-
Par argali le 25 Janvier 2020 à 00:00
Une civilisation qui s’effondre. Une maison au cœur de la forêt.
Deux sœurs.Un monde à réinventer.
Mon avis :
Adapté du roman de Jean Hegland, cette histoire débute un soir de Noël. Elle raconte la vie de deux sœurs tentant de survivre seules dans la forêt, après la mort de leurs parents. Le monde comme nous le connaissons a disparu, il n’y a plus d’électricité, plus d’essence, les transports ne circulent plus… Nell et Eva se donnent mutuellement la force de tenir debout et puisent dans leur passion, la lecture et la danse, l’énergie pour avancer. Elles se sont organisées pour vivre en autarcie et ne pas avoir à se rendre en ville, à deux jours de marche, où tout est pillé.
Ce récit post apocalyptique est une petite merveille. Non seulement en raison du texte de Jean Hegland qui nous parle de survie, de solidarité et de nature et pose la nécessaire question de notre adaptabilité à la nature et de nos capacités à survivre en cas de besoin. Mais aussi grâce aux dessins de Lomig.
La narration linéaire est régulièrement entrecoupée de flashbacks. Le travail graphique noir et blanc de Lomig ne distingue pas les deux mais on suit parfaitement. Les dessins expressifs des visages et les phylactères dépeignent avec doigté les moments de doutes et d’angoisse que traversent les filles.
J’ai beaucoup aimé les dessins au crayon qui rendent à merveille les beautés de la nature. La finesse des traits et la sensibilité de l’auteur magnifient les paysages, le ciel, la faune et la flore… Le style est dépouillé et d’une précision incroyable et le travail au crayon apporte de la douceur et de la matière, donnant à la forêt un rôle de personnage à part entière.
C’est une ode à la nature, à tout ce qu’elle peut nous apporter et que nous défendons si mal. Les rebondissements font avancer l’histoire et la tension monte petit à petit. Lomig dépeint parfaitement aussi les héroïnes de cette histoire et l’évolution de leur relation. Le style dépouillé des dessins colle parfaitement à la narration et à l’ambiance crée par Jean Hegland. Pour moi, l’adaptation du roman est parfaite.
2 commentaires -
Par argali le 22 Janvier 2020 à 00:00
"Enfant, lorsqu’il était en vie, il se couchait dans l'herbe, le soir, pour observer le ciel. Aujourd’hui, depuis son carré d’herbe étanche à la lumière, il a beau plisser les yeux, il ne peut plus rien voir."
Jusqu’il y a peu, Alexis était vivant. A présent, il ne sait plus. Il perçoit encore la vie alentour, le bruissement des feuilles, le pas des visiteurs, et celui, sautillant, de sa petite sœur qui vient le visiter en cachette.
Il se sent plutôt bien, mais que fait-il là ? Il ne sait plus. Ses proches n’y comprennent rien non plus. Quel est le mystère d’Alexis ? Qu’a-t-il voulu cacher à en mourir ?
Mon avis :
Ce livre est un premier roman (et le deuxième écrit) de Caroline Valentiny et pourtant il est maitrisé d’un bout à l’autre. La langue de l’auteur est précise, belle, musicale. Le style est léché tout en étant fluide.
Nous suivons les pensées de cinq personnages dont Alexis, 20 ans, décédé, et resté coincé entre deux mondes et sa mère, Madeleine, qui survit dans un état second, depuis le décès de son fils aîné. Par une prosopopée particulièrement réussie, l’auteure nous donne à connaitre les sentiments d’Alexis et le retour réflexif qu’il fait sur sa vie. Sa mère, qui refuse de croire à son suicide, se met à la recherche de la moindre information sur ce fils qu’elle connaissait finalement mal depuis son entrée dans l’adolescence et le mutisme dans lequel il se retranchait. Elle se met à la recherche de personnes qui l’ont connu hors de la sphère familiale pour comprendre. C’est le croisement des deux récits qui nous permet peu à peu de découvrir ce qui s’est passé.
Par les perceptions de la vie sur Terre qu’Alexis ressent depuis sa tombe, par les confidences que sa petite sœur vient lui faire chaque jour et par l’attitude, diamétralement opposée, des parents, Caroline Valentiny aborde tous les aspects du deuil. Psychologue de formation, elle a choisi d’alterner les points de vue pour présenter les attitudes possibles face à la perte et au manque. Tous les personnages sont justes et donnent au récit une cohérence et une profondeur rare.
Malgré la délicatesse du sujet principal et d’autres tout aussi sombres, parfois à peine esquissés, on sort de cette lecture apaisé, serein, après avoir ressenti des émotions vraies au fil des pages.
C’est un vrai coup de cœur pour moi que ce roman choral, très poétique ; un roman lumineux, intimiste et universel à la fois. Je ne peux que vous le conseiller.
13 commentaires -
Par argali le 18 Janvier 2020 à 00:00
"Les périodes de paix sont les pages blanches de l'histoire" : la formule du philosophe allemand Hegel est certes très contestable. Elle n'en renferme pas moins une vérité : depuis la plus haute Antiquité, l'activité guerrière de l’humanité a inspiré de nombreux écrivains et artistes. Si les pratiques et les représentations de la guerre ont cependant changé au cours des siècles, les écrivains ont bien prétendu parler toujours de "la" guerre, comme si, par-delà l'infinie variété des circonstances, demeurait une essence du conflit. »
Épopées, récits, romans, essais, traités, histoires, poèmes, pièces de théâtre, témoignages, reportages ont mis la guerre en scène, la décrivant, la codifiant, l'analysant, l'interprétant, la dépassant souvent, la conduisant ailleurs que sur les champs de bataille. L'encre des écrivains et le talent des artistes ont ainsi tenté de restituer quelque chose du sang et des larmes que la guerre a fait couler.
Mon avis :
Professeur d’histoire contemporaine, Sylvain Venayre signe ici un ouvrage richement documenté sorti à l’occasion du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Soutenu par plus de 150 extraits littéraires de l’Antiquité à nos jours, l’auteur nous invite à découvrir la guerre à travers ses représentations mythologiques, littéraires, philosophiques et artistiques. En effet, l’histoire de la guerre et aussi celle de la littérature : des épopées aux reportages d’aujourd’hui, des milliers d’auteurs ont décrit la guerre, les conflits armés, s’en sont servis comme toile de fond… Qu’ils aient fait ou non l’expérience de la guerre les lire aujourd’hui c’est retracer l’histoire d’une réalité des plus fortes, des plus intenses que nos sociétés aient vécues.
Cet ouvrage magnifique et très intéressant se découvre par petits bouts tant les documents sont riches. Il y a les textes, bien sûr, mais aussi des gravures, des tableaux, des illustrations, des photos… qui, tout au long des presque 400 pages nous donnent diverses visions de la guerre, magnifiant le courage des hommes ou les idées pour lesquelles ils se battaient, servant de propagande, de mises en garde ou se désolant sur les conséquences. Il serait trop long de citer tous les auteurs allant d’Homère à Musomandera mais j’ai aimé particulièrement les textes de St Exupéry, Simone Weil, Albert Camus et le poème de Rimbaud.
1 commentaire -
Par argali le 15 Janvier 2020 à 00:00
Vingt-cinq ans après avoir quitté sa ville natale sans y être jamais revenue, Leah voit son passé ressurgir avec violence. Une violence d’autant plus insoutenable que vont se réveiller en elle des sentiments qu’elle croyait morts à jamais…
Récit en deux volets, Sous la surface est un thriller d’une puissance et d’une virtuosité exceptionnelles, librement adapté du roman éponyme de Martin Michaud.
Mon avis :
Premier roman de Martin Michaud publié en Europe en 2014, Sous la surface nous plonge au cœur du système politique américain, de ses petits arrangements et des luttes intestines pour le pouvoir. On a beau savoir comme cela se passe grâce aux séries et films US, on ne peut qu'être surpris de voir comment certains tirent les ficelles et s'insinuent dans la vie même des candidats pour mieux influencer les élections.
Je ne reviendrai pas sur l’histoire, pour savoir ce que j’en ai pensé vous pouvez cliquer sur le titre ci-dessus, il vous mènera à la page de la critique.
Marco Dominici, dessinateur italien, adapte ici le scénario de Gihef et Michaud en bande dessinée. On est loin des dessins érotiques ou des monuments historiques de Xue Dan, de la série Succubes, qui me l’a fait connaître. Ici, on n’est pas à Macao mais en Amérique du Nord. Cependant, la précision qu’il apporte à ses personnages est la même, notamment avec Leah qu’il dessine avec soin qu’elle soit ou non vêtue. Les personnages sont nombreux dans ce récit et il a su donner à chacun une personnalité propre, un style personnel. Les traits sont précis, les expressions réalistes et les gestes nets. Les décors, variés, sont également travaillés que ce soient les rues des villes américaines, les transports ou les scènes d’intérieur, nombreuses. Il met également en évidence certains objets essentiels à l’intrigue, par des gros plans insérés adroitement dans la page. Quant à la colorisation de Cyril Saint-Blancat, elle met en valeur les dessins et distingue le passé (tons sombres, uniformes, gris ou bruns) du présent (tons chauds), apportant du relief à l’ensemble.
Quant à Gihef, dessinateur, auteur et scénariste belge, il adapte pour les éditions Kennes, le roman qui a fait connaitre Martin Michaud en Belgique et en Europe. Il a choisi de transcrire le complexe récit de l’auteur québécois par une succession de scènes brèves de deux ou trois pages, véritable découpage cinématographique tels que le montrent les séries américaines. Et cela fonctionne bien.
Drames, histoires d’amour brisées, manipulations, trahisons sont au cœur de cette histoire et remuent les eaux troubles du pouvoir.
1 commentaire -
Par argali le 11 Janvier 2020 à 00:00
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17. Il est sûr de lui, charmant et plein d’ennui, elle est timide, idéaliste et romantique. L’inévitable se produit, elle tombe amoureuse et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette pour de mauvaises raisons peut-être. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana a changé, Eugène également. Vont-ils aller à l’encontre de leurs sentiment ?
Mon avis :
La première surprise passée, récit en vers libres à la typographie originale, on entre peu à peu dans l’histoire. Eugène et Tatiana se retrouvent par hasard, dans un train de banlieue. Lui se rend à l’enterrement de son oncle, elle, à la BNF, lire et rédiger sa thèse sur Caillebotte. D’abord refroidi par le badge « Bébé à bord » qu’elle arbore, Eugène se surprend à la désirer et à la trouver belle. Ils échangent alors leur numéro de portable.
Cela commence d’une manière tout à fait naturelle, comme un roman contemporain. Mais très vite, on comprend qu’il s’agit là d’une réécriture d’Eugène Onéguine, le célèbre roman en vers de Pouchkine. D’ailleurs tous les personnages portent les mêmes noms.
Par un travail précis d’interprétation et de réécriture, Clémentine Beauvais nous entraîne à faire l’aller-retour entre le récit du 19e siècle et ce roman d’amour d’aujourd’hui. Cette réécriture lui donne la liberté de changer l’ordre des scènes et d’ainsi mettre l’accent sur l’amour contrarié de ces jeunes gens. Clémentine Beauvais a aussi pris quelques libertés avec l’histoire pour la rendre plus crédible aujourd’hui. Une belle idée.
J’ignore si l’ensemble des lecteurs aura la possibilité de déchiffrer les codes, de percevoir les allusions à Baudelaire ou Corneille ou de goûter aux classiques du genre que sont la scène de rencontre, l’écriture de la lettre d’amour et les autres que je ne vous dévoilerai pas pour ne pas gâcher la découverte. Mais c’est assez amusant à dénicher.
Pour rendre cette adaptation agréable et à la portée de tous, j’imagine le formidable travail de relecture et de préparation qu’il y a eu en amont. Etant donné la forme singulière du récit, on risquait de perdre la tension narrative de la pièce de Pouchkine. Un réel travail sur la langue et la construction a donc dû avoir lieu.
D’un romantisme moderne mâtiné de féminisme, ce roman audacieux vaut vraiment la peine d’être découvert.
7 commentaires -
Par argali le 7 Janvier 2020 à 00:00
Séduite à l’âge de quatorze ans par un célèbre écrivain quinquagénaire, Vanessa Springora dépeint, trois décennies plus tard, l’emprise que cet homme a exercée sur elle et la trace durable de cette relation tout au long de sa vie de femme. Au-delà de son istoire intime, elle questionne dans ce récit magnifique les dérives d’une époque et la complaisance d’un milieu littéraire aveuglé par le talent et la notoriété.
Mon avis :
Il est difficile de parler de ce livre de manière objective tant son sujet me révolte. Mais il est remarquablement écrit et vaut la peine d'être lu.
L'intelligence de Vanessa Springora est d'avoir pris GM à son propre jeu en l'enfermant dans un livre. Lui qui a bâti sa carrière sur le récit de ses actes délictueux, mettant en scène les très jeunes partenaires sexuels qu'il avait, sans jamais avoir le moindre remord, la moindre conscience qu'il ajoutait le mal au mal.
Dans ce récit à la construction impeccable, les titres des chapitres sont révélateurs : L'enfant, La proie, L'emprise, La déprise, L'empreinte, Ecrire.
L'auteure présente d'abord sa situation familiale, les conflits qu'elle supporte depuis ses cinq ans, l'inattention de ses parents envers elle, puis l'absence du père et l'inconséquence de sa mère. La rencontre avec GM, figure paternelle et homme attentif, ne pouvait que déboucher sur une méprise de la jeune fille qu'elle était, voyant dans ses marques d'affection l'amour pur et vrai qui lui manquait tant. Jamais, elle ne niera son rôle dans leur relation. Jamais elle ne fera passer pour viol ou agression ce qu'elle vivait avec consentement, persuadée d'aimer et d'être aimée follement. Et c'est là que le livre est bouleversant. Comme toute jeune fille, elle donne par amour, avec pureté et absolu alors qu'il prend en prédateur, calculateur froid et manipulateur. Nous, lecteurs aguerris, on le sait. Elle l'ignore.
Ce récit se lit d'une traite, la gorge serrée. Si vous cherchez des scènes hot, passez votre chemin. Ce récit ne parle que d'amour et de désir. Si vous cherchez de la calomnie, passez aussi votre chemin. Les faits racontés le sont avec mesure et mots pesés. La simple narration de leur histoire suffit à montrer le chasseur, le pervers narcissique qui toujours se victimise et jamais ne joue de son statut d'adulte pour protéger et éloigner l'enfant. L'auteure ne jette pas de noms en pâture à la vindicte populaire. Des initiales, un seul nom, un prénom, c'est tout.
La plume est précise, puissante, réfléchie, les mots choisis. Il ne s'agit pas de lyncher mais de se dire, de se confier comme on le ferait en thérapie. Avec vérité. Un livre indispensable pour comprendre et que tous ceux de ma génération devrait lire. - Je suis de celle de l'auteure. - Une parole de victime enfin libérée. Un retour sur un assourdissant silence, incompréhensible en 2020. Une voix forte et claire qui met tous les adultes d'hier et aujourd'hui face à leurs responsabilités.
A lire, à faire lire, indispensable.
Un article pertinent, une analyse complète qui montre bien que, non, ce n'est pas seulement le fait d'une époque.
https://les-enfants-en-morceaux.webnode.fr/l/soutiens-de-matzneff-l-heure-des-comptes-a-sonne/?fbclid=IwAR0DL010bjnapIldKNDyv5Qia7HBdCePkwZy_8j2c9UgspvP2j5K769fQ2s
11 commentaires -
Par argali le 4 Janvier 2020 à 00:00
Dans une France rurale aujourd'hui oubliée, deux gamins passionnés par les lettres nouent, dans le secret des livres, une amitié solide.
Le premier, orphelin de père, travaille comme forgeron depuis ses quatorze ans et vit avec une mère que la littérature effraie et qui, pour cette raison, le met tôt à la boxe. Le second se tourne vers les écritures plus saintes et devient abbé. Mais jamais les deux anciens gamins ne se quittent. Aussi, lorsque l'abbé propose à son ami d'enfance d'interpréter le rôle de Jésus dans son adaptation de la passion de Notre seigneur Jésus-Christ, celui-ci accepte pour sacrer, sur la scène du théâtre paroissial, leur fraternité.Mon avis :
Je découvre Guy Bioley par ce roman et je suis séduite.
Guy Boley peint avec justesse et pudeur les sentiments d'un fils pour son père. Il évoque son père et un monde ouvrier aujourd’hui disparu. Vivant à Besançon, le narrateur a grandi dans une famille enracinée depuis plusieurs générations, dans le quartier d’ouvriers et de cheminots du dépôt, entre une mère au foyer et un père forgeron. Ce dernier, René, orphelin de père, a grandi, lui, avec une mère exigeante besognant pour élever son fils. Inquiète de le voir plongé dans les livres ou le dictionnaire, dont il recopie des mots qu’il aime, elle l’inscrit à la boxe pour l’endurcir et l’envoie travailler. Il grandira dans ce milieu prolétaire, forgeron le jour, boxeur les fins de semaine et acteur de second rôle pour arrondir ses fins de mois. Ensuite, avec son épouse, il montera des opérettes de quartier pour divertir ses voisins ouvriers.
Son fils unique, Guy, nous raconte ce père alors qu’il vient de mourir. De l’admiration sans borne qu’il lui vouait, enfant, à l’opposition amère de l’adolescence, il n’omet rien. Au fil des pages, on comprend ses regrets et la mauvaise conscience qui l’habite de s’être éloigné de ce père qu’il voyait comme une épave qu’il ne voulait pas être.
Il nous raconte aussi, l’ami d’enfance de son père, Pierre -devenu prêtre dans leur paroisse d’origine - leur amitié indéfectible, leur complicité silencieuse, leurs oppositions et l’amour du théâtre qui poussa Pierre a donné le rôle de sa vie à René qu’il endossa des années durant. Un beau voyage en nostalgie.
Ecrit dans une langue magnifique, ourlée de métaphores, ce roman nous offre, par sa puissance d’évocation, des pages d’anthologie (le récit du combat sur le ring, les répétitions de la Passion). Ce récit prend littéralement aux tripes, par ce qu’il raconte mais aussi par son style lyrique et vif à la fois, le vocabulaire choisi et l’émotion qui affleure à chaque phrase.
Ici bat le cœur du monde ouvrier, de l’amitié, de la solidarité et de l’amour au-delà de la misère et de la nostalgie. Un coup de cœur pour moi.
8 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique