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Par argali le 10 Janvier 2023 à 00:00
Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s’amoncellent, éblouissants, délicats. Tout ce qu’une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d’enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace.
Mon avis :
« Au Bonheur des Dames » est un classique de la littérature publié en 1883. Il fait partie de la saga « Les Rougon-Macquart ». Découvert, il y a une trentaine d’années, j’ai eu envie de profiter des vacances pour le relire.
Nous sommes au début de la 3e République et des grands travaux qui ont transformé la capitale. C’est l’arrivée des grands magasins où l’on trouve de tout. Denise Baudru, montée à Paris avec ses jeunes frères dont elle est responsable, cherche du travail. Alors que son oncle est propriétaire de sa boutique « Au vieil Elbeuf », il ne peut malheureusement l’engager, n’ayant pas de travail pour deux. Elle se fait alors embaucher au « Bonheur des Dames », un grand magasin de prêt-à-porter féminin situé juste en face.
Ce qui au départ la fait rêver (le choix et la diversité des articles, les quantités incroyables, la modernité de l’endroit, le travail en équipe…) la font bientôt déchanter. Elle découvre la cruauté et la jalousie des vendeuses qui la jugent sur son physique et son apparence modeste, la précarité de l’emploi… Se révélant une vendeuse formidable, elle est repérée par le directeur Octave Mouret et se voit confier de plus en plus de responsabilités. Mais elle repousse ses avances.
Le magasin prospère et se développe et en même temps, les commerces indépendants ferment les uns après les autres.
Ce roman est un réel témoignage du Paris du 19e siècle et de la condition sociale des vendeuses et ouvrières de l’époque. Logées dans des chambrettes sans chauffages dans les combles du magasin, mal nourries, maltraitées, elles ne disposent d’aucune sécurité d’emploi. Elles sont soumises à une terrible pression professionnelle, doivent supporter le droit de cuissage de certains petits chefs odieux, et si on les y autorise, elles ont la permission de se marier, elles ne peuvent tomber enceintes, sous peine de licenciement. Zola s’attarde aussi à décrire les bassesses des hommes du magasin, les intrigues, les luttes de pouvoir, la surveillance que chacun mène sur les autres et la domination qu’ils exercent sur les vendeuses.
Comme souvent, le roman grouille de personnages, d’intrigues, d’histoires sentimentales ou autres et il arrive que l’on s’y perde un peu. Je ne me suis pas attachée à ce côté, plus intéressée par la situation économique et sociale des protagonistes et l’Histoire de Paris.
Une belle relecture et un vrai plaisir littéraire.
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Par argali le 6 Janvier 2023 à 00:00
"Ce que je veux moi, c'est porter le prénom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur."
Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change.Mon avis :
Ce roman sur l’exil et l’identité raconte le parcours du combattant d’une jeune femme pour retrouver son prénom de baptême, francisé à son arrivée en France. Née en Russie, Polina suit ses parents à Saint Etienne après la chute du mur de Berlin.
Les chapitres alternent entre la Russie et la France. La narratrice nous raconte son enfance, l’histoire de l’URSS puis de la Russie, ses traditions, croyances et vie de famille où elle partageait deux pièces avec ses parents, sa sœur et ses grands-parents. Elle relate aussi son arrivée en France, la découverte de la maternelle, des brimades enfantines, des insultes… mais aussi des dessins animés qu’elle regarde et qui la familiarise avec le français.
Polina butte contre l’entêtement de la justice qui ne voit pas d’urgence ou de bien fondé à sa demande. Mais elle, elle a un besoin viscéral de renouer, par son prénom russe, avec l’histoire de sa famille, ses exils, ses difficultés de vie et ses joies.
Elle se souvient de l’insouciance de l’enfance mais aussi des mots murmurés qui ne font pas sens pour elle, des superbes fontaines qui n’ont jamais craché d’eau, des « boites kaki avec une sorte de kaléidoscope intégré » qui ont envahi les rues en août 1991… Spectatrice d’un monde en mutation, elle ne comprend pas ce qui se déroule et les enjeux que cela représente. Elle n’a pas les mots pour nommer les choses. Puis « des blocs de béton plein d’orphelins sourds-muets » qu’elle devra apprivoiser. Elle apprendra le français, apprendra à se positionner face à lui ; russe à l’intérieur, français à l’extérieur.
Ce roman a reçu le prix Femina des lycéens 2022. Cette histoire d’identité est celle de nombreux jeunes d’aujourd’hui. Elle est racontée avec humour et profondeur dans un texte intime et fort faisant appel aux souvenirs d’enfance. La langue est vivante, inventive et la plume de l’auteure agréable. Cependant le récit n’est pas anecdotique ; le texte est empreint d’une puissance politique et symbolique comme le sont les deux lettres du changement qu’elle revendique.
Comédienne, traductrice et autrice de ce premier roman Polina Panassenko nous offre un récit autobiographique vivace et fort. Tenir sa langue, c’est à la fois la préserver et se préserver.
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Par argali le 3 Janvier 2023 à 16:00
1927, un procès ubuesque se tient à New York. Avocats, témoins, expert et artistes débattent pour savoir si le travail de Constantin Brancusi doit être considéré comme de l’art ? En écho, à Paris, le sculpteur et ses contemporains doutent. Le travail de Brancusi est-il à la hauteur face au génie de l’artisanat et de l’industrie ? Le nouveau continent a-t-il les épaules pour jouer le rôle central dans l’art moderne que l’histoire lui impose désormais ?
Mon avis :
Constantin Brancusi, sculpteur roumain naturalisé français, du 19e siècle n’est pas très connu de monsieur Tout-le-Monde. Elève de Rodin, il fut pourtant l’un des plus influents du début du 20e siècle. Sa sculpture funéraire « Le Baiser », objet de controverse juridique, est au centre du roman éponyme de Sophie Brocas, chroniqué en 2019.
Cette fois, l’œuvre de l’artiste donne lieu à un album graphique aux éditions Dargaud. Il s’agit de raconter le procès intenté par Brancusi en 1927 aux douanes américaines pour faire reconnaitre le statut d’œuvre d’art à une de ses œuvres. « Oiseau dans l’espace » venait en effet d’être lourdement taxée à l’importation en tant qu’objet utilitaire. Les œuvres d’art étant, elles, exonérées.
Les questions qui sous-tendent le récit sont pertinentes et toujours d’actualité : Quels sont les critères pour juger de la notion d’œuvre d’art ? A quoi reconnait-on un artiste ? Qui est juge en la matière ?... Il est aussi question de la libre circulation des œuvres à l’époque.
J’ai vraiment apprécié cette plongée au cœur de ces préoccupations artistiques. La réflexion sur la place de l’art, sur les critères de jugement et le débat des artistes sur le sujet (Duchamp, Léger, Calder…). Arnaud Nebbache fait habillement ressortir les arguments des pour et des contre et montre les difficultés d’un jugement sans subjectivité quand il s’agit de définir le beau ou l’art.
Ce livre est un bel objet : couverture cartonnée épaisse d’un beau bleu et 128 pages de papier de qualité. Chaque unité de lieu est définie par une gamme de couleurs : ocre, bordeaux, bleu-vert pour les rues de Paris ; bleu cobalt, brique, beige et noir pour la salle du tribunal aux Etats-Unis… J’ai apprécié. De même que le récit impeccablement rythmé. J’ai, en revanche, été moins séduite par les dessins de l’artiste. Si le dynamisme de Brancusi est bien rendu par la multiplication des attitudes et postures de celui-ci, j’ai peu gouté les décors faits d’ébauches et de tâches de couleurs sans réel contour. Ceci n’est qu’un avis personnel et totalement subjectif ; d’autres y prendront certainement plaisir. Et cela n’a, en rien, gâché le plaisir de lecture.
Un sincère remerciement aux éditions Dargaud et à l’opération Masse critique pour cet envoi. L’album sort en libraire le 6 janvier. Plus que quelques jours à patienter.
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Par argali le 31 Décembre 2022 à 00:00
« Proust. Avant, ce nom mythique était pour elle comme celui de certaines villes – Capri, Saint-Pétersbourg... – où il était entendu qu’elle ne mettrait jamais les pieds. »
Clara est coiffeuse dans une petite ville de Saône-et-Loire. Son quotidien, c’est une patronne mélancolique, un copain beau comme un prince de Disney, un chat qui ne se laisse pas caresser. Le temps passe au rythme des histoires du salon et des tubes diffusés par Nostalgie, jusqu’au jour où Clara rencontre l’homme qui va changer sa vie : Marcel Proust.
Mon avis :
Visiblement Stéphane Carlier aime Proust et a envie de partager cet amour. Ce roman est un hymne à la littérature et aux vies sans importance, celle des « petites gens ».
Clara, jeune coiffeuse de 23 ans, vivote dans son couple depuis trois ans et travaille dans un petit salon de coiffure de Saône et Loire. Elle a une vie ordinaire et ne s’en formalise pas. Elle nous parle de ses clientes, de leurs confidences, de sa patronne… Sa vie va changer le jour où un client oubliera son livre « Du côté de chez Swan» dans le salon et qu’elle le ramènera chez elle.
Ce roman initiatique est délicieux et enchanteur. Sans aucune condescendance pour son héroïne, l’auteur nous rend spectateur de la plongée de Clara dans l’histoire. Ses craintes, ses joies, ses éblouissements… Qui aurait cru que cette jeune femme verrait sa vie bouleversée par ce roman oublié ? S’il est des livres qui ont le pouvoir de changer le destin, c’est le cas de celui-ci sur Clara.
Stéphane Carlier donne envie, suscite la curiosité en citant judicieusement des passages du roman qui font écho à la vie de Clara. Avec humour et simplicité, il raconte son quotidien (elle va se mettre à analyser ses semblables, comme Marcel ; se sentir concernée par certaines situations décrites…) tout en titillant la curiosité des lecteurs pour un auteur classique souvent juger difficile et exigeant.
J’ai apprécié me replonger par l’intermédiaire de Clara, dans l’œuvre de Proust, lue à l’adolescence. J’ai apprécié le découpage du livre en trois parties : Clara, Marcel et un court épilogue. J’aimé la délicatesse de l’écriture, les traits d’humour, la légèreté de l’ensemble et sa profondeur. Un formidable hommage au pouvoir des livres.
A lire absolument
« Vous avez une jolie âme, d’une qualité rare, une nature d’artiste, ne la laisser pas manquer de ce qu’il lui faut. »
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Par argali le 29 Décembre 2022 à 00:00
En ces premières années du XXIe siècle, le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchainement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier qui entraine la planète entière dans une zone de turbulences imprévisibles…Dérèglement climatique qui résulte d’une longue pratique de l’irresponsabilité…
L’humanité aurait-elle atteint son seuil d’incompétence morale ?
Mon avis :
Paru en 2009, « Le dérèglement du monde » d’Amin Maalouf reprend des thèmes déjà abordés dans "Les identités meurtrières" en les plaçant dans un contexte plus vaste. Dans cet essai, il cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s’en sortir. Il annonce des périodes de turbulences bien avant la guerre en Syrie, au Mali, la guerre russo-ukrainienne, les insurrections djihadistes de divers pays, les attentats aux quatre coins du monde… Avant Greta Thunberg, les diverses COP 20 à 27 et leur immobilisme…
Amin Maalouf cherche aussi à comprendre pourquoi nous en sommes là. Il s’appuie sur une analyse très fine des relations Nord-Sud d’après la seconde Guerre mondiale et de la prééminence des Etats-Unis qui se croient investis d’une mission de sauvetage universel. Selon lui, après la chute du Mur de Berlin, l'Europe aurait dû prendre le leadership moral au niveau du monde. Il s’inquiète aussi des communautarismes et du radicalisme religieux devenu facteur identitaire.
Son essai se base sur un véritable et remarquable travail d’historien sur le Moyen-Orient qu’il connait bien. Il nous montre que tous les pays, tous les peuples sont concernés, embarqués sur le même bateau et qu’ils sombreront ensemble ou trouveront des solutions ensemble. D’ailleurs, il ne pointe du doigt aucune cause particulière mais explique que c’est l’ensemble de celles-ci qui est responsable de l’état actuel du monde. Il propose des pistes pour orienter la mondialisation vers un modèle plus équitable et plus respectueux de tous. Force est de constater qu'il n'a pas été beaucoup lu par les dirigeants politiques de ce monde.
Treize ans plus tard, son essai n’a pas beaucoup vieilli et reste éminemment pertinent. Et ce qu’il dénonce à continuer à s’étendre voire à s’amplifier. Il appelle pourtant de ses voeux un changement qui abandonnerait définitivement les haines et rancunes tenaces, des rivalités datant de plusieurs décennies voire siècles et des querelles territoriales.
Une analyse limpide et sans concession. Un ouvrage que tout le monde devrait lire et qui fait réfléchir à la complexité et à l’imbrication des divers phénomènes qui, si on n’y prend garde, nous mèneront à notre perte. A moins qu’on ne fasse tous ensemble le pari du changement.
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Par argali le 7 Décembre 2022 à 22:30
Peter et Petra Wolf forment le couple le plus en vue de la scène artistique allemande depuis les années 1990. Il est l’artiste maudit de l’Est dont on a perdu la trace, elle est l’ancienne professeure d’arts plastiques venue de l’Ouest que le petit monde de l’art envisage comme la gardienne du génie de son homme. Une femme sans talent qui divise dans un pays coupé en deux.
Trente ans après la chute du Mur, alors qu’une biographie est en préparation au sujet du duo culte, un mystère plane sur les circonstances de la disparition de Peter. Et la perspective d’une actualité brûlante crée du remous dans le circuit des musées.
Qui a tué le peintre ? Usurpation d’identité, fraude, faux et usage de faux : tout accuse Petra.
L’enquête, entre Paris, Berlin et New York, révélera ce que la légende, jusque-là, avait tu.Mon avis :
Au centre de la sphère artistique depuis une vingtaine d’années, les Wolf, couple emblématique de la fin de la Guerre froide, se retrouvent au cœur de spéculations, jalousies, rumeurs et autres histoires rocambolesques. Une biographie à paraître sur leur duo artistique et une exposition en cours de préparation sont à l’origine de ces tensions. Un buzz, même négatif, est toujours porteur et attire les curieux.
Signant leurs toiles ensemble, Petra et Peter Wolf sont très différents l’un de l’autre. Elle est enjouée, volubile, se rend aux vernissages, aux expositions… alors que Peter, renfermé et paranoïaque fuit la foule et les mondanités. Un galériste New Yorkais réputé et collectionneur de leurs œuvres s’est pourtant mis en tête d’inviter le couple à l’avant-première de la rétrospective qu’il prépare. Comme il ne répond pas à ses appels, il lance la machine judiciaire accusant Petra d’avoir assassiné Peter et d’avoir détourné son argent. Une enquête est lancée des deux côtés de l’Atlantique.
Ce premier roman de Sophie Pointurier est pertinent et très plaisant à lire. Mêlant habilement contexte géopolitique de la Guerre froide, histoire d’amour et coulisses du monde de l’art, elle parvient à captiver tout au long du récit. La construction de l’histoire alternant les points de vue, le présent et le passé et la localisation des situations en est en grande partie la raison. Elle y ajoute des réflexions pertinentes sur la place des femmes dans le monde artistique et sur ce qui fait ou défait une réputation dans ce milieu et cela fonctionne parfaitement.
L’écriture est vive, alerte, le ton grave ou ironique selon les situations. Le propos est didactique sans jamais être rébarbatif et le suspens donne envie d’en savoir plus sur ce couple mystérieux. Ce roman addictif est une agréable découverte et je ne peux que vous le recommander.
Merci à @cathdelamanu de me l'avoir fait découvrir.
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Par argali le 28 Novembre 2022 à 20:30
Ce n’est rien
Se frotter contre tout ce qui brille
Rien comme
Dater au carbone ses propres ossements
Tous ceux qui brûlent comprendront
Mon avis :
Quand les Impressions Nouvelles m’ont proposé ce service presse, j’ai accepté car j’aime beaucoup le travail d’illustrateur de Romain Renard J’ai adoré « Un hiver de glace » et « Les anges de Mons » et « Melville » m’attend. J’aime son univers, son crayonné…
A nouveau ici, son travail est d’une grande intensité. Ses dessins, aux couleurs hivernales, présentent un corps de femme sensuel, en attente. Il joue sur la profondeur de l’obscurité qui l’enveloppe et qui tranche avec la blancheur de la nature sauvage environnante, faite de silence et d’isolement.
L’isolement, c’est justement ce que décrit Kateri Lemmens. (Je découvre cette Québécois et sa plume délicate et évocatrice. Je vais la tenir à l’œil.) La nuit semble infinie, à l’image de la nature environnante. Une femme se confie. Phrases courtes, entre deux souffles. Faut-il passer l’hiver ? Comment ? Au fil des pages, le poème se fait récit. Elle se dévoile, appelle d’autres voix, compare son hiver à celui de poètes comme Anna Akhmatova, Nadejda Mandelstam ou Sylvia Plath. L’hiver n’est-il qu’une saison ou un passage dans la vie ?
En quatre chapitres, l’univers de l’auteure et de l’illustrateur s’épousent ; même fascination pour la nature, les forêts, le ciel. Et même pudeur. La narratrice fait corps avec la nature, l’hiver ne fait qu’un avec elle.
Le texte est juste beau. Emotions, descriptions, questionnements… tout touche. J’ai été sensible à cette poésie et cet album graphique que j’ai adoré. La nature y est célébrée, l'hiver devient une ode à la vie. Je vous le conseille pour peupler vos soirées d’hiver.
Une belle façon de clôturer ce mois de lectures belgo-québécoises. Merci aux Impressions Nouvelles pour cet envoi.
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