• Cahiers Dyscool pour l'apprentissage du français, Un cahier d’entrainement spécialement conçu pour les enfants dys ou en difficultés d’apprentissage, écrit par des enseignants et adapté par une enseignante spécialisée. Le tout accompagné de corrigés détachables avec des conseils et des astuces pour aider l’enfant et prolonger l’apprentissage.

     

    Mon avis :

     

    J’ai été séduite par les deux cahiers que j’ai reçu des éditions Nathan que j’avais demandés par curiosité. La mise en page de ces cahiers est aérée et le plus neutre possible, pas d’image ou de dessin. Les couleurs choisies permettent à l’enfant de repérer les titres (surlignés en jaune) et sont aussi un repère spatial par des lignes de couleurs limitant la feuille : en haut, les consignes, exemples et matière (en bleu, le ciel) les exercices (en noir, en bas vers la terre). Chaque consigne est précédée d’un pictogramme vert (à gauche) rappelant à l’élève ce qu’on attend de lui. Et on s’arrête au rouge (à droite de la feuille).

    La police de caractère (Arial) est en taille 16 pour faciliter la lecture et les phrases sont volontairement courtes. Pas de phrases complexes. Les consignes des exercices permettent à l’enfant de comprendre rapidement et de travailler une tâche à la fois. Il lui est permis de s’évaluer à la fin de chaque séquence, grâce à des smiley souriants.

    J’ai vraiment apprécié ces cahiers qui seront bien utiles pour mes élèves. Celui de CM2 notamment (5e primaire) est un rappel des principales règles de grammaires (compléments du nom, relation sujet-verbe, complément d’objet (c’est français), compléments circonstanciels, types et formes de phrases, sans oublier la conjugaison et l’orthographe et il conviendra parfaitement à mes élèves en difficultés.

    J’ai trouvé le tout adapté et accessible aux enfants dys.

    Dans les pages détachables au centre du livret, on trouve aussi des conseils aux parents, vu que les carnets sont conçus comme aide à domicile. Rien n’empêche cependant de s’en servir en classe.

    Isabelle Petit-Jean, professeur des écoles est directrice d'ouvrage, Stéphanie Martin, en tant qu'enseignante spécialisée auprès des enfants dys, a relu l'ouvrage conçu pour les CE2 par Cécile Charrière et pour les CM2 par Bruno Fazio. 


     

     

     

     

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  • Raisons obscures, Amélie ANTOINEDeux familles ordinaires à l’heure de la rentrée scolaire.
    Deux familles où chacun masque et tait les problèmes pour ne pas inquiéter les autres.

    Deux familles où règnent des secrets.

     

    Mon avis :

     

    J’ai lu ce roman sur les conseils de mon époux et de @lafeelit qui m’a aussi incitée à ne pas lire la 4e de couverture avant. Et elle avait raison. Il faut entrer dans ce roman sans rien savoir de plus que ce que j’ai écrit ci-dessus. Je vais donc tenter de vous en parler sans rien dévoiler de l’histoire. Ainsi on apprécie mieux les émotions distillées par ce récit.

    Deux familles, cinq adolescents, neuf vies qui se côtoient, se mêlent, s’opposent, s’aiment et se déchirent. Impossible de ne pas se reconnaître dans l’un ou l’autre des personnages. Peu à peu on entre dans l’intimité des familles. La famille de Yanis Kessler a déménagé de Toulouse dans le nord, pour la ville d’où est originaire Laetitia, la mère. Elle compte deux filles, Marjorie et Orlane et un garçon, Ezio, qui ne sont pas très heureux de ces changements. La famille Mariani vit dans la même ville. Claire, la mère, a quitté son emploi pour s’installer à son compte et travaille à la maison. Avec son mari Frédéric, ils ont une fille, Sarah et un fils, Clément. En juin, on a diagnostiqué à Sarah le diabète. Toute la famille s’en trouve bouleversée.

    L’histoire commence à la rentrée des classes et l’on suit chaque cellule familiale de mois en mois jusqu’en juin. Dans la deuxième partie, on repart de la rentrée et on suit le quotidien d’un ado de chaque famille, jetant un regard personnel sur les événements familiaux.

    J’avoue que la première partie où l’auteure installe le cadre et les personnages m’a laissée perplexe. Je me demandais où Amélie Antoine voulait nous emmener. Elle décrit bien les petits bonheurs et tracas d’une famille, la routine, l'école, le voisinage, les préoccupations professionnelles… Mais je ne voyais pas vers quoi ce qu’elle tissait lentement nous dirigeait. Et puis arrive la deuxième partie où les ados prennent la parole. Deux voix s’expriment en alternance sur la vie familiale, les relations fraternelles, le collège, les premières amours, les copains… Bref ce qui fait le quotidien des jeunes. Et là, tout s’éclaire. On découvre les non-dits, la difficulté de faire sa place dans la famille, les rêves, les déceptions, les mots blessants, la souffrance, la solitude, la difficulté d’être différent…

    Si l’écriture simple et le style un peu journalistique de l’auteure ne m’ont pas séduite et si le roman comprend nombre d’erreurs de concordance des temps, rendant un peu longue la première partie, j’ai été happée par l’histoire ensuite. On sait, dès les premières lignes du livre, que quelque chose va arriver. On ne sait ni quoi, ni à qui. Et quand cela éclate, on est pétrifié par l’émotion, incapable d’arrêter la lecture avant de savoir. On n’a rien vu venir jusque-là et même si on craint que l’issue ne soit tragique, on espère que non, qu’un happy end viendra rétablir la situation. On avance dans la lecture le cœur serré… jusqu’à la fin.

    Un roman implacable sur les non-dits et les faux-semblants, sur les apparences trompeuses et sur la cécité et l’inertie de chacun. Une vraie gifle.

    Ne cherchez pas à en savoir davantage avant de lire ce livre. Foncez. Il vous clouera sur place, interdit.

     

     

     

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  • La sonate oubliée, Christiana MOREAUÀ 17 ans, Lionella, d’origine italienne, ne vit que pour le violoncelle, ce qui la distingue des autres adolescents de Seraing, la ville où elle habite en Belgique. Elle peine toutefois à trouver le morceau qui la démarquerait au prochain grand concours Arpèges. Jusqu’au jour où son meilleur ami lui apporte un coffret en métal, déniché dans une brocante. Lionella y découvre un journal intime, une médaille coupée et... une partition pour violoncelle qui ressemble étrangement à une sonate de Vivaldi. Elle plonge alors dans le destin d’Ada, jeune orpheline du XVIIIe siècle, pensionnaire de l’Ospedale della Pietà, à Venise, dans lequel "le prêtre roux", Antonio Vivaldi, enseignait la musique à des âmes dévouées. 

     

    Mon avis :

     

    « La sonate oubliée » est le premier roman de Christiana Moreau. Il nous emmène à Venise au 18e siècle, au bord du Grand Canal et à Seraing de nos jours, en bord de Meuse. Le parallèle est osé, original et intéressant.

    Kevin et Lionella ont grandi dans cette cité métallurgique, fleuron de l’industrie sous John Cockerill au 19e siècle. Mais eux n’ont connu que la grisaille, les fermetures successives, le chômage et les difficultés de vie de leur entourage. Lionella s’évade par la musique grâce à ses talents de violoncelliste et Kevin rêve grâce à cette jeune fille qu’il admire et aime en secret. Un jour, il découvre sur une brocante un mystérieux carnet et une partition pour violoncelle qu’il lui offre. Il ne sait pas que ce cadeau va bouleverser leur vie.

    Ce roman réunit à travers la musique et à travers les siècles, deux jeunes musiciennes passionnées. L’une, Ada, a vécu à Venise et suivi les cours de musique du Maestro Vivaldi. L’autre, Lionella prépare le prestigieux concours Arpèges qui, si elle le remporte, lui ouvrira les portes d’un monde dont elle n’ose rêver. Grâce au cadeau de son ami d’enfance, elle lit le journal intime d’Ada et plonge au cœur du 18e siècle où elle découvre le destin tragique de la jeune orpheline.

    Mêlant judicieusement les époques, Christiana Moreau nous fait voyager à travers une ville et une époque, riches en histoire et en culture. Elle nous parle de Vivaldi, compositeur et maitre de la musique baroque et rend hommage à ces jeunes orphelines de l’Ospedale della Pieta, qui, lorsqu’elles montraient un talent musical, suivaient des cours au sein de l’institution. Cette éducation musicale poussée en faisait des musiciennes de talent réputées, mais les règles de l’institution les obligeaient à vivre cloîtrées et à ne jouer pour un public que dissimulées derrière un paravent.

    Instructif, romanesque et agréable à lire, ce roman au charme certain nous offre l’opportunité de découvrir deux lieux que tout oppose. Leur atmosphère, leur histoire, la vie qui s’y déroule au quotidien sont bien rendues et les deux histoires s’imbriquent joliment l’une dans l’autre. Quant aux personnages, ils sont attachants grâce à leur personnalité à la fois déterminée et fragile.

    Un beau moment de lecture.

     

     

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  • Patricia, Geneviève DAMASAu Canada, Jean Iritimbi, un Centrafricain sans papiers, rencontre Patricia, une femme blanche, qui s’éprend de lui. Pour le ramener avec elle à Paris, elle vole le passeport d’un Afro-Américain. Mais Jean Iritimbi n’a pas dit à Patricia qu’il a une famille au pays, une femme et deux filles. Il apprend en les appelant qu’elles sont en route pour le rejoindre. Hélas, le bateau qui les transporte fait naufrage. On annonce peu de survivants. 

     

    Mon avis :

     

    Paru en 2017, Patricia est un roman polyphonique. L’héroïne, une bibliothécaire française, solitaire, rencontre dans son hôtel aux Chutes du Niagara, un Centrafricain en situation illégale : Jean Iritimbi. Ce dernier vit depuis dix ans de petits boulots clandestins. Arrivé au Canada dans l’espoir d’y commencer une nouvelle vie et de faire venir sa famille, il n’a rencontré que désillusions et embûches. Quand il peut, il envoie de l’argent au pays, espérant que sa femme et ses filles en profitent pour se créer un peu de confort.

    Sa rencontre avec Patricia lui semble la chance de sa vie. Elle est douce, aimante et généreuse. Sans rien lui dire de sa situation familiale, il se laisse gâter et la suit à New York puis à Paris. Il travaille un peu, joue et gagne au casino pour sa famille. Mais un jour, il apprend que loin de profiter de l’argent pour mieux vivre, sa femme a décidé de venir le rejoindre avec leurs filles. Et c’est le drame.

    Dans ce roman, Geneviève Damas parle vrai. Dans la première partie racontée par Jean, rien n’est tu de sa haine des blancs et des sentiments ambigus qu’il ressent pour Patricia. Elle raconte aussi les conditions de vie difficiles des migrants, les profiteurs de toutes sortes qui les exploitent et la naïve espérance de ceux qui, vivant l’enfer, pensent trouver ici le paradis. Son écriture précise et ciselée, comme d’habitude, montre notre société telle qu’elle est, égoïste et inhumaine où les frontières ne sont pas seulement des barrières infranchissables. Même si ces dernières éloignent les gens, brisent des familles et font de certains hommes des indésirables sur terre.

    Comment fait-on le deuil de tous ces disparus ? Ces morts laissés sans sépulture ?

    Après Jean, Patricia puis Vanessa raconteront leur histoire et leurs perceptions des événements.
    Avec sensibilité et véracité, Geneviève Damas nous pousse à voir comment cette crise des migrants nous interroge et nous met face à nos responsabilités. Peut-on laisser la situation en l’état ? Laisser des profiteurs s’enrichir sur le dos des migrants, fermer les yeux sur le travail au noir, ne pas dénoncer les entreprises et états qui font du profit en exploitant les mines des dictatures dont les chefs d’état sont largement corrompus ?

    Ce récit intense et bouleversant touche par son authenticité. Et malgré la dureté des faits, il est néanmoins porteur d’espoir.

    A découvrir si ce n’est déjà fait.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Coline vit en France et rêve de devenir illustratrice. Ses recherches d’inspiration la conduisent à contacter Marley, une photographe installée à Montréal.

    De son côté Marley a abandonné sa passion pour la photo pour se laisser porter par une vie sociale trépidante : un job alimentaire, un amoureux québécois…

    Les deux jeunes femmes que tout oppose vont tisser sur Internet un lien plus fort que la distance et le décalage horaire, qui va grandir de façon troublante jusqu’à la rencontre…

     

    Mon avis :

     

    Cet album m’a été offert par une amie qui connait bien mes goûts. Elle sait que j’aime les romans graphiques, le Québec et les bonnes histoires.

    Coline a quitté l’école en raison de phobies scolaires. Sans diplôme, elle est pressée par sa mère de reprendre des études. Elle se réfugie alors chez ses grands-parents à Périgueux et laisse libre cours à sa passion : le dessin. Un projet d’album nait peu à peu.

    Au-delà de l’Atlantique vit Marley. Partie au Québec pour vivre sa passion de la photographie, elle a rencontré un chum, s’est installée dans une vie qui ne la satisfait pas et a oublié ses rêves. Sa rencontre avec Coline, par courriel, va lui faire prendre conscience qu’il lui manque quelque chose. Les deux jeunes femmes vont nouer une relation qui prendra peu à peu beaucoup d’importance pour chacune d’elles.

    L’idée d’une rencontre à distance est peu originale mais le traitement l’est. Chaque personnage est dessiné par une auteure ; à gauche on suit, en noir et blanc, la vie de Coline en France dessinée par Manon Desveaux, la Québécoise, à droite Marley au Québec est dessinée, en couleurs, par Lou Lubie, la Française. Lors de la rencontre des deux héroïnes, elles se mettent alors à dessiner à quatre mains en étant chacune d’un côté de l’Atlantique.

    C’est donc l’histoire d’une rencontre de sa genèse à son aboutissement que raconte cet album. On suit la progression des liens qui se nouent entre les deux jeunes femmes, les courriels hésitants, les craintes, les espoirs, l’attente de réponse et ce sentiment naissant d’un accord qui devient peu à peu connivence et amitié avant de se transformer en amour.

    J’ai dévoré cette BD avant d’y revenir pour savourer les dessins et les détails qui m’avaient échappé comme des regards qui se croisent d’une page à l’autre, des repères graphiques qui se retrouvent dans les deux décors ou encore les cases déformées pour dépeindre les crises d’angoisse de Coline. Chaque auteure a son univers, son style graphique… et les deux s’harmonisent parfaitement. Les couleurs et les traits sont réalistes, les cases sont dynamiques, preuve que chaque détail a été soigneusement pensé.

    Bref, j’ai adoré cet album largement à la hauteur du travail fourni et la réalisation de l’histoire qui nous fait oublier les difficultés de la conception à distance. J’ai aimé aussi le parallèle de page à page qui fait sens. Un petit bijou à découvrir très vite.

     

     

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  • L'ombre de l'olivier, Yara EL-GHADBANUne enfance palestinienne. Une voix se lève, convoquant la musique, la poésie, la guerre et la résistance. Yuryur aura bientôt dix ans. Née dans un pays de merveilles, bercée par les vagues du golfe Arabo-persique, elle vit à Dubaï une enfance heureuse où se mêlent le sel de la mer et la sauge du thé de Téta Hilweh, sa grand-mère, avec qui elle passe les étés au camp de réfugiés dans une Beyrouth que la guerre défigurera.

     

    Mon avis :

     

    L’olivier est le symbole de l’identité palestinienne. Cet arbre résistant représente en Orient, la force et la victoire, la sagesse, l’immortalité et l’espérance, la mémoire aussi. Yuryur grandit dans le souvenir de ce pays dont elle est issue et nous entraîne à sa suite dans les villes de son enfance : Dubaï, Beyrouth, Damas…

    Yuryur est une fillette de dix ans vivant à Dubaï avec sa famille. Son père y est ingénieur, sa maman s’occupe de la maison et de ses deux enfants. La sœur de son papa, célibataire, vit avec eux. Dans le quartier où elle grandit, insouciante, tout le monde se connait. Dans la rue adjacente, vit un ami cher à son cœur, Aleksey. Leurs parents sont amis et les enfants partagent quelques secrets loin du monde des adultes. Très mûre pour son âge, Yuryur est à même de comprendre certaines tensions familiales, des situations qu’il vaut mieux feindre d’ignorer ou ne pas répéter mais elle aime aussi rêver et vivre un imaginaire propre à son âge, confiant à son ami l’Oiseau ses secrets d’enfant. Par son innocence, elle nous rappelle la part de magie et de rêve que nous avons tendance à oublier en vieillissant.

    Par de nombreux dialogues, dans une langue parlée simple comme celle d’une enfant, nous découvrons le quotidien d’une famille en exil, les rituels, les habitudes alimentaires qui font le bonheur de Yuryur, les faits anodins de la vie de tous les jours : les chansons fredonnées par la maman à longueur de journée, la poésie du père, les leçons de piano, les frasques du petit frère, les rires et les fêtes… Malgré les conflits, la guerre, l’absence … Yuryur nous montre qu’on peut vivre heureux et célébrer chaque jour. Aimer et rire, c’est être reconnaissant pour ce qui nous est permis de vivre.

    Les souvenirs d’enfance de Yuryur racontent les joies, l’insouciance, la liberté, avec finesse et tendresse. Mais ils content aussi l’exil des familles, la séparation, la nostalgie du pays natal. En alternance, la narratrice pose un regard critique sur ce passé et partagent des réflexions d’adulte sur la vie d’alors.

    J’ai bien aimé ce premier roman optimiste qui nous offre un monde tendre et réaliste dans lequel on entre sur la pointe de pieds pour ne pas déranger les souvenirs de Yuryur. Conte d’amour, récit initiatique, c’est un bel hommage de l’auteure à sa famille et son histoire.

    Palestinienne née à Dubaï, Yara El-Ghadban a étudié et vécu à Montréal avant de s'y installer définitivement. Elle est anthropologue et écrivaine. Ce premier roman a été suivi par deux autres, tous publiés chez Mémoire d’encrier, au Québec.

     

     

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  • Vagabond, Franck BOUYSSELa journée, il erre dans les rues et s’arrête parfois pour écrire des chansons, voyant à peine ceux qui sillonnent la ville d’un pas pressé. Le soir, il joue du blues dans les cafés, habité par sa musique. La nuit, il rejoint son hôtel miteux pour dormir, pour rêver d’Alicia, celle avec qui il partageait la scène il y a quinze ans, celle qui est partie et lui a brisé le cœur. Et justement Alicia est en ville pour y chanter. L’apparition de ce fantôme va pousser l’homme à replonger dans son passé, dans son enfance et ses mystères.

     

    Mon avis :

     

    Un homme non identifié, solitaire et vagabond, joue du blues le soir dans un club sans grâce de Limoges. Pas d’attache mais un souvenir chevillé au corps. Nostalgique, sombre, habité par ses rêves, il chante sa mélancolie entre deux verres d’alcool, s’accompagnant à la guitare. Il loge dans un hôtel miteux, quand il a de quoi de payer, ou s’affale dans la rue.

    Il subit la vie enfermé dans un passé qui le hante et le vrille. Il ne fait pas face ; il fuit. Et c'est cette misère, cette déchéance qui est ici mise en avant, cette fragilité de l'existence qui fait se demander si la vie a du sens.

     

    Ce court roman, presqu’une fable, est écrit d’une plume douce-amère, écorchée tel un air de blues. Franck Bouysse joue habilement avec les mots, rudes, âpres et mélodieux à la fois. Il nous entraîne dans les pas de cet homme et malgré la tristesse infinie qui suinte à chaque page et le fait qu’on sente que cela va mal finir, il parvient à nous séduire et à nous accrocher jusqu’au bout.

    Un roman noir, beau et sombre, qui vous emmène là où on ne s’y attendait pas.

     

     

     

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