• Et si c'était niais ? Pascal FIORETTOCoup de tonnerre dans l'édition contemporaine! Les écrivains à succès disparaissent l'un après l'autre: DHL, Fred Wargas, Marc Lévis... Si Jean d'Ormissemon est étrangement épargné par le kidnappeur en série, Mélanie Notlong sait qu'elle est une cible de choix... Le commissaire Adam Seberg tente de découvrir le mobile de l'auteur de ces enlèvements. Mais, rongé par les soucis personnels, parviendra-t-il à protéger Anna Galvauda? Pascal Fioretto, pasticheur en série, relève avec brio la double gageure de nous raconter une histoire policière et de parodier à chaque chapitre le style d'un écrivain contemporain à succès. 

      

    Mon avis :

     

    Rencontré quelques fois sur les blogs, ce livre m’a été prêté par une amie et j’ai passé un bon moment en sa compagnie. Bien vu, drôle et irrévérencieux à souhait, il égratigne quelques personnalités du monde littéraire. On prend plaisir à ces pastiches, même si on n’a pas lu tous les auteurs. Mais le plus jubilatoire est bien sûr de le voir moquer l’auteur que l’on n’aime pas, qui nous hérisse justement pour les travers qu’il met en exergue.

     

    L’idée est d’autant plus intéressante que l’auteur nous présente ici une intrigue policière sur fond de rentrée littéraire où chaque chapitre est rédigé « à la manière de… », sorte de cadavre exquis des auteurs les plus « bancables »

    L’imitation est juste, fine et met parfaitement en évidence les petits et grands tics d’écriture de ces auteurs. J’ai particulièrement aimé le pastiche de Christine Angot et son style haché – sans style - qui me rebute tant. Bien sûr, qui dit pastiche, dit aussi exagération. Et toutes les habitudes d’écriture rassemblées en un seul chapitre, cela confine à la nausée littéraire.

    Derrière ce livre, court et vite lu, on sent cependant un vrai travail de lecteur. Il a fallu des heures de lecture attentive à l’auteur pour préparer la matière de ce qui allait devenir son propre ouvrage.

    Petit bémol : je n’ai pas goûté la fin. La scène du restaurant qui vient en épilogue n’est pas convaincante. Dommage.

     

    Paru en 2007, ce livre pourrait proposer une suite, mettant en scène d’autres écrivains. Si ce premier opus cloue au pilori les auteurs les plus prolifiques (qui ne sont pas forcément les moins bons), on serait en droit d’en attendre un autre, épinglant des auteurs qu’il est de bon ton d’avoir lu et que la presse encense dès qu’ils commettent le moindre paragraphe, pour leur univers si particulier. Je peux proposer quelques noms…

      

    Lire aussi l'avis de Meloe ici.

     

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  • En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire «oui» : elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte. 

     

    Mon avis :

     

    Ayant refusé de lire les critiques et commentaires sur ce roman, avant de le lire, j’avoue avoir été décontenancée en débutant ma lecture. En effet, je ne m’attendais pas du tout à cette histoire. Je ne sais d’ailleurs pas à quoi je m’attendais, mais sûrement pas à un récit mettant en scène une emmurée au Moyen Age.

    Peu à peu, cependant, je suis entrée dans le récit et ai savouré, sans bouder mon plaisir, la langue si joliment mise en œuvre par Carole Martinez, ses descriptions fortes qui nous embarquent dans son monde où réalité et fiction se mêlent avec bonheur. La plume fraîche et rythmée de l’auteur donne la parole à une recluse de 15 ans, Esclarmonde, qui a choisi d’être emmurée vivante pour aimer et servir Dieu plutôt que d’être offerte en mariage à Lothaire, un rustre dont elle ne veut. Depuis la cellule qu’elle s’est choisie, et où elle pensait vivre solitaire, elle recevra la visite quotidienne de pèlerins venus lui confier leurs prières, leurs péchés et leurs demandes d’intercession. Son immobilité lui donnera accès à un riche chemin intérieur et devinant les âmes, elle leur servira de révélateur voire de psychanalyste.

    Mais le choix que l’on fait à 15 ans, pure et naïve, ignorante de la vie, peut-il déterminer une vie entière ? La foi, l’amour et l’abnégation peuvent-ils combler à jamais ?

     

    Ce conte, terrible à bien des égards, est loin des récits à la mode aujourd’hui. Mais malgré l’époque et le thème, il est d’une modernité étonnante. Loin de l’amour courtois, il nous donne à voir la violence des mœurs et la condition des femmes au Moyen Age ; emmurée, Esclarmonde est plus vivante et libre que beaucoup de ses contemporaines ; solitaire, elle est pourtant toute entière liée à sa famille et au monde…

    Les personnages secondaires sont aussi attachants et vrais, tel un Lothaire repenti et voué à un amour platonique et déchirant, ou une Bérengère, assumant pleinement ses atours et sa condition de servante. Ils portent l’intrigue et font avancer le récit.

     

    Carole Martinez signe ici une ode à la vie, à la sensualité, à l’amour (divin et humain) qui est aussi une merveilleuse parabole qui nous donne à réfléchir sur notre propre vie. C’est aussi une belle réflexion sur la puissance de la foi et les doutes qu’elle suscite.

    On ne sort pas indemne de cette lecture. Il faut prendre le temps de la digérer, de l’apprécier, voire y revenir. Carole Martinez est décidément une formidable conteuse.

     

    Au moment où j’achevais cette lecture, « Du domaine des Murmures » recevait le Goncourt des lycéens. Prestigieux prix non galvaudé.

      

    Découvrez ici l'avis de Anne (des mots et des notes) et de Clara  Miss Alfie

      

      

      

      

      Du domaine des Murmures, Carole MARTINEZ

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  • Le rêve de Champlain, David HACKETT FISHERDans Le rêve de Champlain, l’historien américain David Hackett Fischer brosse un portrait profondément renouvelé et fascinant de Champlain. Champlain a lutté pour la réalisation d’un rêve insensé, un grand dessein pour la France en Amérique. Pendant trente ans, il a sillonné un territoire que se partagent aujourd’hui six provinces canadiennes et cinq États américains, tout en menant un combat non moins farouche contre les ennemis de la Nouvelle-France à la cour d’Henri IV. Lui qui est né dans un pays ravagé par les guerres de religion, il a encouragé les mariages entre colons et Indiens, il a prêché la tolérance envers les protestants. Il a inlassablement tenté de maintenir la paix entre les nations indiennes, et il a su, quand il le fallait, prendre les armes et imposer un nouvel équilibre politique, se révélant un guerrier et un stratège redoutables. Fruit d’une recherche colossale, cette grande biographie, la première depuis des décennies, est tout aussi enlevante que la vie de son modèle.

     

    Mon avis :

     

    J’ai déjà parlé de ce bel ouvrage dans la partie accueil, il y a quelques semaines. J’arrive doucement au bout – je lis un chapitre tous les jours – et il est temps d’en faire une critique plus substantielle.

     

    Cette biographie d’un homme exceptionnel se lit comme un roman d’aventures. Elle nous emmène du petit village de Brouage à Québec en passant par les Amériques. C’est un livre savant, fruit d’un colossal travail mais jamais on ne peine à le lire. Seul le nombre de pages peut sembler rébarbatif car une fois ouvert, on n’a de cesse de connaître les divers épisodes de la vie de Samuel de Champlain qui consacra toute sa vie à son œuvre, au détriment de sa vie privée, et joua plusieurs rôles complémentaires au fil de sa mission. Il n’avait pas seulement à installer une colonie française en Amérique, il devait aussi lutter contre les opposants à ce projet au sein même de la cour d’Henri IV. Un grand écart permanent entre deux continents et deux conceptions de l’avenir.

     

    Champlain n’était pas un colonisateur brutal et sanguinaire. Il a, avant tout, cherché à connaitre et à comprendre la vie et la culture des autochtones. Il a lié des amitiés, passés des accords et cherché très souvent une juste issue à l’installation de la colonie française outre Atlantique. Dans un monde de cruauté et de violence, il rêvait de paix et d’humanisme. Il porta ce rêve pendant plus de  30 ans !

    « Le seul vrai « nouveau monde », créé en Amérique dans la mixité, le métissage, le mélange des cultures, des ethnies, des espoirs et des idées, c'est celui de Champlain. » 

    Son attitude envers les Inuits et les Amérindiens tranchait singulièrement avec celle des colonisateurs qui l’avaient précédé. Le père de la Nouvelle France était un homme généreux et bienveillant, un soldat à l’esprit pacifique et un excellent navigateur.

      

    Champlain a combattu aux côtés d'hommes qu'il admirait, comme Martin Frobisher, un héros à ses yeux. Mais Frobisher, Francis Drake, ou les conquistadors espagnols, l'ont déçu par leur brutalité, et plus encore par le peu d'intérêt et d'ouverture d'esprit qu'il manifestait à l'égard des peuples d'Amérique, que Champlain rêvait, lui, de connaître et de mêler à son œuvre. L’empire bâti par les Anglais sera plus grand et plus puissant que l’œuvre de Samuel de Champlain, et à son époque, cela sera vu comme un échec. Mais du point de vue humain, les relations entre Français et indigènes ont été créatrices, intimes et riches. Ce fut une véritable leçon de vie et donc une formidable réussite. Son idée fixe que nous sommes tous frères est, aujourd’hui encore, un hymne à la vie et à l’amour qu’il nous demande de perpétuer.

     

    Si l’on devait résumer l’homme en quelques mots, on pourrait dire que ce fut un vrai héros, au sens le plus noble du terme et un homme admirable. Un humaniste en somme.

     

    Pour lire un extrait du livre, cliquer ici : http://www.lactualite.com/culture/livres/le-reve-de-champlain 

     

      

     

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  • Journal intime d'un arbre, Didier VAN CAUWELAERTIl s’appelait Tristan, il avait trois cents ans, il avait connu toute la gamme des passions humaines. Une tempête vient de l’abattre, et c’est une nouvelle vie qui commence pour lui. Planté sous Louis XV, ce poirier nous entraîne à la poursuite du terrible secret de ses origines. Des guerres de religion à la Révolution française, de l’affaire Dreyfus à l’Occupation, il revit les drames et les bonheurs dont il a été le témoin, le symbole ou la cause. Mais, s’il est prisonnier de sa mémoire, il n’en reste pas moins lié au présent, à travers ce qui reste de lui : des racines, des bûches, une statue de femme sculptée dans son bois, et les deux êtres qui ont commencé à s’aimer grâce à lui…

     

    Mon avis :

     

    De quoi se compose la conscience d’un arbre ? Est-il doué de sentiments, de mémoire ? Et si les objets et les arbres pouvaient parler, que nous raconterait-il ? Ne nous sommes-nous pas tous posé la question, un jour ou l’autre ?

      

    Tatiana de Rosnay pense que les maisons ont une âme et se souviennent, Didier Van Cauwelaert donne la parole à un poirier. Son histoire, ses secrets dévoilés nous font voir le monde de manière nouvelle, nous donne une autre version des faits écrits ou racontés par les hommes. Trois cents ans de souvenirs, cela en fait des choses à raconter.

    Mais ce qui est mieux encore, c’est que le récit ne s’achève pas avec la mort de l’arbre. Il va au-delà grâce à ses bûches et à une statuette qui sera témoin, des années encore, de la vie comme elle va autour de lui.

    Original et intéressant, ce livre dépasse le roman à proprement parler pour nous instruire de faits réels comme la capacité qu’ont les végétaux à produire des hormones qui stériliseront leurs insectes prédateurs ou l’affaire des Convulsionnaires de Saint Médard ou un autre regard porté sur l’affaire Dreyfus. Plaisant à lire, écrit dans un style fluide qui donne envie de tourner les pages pour en découvrir davantage, ce roman m’a parfois désarçonnée par le non respect de la chronologie. Cela part dans tous les sens au gré des souvenirs qui affleurent, l’un entraînant l’autre. Comme lors d’une conversation entre proches.

      

    Au diable l’Express et le test de la page 99, j’ai passé un agréable moment avec ce roman qui sort un peu des sentiers battus et nous pose au final, une question toute simple : quelle est la bonne façon de mourir ?

     

    Merci aux Editions Michel Lafon  pour cet envoi.

      

    Journal intime d'un arbre, Didier VAN CAUWELAERT

      

      

      

      

    Afin de terminer mon challenge "Petit Bac" initié par Ennalit, j'inscris ce livre dans la catégorie "Végétal".

      

    Journal intime d'un arbre, Didier VAN CAUWELAERT

      

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    Le dernier brame, Jean-Claude SERVAISColette a été élevée dans une famille d’accueil. Adulte, elle cherche à entrer en contact avec sa mère. Mais pour communiquer avec elle, elle n’a d’autre choix que d’entrer dans l’univers obsessionnel que celle-ci a construit autour de “Monsieur Blanche”, le best-seller de l’écrivain Bernard Chalenton auquel elle voue un véritable culte. Ce qui n’était, au départ, qu’un substrat thérapeutique va prendre une dimension inattendue quand surgit, derrière l’icône, le pervers manipulateur.

     

    Mon avis :

     

    La saison du brame, c'est l'instant fatidique où le cerf dominant gagne au combat la suprématie sur les autres mâles et la jouissance exclusive des femelles de la harde. Mais qu'advient-il du maître quand la vieillesse le fait ployer devant un adversaire plus jeune ? (NDE)

    C’est là tout le propos du récit. En une belle métaphore, Servais nous conte deux histoires en parallèle : celle qui se noue entre Colette, sa mère et l’écrivain, et celle de la forêt qui vibre sous le brame, rituel éternel de passage de force pour la survie de l’espèce.

     

    Cette double approche lui donne l’occasion de dessiner (je dirai presque peindre) la forêt et les sous bois à l’époque où elle explose littéralement de mille feux. Les palettes de couleur et de lumière fusionnent avec brio pour nous offrir des dessins d’une criante réalité. Fascinante, la nature nous apparaît ici dans tout son éclat ; personnage à part entière du drame qui se joue devant nous. Car c’est bien d’un drame dont il s’agit ici. Orgueil, vanité, perversion, autorité et traîtrise nous offrent un cocktail âcre dont l’auteur ne sortira pas indemne. Et par l’analogie qu’il fait, Jean-Claude Servais nous rappelle que l’homme et la nature sont intimement liés.

    Cette bande dessinée se lit comme roman, puis se déguste une seconde fois comme une exposition d’instantanés sur la forêt ardennaise. L’album est magnifique et sera très certainement primé.

    S’étant inspiré de l’œuvre d’écrivains et de scientifique connus pour illustrer son récit, Servais leur rend hommage à la fin de l’album d’une bien belle façon.

     

     

    Le dernier brame, Jean-Claude SERVAIS

     

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  • Borgia, Tom FONTANA1492. Le pape Innocent VIII se meurt. Au Vatican, un cardinal catalan, assoiffé de pouvoir, est prêt à tout pour lui succéder. Un homme d'une cruauté sans égale, dont le nom restera dans les mémoires comme l'un des plus tristement célèbres de l'histoire de l'Eglise catholique : Rodrigo Borgia. Elu au Saint-Siège grâce à la corruption, il doit faire face, dès sa prise de pouvoir, aux complots des grandes maisons romaines qui veulent la perte de cet "étranger" aux mœurs scandaleuses.

    Dépenses fastueuses, maîtresses, enfants illégitimes qu'il marie au gré de ses alliances, assassinats en cas de difficulté : Rodrigo joue selon ses propres règles. Mais quand les armées du roi de France arrivent aux portes de la ville, il sait qu'il lui faudra l'appui de ses fils. Auquel pourra-t-il faire confiance ? A Juan, l'arrogant enfant gâté, ou à Cesare, tourmenté par la noirceur de ses pulsions ? De ses choix dépendront non seulement l'avenir des Borgia, mais aussi celui de Rome et de l'Italie tout entière.

    Ancrée dans le foisonnement intellectuel et créatif de la Renaissance, cette saga dramatique retrace la grandeur et la décadence d'une illustre famille ; de Cesare, le modèle du Prince de Machiavel, à Lucrèce, tiraillée entre mysticisme et sensualité, en passant par la sulfureuse Giulia Farnese et l'insaisissable Rodrigo.

     

    Mon avis :

     

    L’engouement pour cette famille et son histoire n’est pas nouveau. Victor Hugo, en 1833, écrit déjà « Lucrèce Borgia », un drame qui inspirera Donizetti qui en fera, la même année, un opéra du même nom. Au moins dix films ont été réalisés sur les Borgia, plus les séries télévisées. Elle a même récemment, inspiré les créateurs de jeux vidéo (Assassin’s Creed).

    On peut se demander d’où vient cet intérêt. Certes, Rodrigo Borgia, qui deviendra le pape Alexandre VI, a des maîtresses, des enfants et vit dans le luxe. Mais ses prédécesseurs et successeurs ne vivaient pas différemment. Aujourd’hui, cela nous choque. A l’époque, il n’en était rien. Le souverain pontife n’était-il pas un monarque temporel comme un autre, défendant son trône contre ses rivaux ?

      

    Ce qui passionne et intrigue, c’est le pouvoir et la fortune de cette famille. Ce que l’on sait d’elle, et ce que l’on invente. N’est-on pas allé jusqu’à leur prêter des relations incestueuses ? Les rumeurs et les légendes ont la vie dure ; surtout lorsqu’elles touchent des puissants. Et il y a là un fabuleux vivier à exploiter.

    Le récit de Tom Fontana n’apporte pas grand-chose de neuf sur l’histoire de cette famille. Son roman est directement tiré de la série télévisée qu’il a réalisée pour Canal + et dont le premier épisode passe sur les écrans ce 10 octobre. Mais l’écriture est alerte, vive et ne s’embarrasse pas de détails inutiles ou de longues descriptions. Elle va droit au but, relatant avec fougue, les intrigues, alliances et mésalliances, au fur et à mesure qu’elles rythment la vie des Borgia.

      

    De 1492, date de l’accession au trône pontifical de Rodrigo Borgia jusqu’en 1507, date de la mort de Cesare, son fils, il nous conte l’histoire bouillonnante des Borgia et accessoirement, de l’Italie de l’époque. Intrigue, sexe, sang et violence nous entraînent dans un tourbillon incessant, au cœur du Vatican et des prestigieux palais romains.

      

     Borgia, Tom FONTANA 

     

     

    A lire, l'avis de Mélusine.

      

      

    Borgia, Tom FONTANA

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  • Des vies d'oiseaux, Véronique OVALDEQuand sa fille Paloma déserte sans prévenir la somptueuse villa familiale, Vida Izzara croit en deviner la raison : elle serait partie avec son amant vivre une vie moins conventionnelle. Jusqu'au jour où Vida comprend que c'est elle aussi que Paloma fuit. Aidée par Taïbo, qui enquête sur un couple de jeunes gens habitant clandestinement les demeures inoccupées de la région, elle part à la recherche de sa fille. Ce périple la conduira de l'Irigoy de son enfance aux recoins secrets de son cœur.

    Les vies d'oiseaux, ce sont celles que mènent ces quatre personnages dont les trajets se croisent sans cesse. Chacun à sa manière, par la grâce d'un nouvel amour, est amené à se défaire de ses liens - conjugaux, familiaux, sociaux -pour éprouver sa liberté d'exister.

     

      

    Mon avis :  

    J’avais hâte de me plonger dans "Des vies d'oiseaux" dont on m’avait dit tant de bien. Et bien je suis déçue. Trop d’emphases et de critiques dithyrambiques m’ont fait espérer mieux ou autre chose.

     L’écriture fluide est agréable à lire. De courts chapitres s’enfilent comme des plumes. C’est doux, léger. Trop sans doute. Les descriptions sont belles : on ressent la moiteur de l’endroit, la résignation… Bref, on s’ennuie ! L’énigmatique Vida est trop floue ; la jolie Paloma trop lisse et Taïbo trop ténébreux. Chacun vit dans une prison dorée, face à la vacuité d’une vie qu’il n’a pas choisie mais dont il accepte le vide. J’ai eu l’impression d’errer dans un roman de David Hamilton, entre flou, légèreté et surexposition. Mon Dieu, que tout cela manque de vie !!

    Pourtant, cela aura pu me plaire.

      

    L’histoire d’abord : celle de deux femmes qui souffrent de ne pas être aimées et cherchent à s’en sortir. Mais pourquoi diable ont-elles besoin d’un homme pour y arriver ? Sont-elles faibles ou désœuvrées  à ce point ? Le désir qui pousse à s’affranchir des barrières sociales et familiales, ce n’est pas très original.

    Le cadre ensuite : l’Amérique du Sud, le Mexique ou tout autre pays des environs. Une région où les gens ont le sang chaud et ne s’en laissent pas compter, où la vie est dure et n’épargne personne. Mais ici, les personnages sont las de vivre dans leur cage dorée. Toute énergie, toute fierté semblent les avoir quittés.

    Les noms : rien n’est nommé au hasard dans ce récit. Ni Vida (la vie ?!) ni Paloma (la colombe)…

    L’écriture : agréable, aérienne, très juste et superbement descriptive. Mais une phraséologie parfois déroutante de longueur. Une écriture mise au service d’une histoire dont le fond manque de profondeur, dont l’intrigue n’est pas, hélas, assez travaillée.

     

    Un style superbe ne fait pas un livre à lui seul. L’histoire aurait mérité un peu de densité !

     

     

     Des vies d'oiseaux, Véronique OVALDE Merci à Priceminister de m'avoir envoyé ce roman dans le cadre des matchs de la Rentrée Littéraire.

     

     

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