exceptionnel est aussi mis en épingle rendant humain ces aventuriers de l’extrême.

     

     

     

    Les concentrés de Nathan

    Les Etats-Unis : L’Amérique, c’est bien sûr le Mayflower, les cow-boys et les indiens, Le Ku Klux Klan, la Guerre de Sécession. Mais c’est aussi un rayonnement artistique et scientifique hors du commun, une influence politique indéniable sur la scène internationale et des personnalités fortes qui ont fait son histoire. C’est tout cela que Gérard Dhôtel et Stéphane Nicolet nous présentent.

     

     

     

    Les concentrés de Nathan

    Le cinéma : Nous découvrons ici les étapes de tournage d’un film, son financement, la manière dont la distribution se déroule... Les grands genres cinématographiques sont présentés (burlesque, aventure, comédie musicale, dessin animé...) à travers les chefs d’œuvre du cinéma. On peut discuter sur le choix de certains ou les oublis mais le tout dresse un paysage assez complet de l’histoire du cinéma... américain essentiellement.

     

     

     

    A chaque fois, une application quiz est téléchargeable : le côté ludique de ces albums. 

    Une collection qui se diversifie tout en gardant son attrait et les points forts des tomes précédents.

    Merci aux éditions Nathan pour cet envoi.

    Les concentrés de Nathan9e

     

     

     

     

     

     

     

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  • Typos 2, Poison noir, Guido SCARDOLIUn virus, appelé le "poison noir" sème la panique à Maximum city. Cette micro-bactérie qui s'attaque aux récoltes, entraine une crise alimentaire et économique sans précédent. Une puissante société, AgroGen, prétend avoir trouvé un anti-virus. Mais pour l'équipe de typos, cette solution miracle cache quelque chose.
    Le pouvoir en place menace l'avenir des hommes. Une mission de tous les dangers...

    Mon avis :

    Nous retrouvons dans ce deuxième tome, les quatre adolescents étudiants en journalisme qui forment l’équipe de Typos. Les voici aux prises avec un scandale écologico-économique.

    Un mystérieux champignon a détruit les récoltes des Territoires, le prix des denrées alimentaires a flambé et la famine guette. Un anti-virus apparaît alors comme par miracle. Cela met la puce à l’oreille de Typos. Bientôt, ils se rendent compte que d’autres catastrophes écologiques ont été résolues dans les années antérieures par la même firme dont les actions en bourse ont grimpé en flèche. Parallèlement, les publicités fleurissent dans la presse pour pousser les gens à investir dans l’agriculture et les OGM, d’alléchants crédits étant même accordés. Coïncidences ?

    Dans cette société du futur hyper informatisée et contrôlée par le pouvoir en place, Typos est le caillou dans la chaussure. Déterminés, altruistes, incorruptibles, ces futurs journalistes encadrés d’un professeur et du père de l’un d’eux n’hésitent pas à dénoncer les dysfonctionnements du système et ses abus. Travaillant dans l’anonymat par sécurité, ils sont souvent amenés à faire des sacrifices pour mener à bien leur mission.

    Ce deuxième tome nous donne enfin quelques précisions sur les personnages et les raisons de leur recrutement au sein de l’équipe. Les liens se clarifient un peu et le danger se précise par la même occasion. Il peut cependant se lire indépendamment du premier car les faits importants sont rappelés dans l’histoire. Comme le 1er opus, ce récit permet d’amorcer en classe une réflexion sur l’information, la presse, le choix des sujets traités... mais également sur le pouvoir des multinationales, la spéculation, les jeux d'influence et le manque d'éthique. (Qui a dit Monsanto ?)

    Un roman jeunesse bien construit, haletant et sans temps mort qui mêle avec intelligence et finesse des problèmes d’aujourd’hui et une fiction futuriste convaincante. Le sujet et les nombreuses trouvailles technologiques plairont très certainement aux adolescents.
    Un roman paru aux éditions Flammarion.

     

     Typos 2, Poison noir, Guido SCARDOLI

     

     

     

     

     

     

     

    8e

     

     

     

     

     

     

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  • Le Cri, Martine LATULIPPEAlexia rêve de faire partie de LA gang populaire de l'école et elle est bien près d'y parvenir. Mais le rêve se transforme en cauchemar quand la jeune fille devient témoin du harcèlement infligé par la bande. Sabrina semble capable de tout pour rendre la vie impossible à Maude, une ancienne amie d'Alexia. Et Antoine, qui est si beau, est-il vraiment différent des autres ? L'intimidation aura des conséquences encore plus tragiques que tout ce qu'elle aurait pu imaginer.

    Mon avis :

    Un très court (89 pages) roman jeunesse, percutant comme un coup de tonnerre.
    Dès le départ, on sait que quelque chose de grave est arrivé. On remonte le fil de l’histoire grâce à Alexia, le témoin, qui confie ses états d’âme et ses regrets face aux événements qui se sont passés dans son entourage.
    On entre de plain pied dans le monde de l’adolescence et des bandes de collège. Les jalousies, les mesquineries, les intimidations... toujours pour rire... jusqu’à ce que le harcèlement moral se fasse violence, cruauté.

    Le récit est trop court pour entrer dans une analyse psychologique détaillée mais l’intrigue est efficace, les événements chocs et confrontent brutalement les jeunes à la réalité du harcèlement. Une écriture frontale, concise qui place chacun face à ses responsabilités. L’auteure décrit avec subtilité et sensibilité cet univers trouble sans juger mais en posant des questions choc : le jeune qui détourne le regard est-il conscient qu’il se rend complice ? pourra-t-il vivre ensuite avec ces souvenirs ? Se rendent-ils compte, les jeunes, qu’un harceleur est toujours quelqu’un en souffrance qui attaque le premier pour parer les coups ?

    Le Cri dénonce une situation intolérable et pourtant trop souvent tolérée en silence alors que les témoins détiennent le plus souvent la clé d’un dénouement heureux pour la victime. Un récit poignant - hélas d'actualité - qui n’est pas sans rappeler « Le coup de la girafe » de Camille Bouchard et que l’on devrait faire lire à tous les jeunes ainsi qu'aux éducateurs et enseignants.

    Très populaire au Québec, Martine Latulippe écrit pour la jeunesse depuis 1999. « Le Cri » a été nominé au Prix jeunesse des libraires en 2013.

     

    Le Cri, Martine LATULIPPELe Cri, Martine LATULIPPE

     

     

     

     

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